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Laurent Marcangeli : « Je n’ai qu’un seul maître : le peuple ! »


Pierre BERETTI le Vendredi 29 Novembre 2019 à 07:33

C'est une étape de plus dans la crise au sein de la majorité municipale de la ville impériale. Si quelques conseillers avaient déjà déserté la majorité de a casa comuna, ce jeudi la deuxième adjointe, Nathalie Ruggeri, a annoncé son désengagement aux côtés du maire. Un autre coup dur pour Laurent Marcangeli qui défend son mandat, sa majorité et son cabinet.

Interview.



(Photo : Michel Lucioni)
(Photo : Michel Lucioni)
Quelle est votre positionnement face aux conseillers municipaux qui ont quitté récemment votre majorité ? 
Il faut se poser également une question. Ai-je voulu les retenir ? Tout le monde sait qu’il y a prochainement les futures élections municipales. Ces élections vont amener les différents candidats à composer une liste. Étant sortant, j’exerce la fonction de maire depuis six ans avec une équipe. Je n’ai jamais dit que je voulais refaire la même liste qu’en 2014. Il est de ma volonté qu’il y ait du changement. Ce renouvellement je souhaite qu’il s’appuie sur des éléments fondamentaux. Je me base sur deux éléments principaux : la loyauté et l’efficacité à savoir le travail effectué. Lorsque je présenterai ma liste, beaucoup constateront qu’il y a bon nombre de personnes reconduites .
 
Votre ex-adjointe a évoqué des objectifs qui n’auraient pas été atteints, qu’en est-il ?  
Il est aisé d’attendre le dernier moment. Je rappelle que Mme Ruggeri siégeait encore à ma gauche lundi dernier pour voter le PLU d’Ajaccio. Par ailleurs, à la lecture de ses propos dans la presse locale, j’ai eu le sentiment qu’il manquait un nom dans l’historique de son parcours, et c’est celui de M. Jean Casili. Ce dernier, ce n’est un secret pour personne, est pour beaucoup dans la présence politique de Nathalie Ruggeri. C’est grâce à son appui qu’elle a pu occuper les mandats  de conseillère territoriale, conseillère générale, deuxième adjointe au maire d’Ajaccio et député suppléante. Je mets au défi quiconque de rattacher un article, une action à ses quatre mandats. Il n’y a guère que la presse du jour, au vitriol. Il s’agit de déni et de dénigrement. Dénigrement d’une action à laquelle elle a participé jusqu’à présent et déni d’une réalité en siégeant à mes côtés devant ses collègues, devant les journalistes et les ajacciens pendant cinq heures encore cette semaine. C’est aussi une forme de naïveté que de croire que les gens n’ont pas l’intelligence de s’en rendre compte. Quelle ne fut pas la surprise des agents de sa délégation désertée depuis deux ans au moins ? Elle a été absente des responsabilités, des débats et des cérémonies officielles. On arrive aux prochaines échéances électorales, et le réveil est orchestré uniquement pour faire mal. 
 
On a beaucoup entendu que votre cabinet est prédominant et serait manipulateur. Comment réagissez-vous ? 
C’est bien connu. Laurent Marcangeli, conseiller général à 30 ans, député à 31 ans, maire à 33 ans, avocat diplômé et fils de la méritocratie issu d’une famille modeste est un pantin. Je suis l’un des rares hommes politiques à ne pas m’appuyer sur des notes pour mes discours, ni pour débattre dans mon conseil municipal. Je connais mes dossiers. Je pense avoir représenté ma circonscription et de ce fait la Corse lorsque j’étais député sans avoir fait honte. Je suis un homme qui délègue, qui fait confiance par nature. Mon cabinet et moi-même ne sommes pas des tyrans. Lorsque M. Filoni , par exemple, s’est servi au quotidien des responsabilités que j’ai bien voulu lui confier pour faire sa promotion quotidienne sur les réseaux sociaux, il n’en a jamais été empêché que je sache. Pourtant, les agents se sentent aujourd’hui instrumentalisés ou en colère. Mon cabinet n’a pas ménagé ses heures de travail et a pris des risques pendant six ans pour Ajaccio. Certains élus pourraient prendre exemple. On m’a prêté de nombreux marionnettistes. La politique n’est pas un chemin pavé de roses. Mais je veux être clair, je n’ai qu’un maître, c’est le peuple. Je dois tout aux ajacciens et aux ajacciennes. C’est Ajaccio qui m’a fait gagner. C’est ma seule boussole et mon seul intérêt. 
 
Que souhaitez-vous répondre à vos amis d’hier et plus largement à vos opposants ? 
J’ai de l’expérience, c’est la sixième élection municipale à laquelle je participe. Cela fait trois fois que je conduis une liste. Je donnerai un modeste conseil à celles et ceux qui briguent la responsabilité de maire dans cette campagne municipale. La politique est décriée parce qu’il y a des comportements irrespectueux. Les gens n’ont plus envie de voter, ils sont dégoutés parce qu’il y a des campagnes de dénigrement tandis qu’il attendent des débats d’idées et des programmes. J’adresserai donc ces mots à mes opposants : on peut parler de Laurent Marcangeli durant toute la campagne. Si le but est de me déstabiliser, la manœuvre est vaine. J’ai  la chance d’être entouré d’une famille, d’amis politiques, d’amis qui ne font pas de politique, tout ceci est un socle fiable dans lequel je suis ancré. Je leur conseille donc de faire comme je le ferai, de parler plutôt des ajacciennes et des ajacciens. Je souhaite débattre sur les projets concrets pour Ajaccio. Ma campagne est sur le terrain, en rencontrant la population et je me garde bien de ne pas parler de mes adversaires. Le temps est précieux pour les personnes qui attendent qu’on leur parle de programmes et d’actions. 
 
Le temps de la campagne est venu. On vous reproche de prôner l’ouverture parfois même à gauche. Quel est votre position ? 
Je suis d’abord et avant tout pour représenter la ville d’Ajaccio et ses habitants. Je veux donc une équipe efficace et qui se fasse également l’écho de la voix citoyenne. Ainsi, je suis dans une démarche d’ouverture même si la tonalité restera majoritairement celle d’un centre droit. Le reproche qui m’en a été fait par voie de presse par Nathalie Ruggeri m’a surpris dès lors qu’elle cite Nicolas Sarkozy comme un modèle à suivre. Peut-être a-t-elle oublié que ce dernier a largement favorisé l’ouverture avec Bernard Kouchner, Martin Hirsch, Frédéric Mitterrand, etc. De plus, elle tend les bras à une liste qui est clairement soutenue par nos anciens opposants de gauche. Les ajacciens de sont pas dupes. 
 
Quid des semaines à venir ? 
Nous présentons ces jours-ci via des interviews vidéos les bilans de nos élus. Nous présenterons plus largement ce bilan le 15 décembre prochain et éditerons un magazine d’une cinquantaine de pages à destination des ajacciens. Je présenterai ma liste en janvier prochain et inaugurerai ma permanence. Je tiens à être clair sur le sujet de la campagne de dénigrement. Je ne m’y inscris pas. J’ai répondu une ultime fois car les ajacciens sont en droit d’attendre que je m’explique sur les attaques de ma deuxième adjointe. C’est aujourd’hui la dernière fois que je réponds aux attaques personnelles et que je m’exprime sur le sujet. Ajaccio mérite de l’optimisme et des actions. Place au débat d’idées et aux programmes !