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Le Sporting face à Lille : La douche froide


le Samedi 12 Mars 2016 à 22:17

Le Sporting achevé son cycle de trois matches consécutifs à domicile par une défaite logique face à Lille. Les Bastiais, auteurs d'un bon début de match, se sont montrés par la suite impuissants face à une équipe Lilloise supérieure



L'ambiance
Trois matches en huit jours : Le public de Furiani donne l'impression d'être à saturation. En tout cas  les travées du stade Armand-Cesari semblent bien moins garnies qu'il y a quelques temps. Et, comme toujours, la tribune Petrignani est seule à se faire entendre. L'essoufflement constaté au cours des dernières semaines gagnerait-il, aussi, le public ?

Le match
Lille et Antonetti n'étaient visiblement pas venus à Furiani pour faire des cadeaux au Sporting.  Les Dogues lillois ont été les premiers à montrer les crocs  par l'intermédiaire de Basa au terme d'un coup-franc nordiste qui avait été placé derrière la défense. Mais point de cadre pour Basa. Le Sporting, lui, plus mordant et plus discipliné à l'image d'un Kamano plus en jambe ne tarda pas à répliquer. Par Kamano justement qui plaçait un superbe ballon que Ayité venait couper devant Enyeama, à deux doigts d'être trompé par cette reprise inattendue de l'attaquant bastiais. 
Et le Sporting continua. Avec cette frappe de Modesto qui passait au-dessus. Et après qu'à leur tour dans le camp opposé Sidibé et Amalfitano, après un petit pont réussi sur Modesto, aient pris leur chance sans  finalement inquièter Leca, ce furent, encore, les porteurs du maillot bleu qui se montrèrent les plus percutants avec Kamano, à deux reprises, puis Ayité avec ce centre de Djiku venu de la droite.
Mais toujours point de gestes décisifs de la part des attaquants bastiais.
A l'inverse les Lillois savent ce que le verbe marquerveut dire. Et sur ce plan Boufal n'a de leçons à recevoir de personne. A peine averti par M. Ennjimi, il a récupéré une mauvaise passe de Palmieri s'est enfoncé dans la défense bastiaise où il a ouvert superbement son pied gauche pour placer le ballon dans la lucarne droite de Leca.
Et ça faisait, justement, 1 à 0 pour Lille à la pause.
Il restait alors 45 minutes à jouer et tout pouvait encore arriver mais Ciccolini eut beau appeler Fofano puis Maboulou sur la pelouse, force resta à Lille qui enfonça le clou à l'heure de jeu après un coup-franc de Boufal dévié par Eder pour Amadou.
Difficile,dès lors de revenir dans le match que Lille sut parfaitement gérer jusqu'au coup de sifflet final, malgré le but de Danic survenu trop tard pour espérer inverser le cours de la rencontre.


Le Sporting
Déterminé avec une belle et furieuse envie de l'avant, d'aller défier l'adversaire. Avec pour enrober cet ensemble de caractère le bagage technique de Danic, Ayité et Kamano : tel est apparu le Sporting au début de cette partie entamée avec, c'est évident, l'objectif d'empocher, enfin, les trois points après lesquels il court depuis trois soirées.
Mais en football les bonnes intentions, même les meilleures, ne suffisent pas pour gagner un match.
Les opportunités, vous l'avez sans doute vu, n'ont pas manqué au Sporting mais ce n'est pas pour autant que le SCB s'est déniché le buteur salvateur.
Face à un adversaire de le trempe du LOSC seul un grain de folie comme savent, de temps à temps autre, faire souffler sur cette pelouse de Furiani les porteurs maillot "bleu", pouvait permettre au Sporting d'inverser la vapeur.
On l'a attendu en vain...

