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Le Collectif des Victimes du 5 Mai à Paris le 28 Avril : Questions au secrétaire d'Etat aux sports


le Vendredi 24 Avril 2015 à 18:01

Une délégation du Collectif des Victimes du 5 mai 1992 rencontrera, ce mardi 28 avril à 15 heures à Paris, Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux sports. En amont de cette visite les porte-paroles du collectif - Josepha Guidicelli, Lauda Guidicelli et Didier Grassi - ont fait parvenir au Secrétariat d'Etat un courrier et divers documents de nature à permettre à Thierry Braillard de mieux appréhender le dossier



Il y a 3 ans le candidat François Hollande, en visite à Bastia, avait été saisi du dossier par les membres du collectif
Il y a 3 ans le candidat François Hollande, en visite à Bastia, avait été saisi du dossier par les membres du collectif
Vous nous recevrez le 28 avril prochain au sein de votre ministère et nous vous remercions d’avoir initié cette rencontre. Toutefois, et afin que ce rendez vous se passe dans les meilleures conditions possibles, nous souhaitons, préalablement, vous faire part de quelques éléments qu’ils nous semblent important de porter à votre connaissance. 

Ainsi, ce n’est pas la première fois que nous serons reçus par un ministre ayant dans son portefeuille ministériel la gestion des affaires sportives de l’Etat. Successivement, nous avons eu des contacts avec Mme Jouanno, M. Douillet, Mme Fourneyron et, en avril 2014, Mme Najat Valaud Belkacem nous a également reçu à Paris. Antérieurement, nous avons également rencontré M. Hollande en mars 2012 à Bastia, alors qu’il était candidat à la présidentielle et un de 
ses conseillers lorsqu’il est venu en Corse en septembre 2014 en visite officielle à l’occasion des 60 ans de la libération de la Corse. 

Tous ces entretiens se sont toujours passés dans de bonnes conditions avec incontestablement une écoute attentive et souvent beaucoup de compassion de la part de nos interlocuteurs. Mais ces échanges n’ont jamais débouché sur des engagements ou actes concrets de la part du gouvernement. Le 28 avril prochain, lorsque nous allons échanger avec vous, nous souhaitons fortement que vous puissiez nous répondre clairement au moins à deux questions : 

1/ Est-ce que l’Etat français est prêt, comme l’ont fait les autorités anglaises s’agissant de la tragédie d’Hillsborough en 1989 (à l’automne 2012, le premier ministre David Cameron a tenu à présenter ses excuses auprès « des familles de ces 96 personnes pour tout ce qu'elles ont enduré au cours des 23 dernières années. Au nom du gouvernement, et du pays tout entier, je veux dire que je suis profondément désolé de cette double injustice, qui est restée en l'état pendant si longtemps », a-t-il déclaré devant le Parlement britannique), à reconnaître,  publiquement, sa part de responsabilité dans la catastrophe de Furiani ? 
En effet, la responsabilité de l’Etat était à l’époque engagée à trois niveaux au moins. Tout d’abord, dans la prévention de la catastrophe à travers une alerte adressée au Ministère de l’Intérieur en juillet et novembre 1991 de l’imminence d’une telle catastrophe après un accident survenu lors d’une fête de village dans les Bouches du Rhône (Ceyreste). Malgré cela, les Préfets n’ont semble-t-il pas été prévenus de ces risques et aucune note d’alerte n'a été publiée. Le « comble » de cette affaire est que l’expert qui avait alerté le gouvernement (nous avons en notre possession les différents courriers et articles de journaux traitant de ce dossier) est celui nommé au lendemain de la chute de la tribune afin de faire les premières constatations techniques...
Le deuxième niveau de responsabilité dans cette tragédie se situe dans l’incapacité des représentants de l’Etat d’intervenir sur le déroulement des évènements, tout d’abord en laissant détruire l’ancienne tribune sans autorisation et en laissant la tribune provisoire s’ériger, là aussi, sans les autorisations légales.
Enfin, le troisième niveau de responsabilité de l’Etat se situe dans la gestion de la commission de sécurité qui a validé, contre l’avis défavorable des pompiers (qui émettaient notamment des réserves sur les voies d’évacuation en cas... d’accident !!!), l’ouverture de la tribune au public. Il est vrai que, ce jour- là, comme cela sera évoqué lors des procès, l’inquiétude des autorités préfectorales étaient essentiellement accès sur la sécurité de deux ministres présents à la rencontre... 

2/ Quelle suite le gouvernement souhaite donner à notre demande de sacralisation de la date du 5 mai dans les calendriers du football français ? 
Sur cette deuxième question nous vous rappelons que ce fut un engagement pris par le président de la République François Mitterrand au lendemain de la tragédie alors qu’il était au chevet des victimes présentes à l’hôpital de Bastia. Cette demande a toujours été rejetée par les autorités nationales du football français malgré l’énorme mobilisation et les soutiens multiples que le collectif a reçu aussi bien du monde sportif, politique et de la société civile (cf. 45 000 signatures de notre pétition). 

Aujourd’hui et nous l’avons encore vu, comme vous, à l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue entre le SCB et le PSG, les autorités du foot français n’ont montré que du mépris pour notre démarche en nous refusant l’accès de la banderole « Pas de Match le 5 mai » dans l’enceinte du stade de France (alors qu’elle est présente à toutes les rencontres du SCB à Furiani et souvent dans des stades du continent quand le SCB s’y déplacent) et en tentant d’empêcher les joueurs et le staff du SCB d’endosser le tee-shirt que nous avions confectionner pour l’occasion à 
l’issue de la rencontre (…)
Bien évidemment et dans l’attente de notre rencontre, nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire que vous souhaiteriez avoir sur ce dossier. 
Veuillez croire, Monsieur le Ministre…
Josepha Guidicelli, présidente, Bastien Dumas-Paoli, vice-président,  Vanina Guidicelli, présidente d'honneur et Lauda Guidicelli et Didier Grassi - porte-paroles - composeront la délégation du collectif.