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"La passion de Maria Gentile" à l'affiche ce jeudi à l’Alb’Oru de Bastia


Michela Vanti le Mercredi 25 Janvier 2017 à 00:33

"La Passion de Maria Gentile", une pièce qui raconte la désobéissance, la révolte et l'amour dévasté d’un personnage extraordinaire de l’histoire de la Corse, sera l'affiche à l’Alb’Oru de Bastia, ce de Jeudi 26 janvier à 20h30.



C’est Guy Calvelli, l'un des membres fondateurs du groupe de polyphonies I Campagnoli, qui a parlé pour la première fois de la passionnante histoire de Maria Gentile à l’écrivain Marie Ferranti.
Ensemble, ils ont décidé de faire revivre ce personnage "extraordinaire et méconnu" et de mettre en scène la tragédie intime de l’amour à mort. A la veille de la représentation bastiaise qui aura lieu ce jeudi à 20h30 à l'Alb'Oru de Bastia, et à une semaine de la sortie nationale du livre La passion de Maria Gentile. Pièce en cinq tableaux, aux éditions Gallimard, nous avons rencontré l’auteure Maria Ferranti.

Pourquoi vous avez choisi de raconter l’histoire de ce personnage ?
- C’est Guy Calvelli avec qui je travaillais déjà su le projet Cors’Odissea qui m’a parlé pour la première fois de ce personnage et qui a demandé à Jacques Fusina d’écrire un texte sur Maria Gentile, une femme courageuse et extraordinaire qui se rapproche d’Antigone.
Ensuite j’en ai parlé beaucoup avec Jean-Guy Talamoni qui m’a fait parvenir des pièces en corse de Luciardi. Ça a été un long processus de maturation qui m’a amené à écrire cette pièce que Cors’Odissea a produit avec la participation de la Ville de Bastia.   


- Qui était Maria Gentile ? 
- Sans doute une héroïne populaire que nous avons fait revivre grâce à cette pièce.
Son histoire se déroule en 1769 au couvent d’Oletta.
La Corse venait d’être cédée à la France par la République de Gênes.
Maria Gentile était fiancée à Bernardu Leccia. Celui-ci avait rejoint l’armée de Pasquale Paoli qui se battait contre l’occupation française. Il fut pris, torturé et pendu avec six de ses camarades. Cette cruauté ne sembla pas contenter les vainqueurs. Ils l’aggravèrent de celle, inouïe, de l’interdiction de donner aux morts une sépulture. Ceux qui tenteraient de passer outre à cet ordre inique, furent avertis : ils subiraient le même sort que les condamnés. Maria Gentile, au péril de sa vie, donna une sépulture à son fiancé.


- La Passion de Maria Gentile n’est pas une pièce historique, qu’est-ce que vous avez décidé de raconter aux spectateurs ? 
- Cette pièce est une tragédie sans prologue qui raconte la complexité des sentiments humains. Les six actrices sur scène font face à l'histoire de Maria, dont elles racontent le passionnant amour qui a traversé les siècles, l’oubli, le bloc opaque de broderies et d’interprétations.
J’ai décidé de parler de l’amour qui habite ce personnage jusqu’à ses tréfonds et qui brise les règles, les lois et qui est prêt à sacrifier sa vie au nom de ses sentiments et de ses idéals.
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Une histoire d’amour et de courage au féminin, donc. Ou presque. 
De l’amour passionnel et dévasté d’une femme, Maria Gentile, décrit par une autre femme, Marie Ferranti, et interprétée par six actrices, Myrdrinna Antoni, Océane Court-Mallaroni, Saveria Tomasi, Doria Ousset, Anna Rocchi et Roselyne De Nobili Filippini, qui jouent sur scène. 
Mais derrière toutes ces femmes, des hommes: le metteur en scène, Alexandre Oppecini.
Et encore Didier Cuenca qui a composé les musiques de la pièce et les chanteurs du groupe I Campagnoli qui interprètent sur scène des inédites.