L'adversaire
Physiques, disciplinés, parfois dépassés, mais solides les Lillois de Frédéric Antonetti. Dans le doute il y a quelques semaines encore, ils semblent avoir appris, aujourd'hui, à voyager.  En tout cas les Nordistes ,qui ont trouvé en Boufal un super buteur, capable de faire sauter tous les verrous, n'ont plus rien à craindre pour leur avenir. Ils se préparent à de beaux jours à commencer par une prochaine finale de la coupe de la Ligue où, nous en sommes certains, avec Frédéric Antonetti ils sauront venger Sporting de ce qu'on lui a fait subir l'an dernier au stade de France !

Le bilan
Le Sporting a mille fois bien fait de l'emporter à Reims puis à Nice. Sans ces deux succès consécutifs acquis à l'extérieur venant après la belle victoire face à Lyon, il serait certainement dans de bien mauvais draps aujourd'hui. Deux petits points au terme de trois matches consécutifs à domicile : le bilan est on ne peut plus négatif. 
Il avait bien raison Ciccolini en s'adressant à tous ceux qui rêvait, déjà, d'Europe : "Assurons d'abord le maintien".
Samedi soir, il n'était pas toujours acquis : le premier relégable n'est qu' 6 points

A Furiani, SC Bastia : 1 Lille : 2 (0-1)
Buts pour le Sporting : Danic (90+1)
Pour Lille : Boufal (37e), Amadou (59e)
Arbitre : M. Ennjimi
Avertissements au Mostefa (58e), Squillaci (64e) SCB, Boufal (36e), Obbadi (45e), Soumaoro à Lille
10 727 spectateurs

SC Bastia
Leca, Djiku, Squillaci, Modesto, Palmieri, Mostefa, Cahuzac, N'Gando puis Fofana (46e), Danic, Ayité, Kamano puis Maboulou (57e)

Lille
Enyeama, Basa, Soumaoro, Civelli, Sidibé, Balmont puis Mavuba (71e), Amadou, Obadi, Boufal puis Bauthéac (85e), Amalfitano, Eder

Fred, le retour…

Au-delà de l'enjeu important pour le Sporting comme pour Lille, toujours à la recherche des points qui valideront leur maintien à ce niveau, un autre événement a focalisé l'attention samedi soir à Furiani : le retour de Frédéric Antonetti au stade Armand-Cesari sur le banc de l'entraîneur adverse !
Paradoxalement, alors qu’il est passé par Saint-Etienne, Nice et Rennes avant de s’asseoir sur le banc du LOSC cette saison, Antonetti n’est jamais retourné à Bastia pour y défier le Sporting. « J’ai joué deux fois contre Bastia, une fois à Rennes et l’autre à Gueugnon », où le match avait été délocalisé… « C’est plus qu’un retour dans mon ancien club, c’est chez moi », disait, encore Antonetti, quelques heures  avant de retrouver l'ambiance de Furiani.
"Ce club, mon club, c’est une grande partie de ma vie. Jouer contre Bastia, c’est un crève-cœur. J’y ai passé dix-neuf ans ! Si je suis entraîneur, c’est grâce à ce club-là. Si je suis dans le football, c’est grâce à ce club-là », a rappelé l’entraîneur lillois qui a signé sa première licence au SC Bastia à 11 ans avant d’y entraîner de l’école de football à l’équipe première
Ainsi après Nice, Saint-Etienne, Rennes et Lille aujourd'hui avec parfois des intermèdes comme consultant sur Canal +, Antonetti a retrouvé Furiani.
Pour une opposition par équipe interposée avec François Ciccolini. 
Ils avaient un bel accent corse les bancs du stade Armand-Cesari samedi soir...
Mais  pendant toute la soirée Antonetti a , comme un leit-motiv,  fait défiler cette phrase dans sa tête : « Il ne va pas falloir se laisser emporter par l’émotion. »
De fait Antonetti, vainqueur, est resté d'un calme olympien dans son rectangle.
Mais rassurez-vous, le LOSC ne nous l' a pas changé.