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Le STC alerte sur un risque « d’effondrement des transports en Corse »


MP le Lundi 22 Septembre 2025 à 15:17

Dans un communiqué transmis à la presse ce lundi, le STC alerte sur la situation critique des transports en Corse et prévient que sans une réindexation de l'enveloppe de dotation de continuité territoriale, les liaisons aériennes et maritimes de service public pourraient s’effondrer, avec des conséquences directes sur l’emploi et l’économie de l’île.



(Photo : Archives Michel Luccioni)
(Photo : Archives Michel Luccioni)
« La continuité territoriale sombre ! ». Alerte sur « les risques d’effondrement des transports en Corse ». Dans un communiqué transmis à la presse ce lundi matin, les sections du maritime et de l’aérien du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC) entendent « interpeller l’opinion publique, les élus de la Corse et le gouvernement sur la situation dramatique qui menace l’ensemble des transports vers et depuis la Corse ».
 
" La continuité territoriale devrait être un droit garanti et maîtrisé localement "

« Il est profondément aberrant que la Dotation de Continuité Territoriale, censée garantir à la Corse la maîtrise de ses transports, reste figée à 187 millions d’euros depuis 2009, alors même que les coûts explosent (carburant, inflation, taxes environnementales…) », écrivent les responsables du syndicat en fustigeant le fait que ce « mécanisme, présenté comme un outil d’équilibre, place en réalité notre île dans une dépendance totale ». « À chaque difficulté, la survie du service public dans les transports repose sur le bon vouloir de Paris qui décide seule d’accorder ou non des rallonges à cette enveloppe déjà largement insuffisante », tancent-ils, martelant que « la continuité territoriale devrait être un droit garanti et maîtrisé localement, non une faveur soumise aux arbitrages de l’État ».
 
Alors que dans ses orientations budgétaires l’ex-Premier ministre François Bayrou avait demandé « beaucoup d’efforts sur le service public », Marc-Aurèle Orsoni, le délégué STC d’i Marinari avertit des inquiétudes qui pèsent sur les prochaines décisions relatives à l’enveloppe de continuité territoriale qui devront être prises par l’État. « Sans réindexation pour l’année 2026, l’Office des Transports de la Corse (OTC) avait laissé entendre qu’au 1er janvier soit le périmètre de desserte de service public serait réduit, soit tous les contrats aériens et maritimes devraient être dénoncés », souligne-t-il en mettant par ailleurs en exergue des rallonges accordées chaque année par l’État qui « ne suffisent plus » et le développement d’une « concurrence européenne low cost déloyale ».
 
« Tout cela affaiblit à la fois Air Corsica dans les réponses aux appels d’offres et a un impact sur le trafic des bateaux », appuie-t-il en pointant des conséquences déjà palpables pour les compagnies délégataires. « Air Corsica a dû faire une restructuration avec un plan de départs volontaires, tandis que La Méridionale se retrouve elle aussi en grande difficulté et va réduire la flotte très prochainement avec une centaine d’emplois qui vont disparaître », détaille-t-il notant aussi « une fragilisation rapide de Corsica Linea qui sera inévitablement entraînée vers des difficultés économiques en cascade si rien n’est fait ». 
 
"Nous envisageons des actions dures et fermes"

Et le STC d’avertir : « Au-delà des inquiétudes pour l’emploi local direct, la révision à la baisse des obligations contenues dans les cahiers des charges ouvrirait la porte à l’arrivée d’intérêts extérieurs, compromettant définitivement la maîtrise de nos transports. Si nos compagnies délégataires disparaissent, la place sera laissée vacante à toutes les spéculations étrangères, et il ne faut pas oublier les conséquences : précarisation des emplois, fuite des bénéfices et des investissements hors de l’île, appauvrissement collectif ». En somme, le syndicat promet qu’à « court, moyen et long terme, toutes les composantes du tissu économique de la Corse seront touchées ».
 
« Perdre la maîtrise des transports dans le cadre d’un processus d’autonomie n’a aucun sens : cela reviendrait à renoncer à notre capacité à décider de notre avenir et à créer de l’emploi qualifié sur notre territoire », pose encore le STC en affirmant que « face à ce désastre annoncé, le silence serait une trahison » et qu’il saura de facto « faire entendre la voix des travailleurs corses en mettant tout en œuvre pour empêcher la disparition de nos transports et de notre souveraineté ».
 
« Dans un premier temps, nous lançons une alerte à travers ce communiqué. Très prochainement, nous occuperons aussi le terrain avec une conférence de presse. Mais si nous constatons que malgré tout cela il n’y a pas une prise de position des pouvoirs publics, nous n’allons pas attendre l’effondrement des transports en Corse. Nous envisageons des actions dures et fermes pour montrer que l’on souhaite garder la maitrise des transports de la Corse », annonce Marc-Aurèle Orsoni en glissant encore que pour le STC « maitrise des transports maritimes passera bien évidemment par la mise en place de la compagnie maritime régionale, dont le principe a été voté en 2016 ».