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La lettre ouverte du PCF de Corse à Emmanuel Macron


le Jeudi 28 Mars 2019 à 09:56

Anissa-Flore Amziane, secrétaire départementale du PCF (Corse du sud) et Michel Stefani, secrétaire départemental du PCF (Haute-Corse), secrétaire régional, ont rendu public le texte de la lettre ouverte qu'ils viennent d'adresser au président de la République avant sa venue à Cozzano, le 4 Avril prochain



La lettre ouverte du PCF de Corse à Emmanuel Macron
Monsieur le Président de la République,
Parmi les nombreux sujets qui préoccupent nos concitoyens insulaires, même s’ils ne figurent pas nécessairement au programme du grand débat national mais pour lesquels la Corse attend néanmoins des réponses de votre part, il y a la question de l’énergie. C’est un sujet d’une importance capitale qui semble faire l’objet d’un inquiétant revirement de la part des plus hautes autorités de l’Etat.

La Programmation Pluriannuelle de L’Energie, vous le savez, avait été arrêtée et officiellement actée en 2016, suscitant une large satisfaction dans l’opinion insulaire car elle correspondait à des revendications anciennes, amplement justifiées, de la part des usagers, des salariés, et des différents secteurs de l’économie insulaire.

Cette PPE prévoyait un important développement des investissements structurants en matière de moyens de production énergétique. La construction de la centrale de Lucciana, réalisée dans de bonnes conditions, a fait partie des réponses aux attentes et aux besoins de la population. Celle d’Ajaccio devait impérativement connaitre une mise en service en 2023.

Malheureusement, la poursuite du programme suscite de graves inquiétudes, car la desserte de la Corse en gaz naturel semble compromise et, pire encore, selon ministère, le dimensionnement de la future centrale du Vazziu (Ajaccio) serait impacté par une réduction de puissance à 125 mégawatts au lieu de 250 Mgw. Or, chacun sait que cette puissance initialement actée, ne permettait que le maintien des capacités actuelles mais n’intégrait pas la croissance prévisible des besoins à satisfaire.

Aussi, nous souhaitons que vous soyez en mesure de rassurer la population insulaire qui craint le renouvellement, en plus négatif, du blackout de 2005 (28 jours de coupure d’électricité, surtout dans le monde rural et les entreprises artisanales) qui avait entraîné une arrivée massive de moyens de secours venus de toute l’Europe !

Nous sommes d’autant plus fondés à vous solliciter sur cette question centrale que nous sommes loin d’être les seuls, comme responsables politiques, à attendre de vous la confirmation des engagements officiels.

Les acteurs économiques eux-mêmes sont inquiets : les constructeurs de la future centrale du Vazziu ont déjà engagé 44 millions d’euros dans la réalisation de cet équipement. Pourrait-on leur infliger de recommencer leurs études pour une centrale revue à la baisse, et de retarder encore la mise en service de cet équipement ?

Deux aspects, étroitement liés, doivent être pris en compte dans notre interpellation publique : la signature de l’Etat qui, si elle n’était pas respectée, donnerait un alibi inespéré aux campagnes poujadistes dirigées contre les responsables publics ; et, surtout, les besoins objectifs de la Corse en matière d’énergie : il n’est plus acceptable que les insulaires, parce qu’ils vivent dans une île non interconnectée, soient traités comme des citoyens de seconde zone ; on ne peut plus se contenter de gérer l’urgence sans apporter des réponses de fond, alors même que ces réponses sont connues, étudiées, et déjà décidées au plus haut niveau !

Nous sollicitons donc de votre part des réponses claires et précises sur la question centrale de l’énergie et nous souhaitons que ces réponses confirment les engagements antérieurs du gouvernement, permettant ainsi de rétablir la confiance dans la parole et la signature de l’Etat.

Mobilisés et vigilants quant aux intérêts généraux de la Corse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de nos convictions républicaines et à notre haute considération.