De fait, tel un «guide des lieux minuscules », ce nouveau texte de Marie Ferranti est une succession de récits circonscrits à sa seule ville de Saint-Florent et pour la plupart véridiques. En prenant appui sur les témoignages des anciens, Marie Ferranti redonne vie à tout un passé, dévoile « un monde englouti » dont elle ne cache pas regretter la disparition (« l’enchantement était dans le jadis »). Parfois nostalgiques, ces récits n’en sont pas moins empreints d’une grande tendresse et d’un enthousiasme communicatif, et forment un recueil plein de charme.
À travers 28 textes -chroniques de la vie à Saint-Florent, portraits de ses habitants et courtes fictions inspirés de leurs témoignages-, on découvre par exemple le faste du châtelain écossais Sir Warden Chilcott installé dans les années 1920 à Saint-Florent, le plaisir des séances de cinéma de plein air dont se réjouissaient Marie et sa fille il y a peu, un tableau esquissé à partir d’une recette de cuisine, la véritable histoire de la fontaine de Jean, le crime de Joseph Casale, la disparition des ormeaux majestueux de la place Saint-Florent, le portrait de Rosalie, mémoire du village, la construction d’une tour rêvée par le maçon en charge de l’édification du château de Fornali, le portrait de Jean d’Ormesson, l’hospitalité corse, la beauté de sa langue et de ses paysages…
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Romancière et essayiste, Marie Ferranti vit et écrit à Saint-Florent en Haute-Corse. Elle a publié aux Éditions Gallimard La fuite aux Agriates (collection blanche, 2000), La princesse de Mantoue, (Grand prix du roman de l’Académie française, collection blanche, 2002), Le paradoxe de l’ordre (Hors série Connaissance, 2002), La chasse de nuit (collection blanche, 2004), Lucie de Syracuse (collection blanche, 2006), La Cadillac des Montadori (collection blanche, 2008) et Une haine de Corse, histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André Pozzo di Borgo (collection blanche, 2012).
Marguerite et les grenouilles, Gallimard, 18,50€
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