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La gestion de l'eau au centre d'une réunion à la sous-préfecture de Calvi


Jean-Paul-Lottier le Jeudi 10 Août 2017 à 17:20

L'Office d'Equipement Hydraulique de la Corse et la sous-Préfecture de Calvi ont organisé une réunion en début d'après-midi en présence des élus pour faire le point sur la situation actuelle en matière de gestion de l'eau et sur les mesures à prendre pour faire face à cette sécheresse



La gestion de l'eau au centre d'une réunion à la sous-préfecture de Calvi
A l'initiative de Saveriu Luciani, membre de l' Exécutif de Corse, président de l'Office d'Equipement Hydraulique de Corse et de Jérôme Seguy, sous-préfet de Calvi, élus et membres des collectivités ont été conviés à une réunion sur la situation actuelle des réserves d'eau mais aussi de la consommation sur le flanc ouest de Calvi .Il s'agissait aussi de voir comment gérer la gestion de l'eau dans le bassin de vie en cette période de forte sécheresse mais voir aussi de responsabiliser les collectivités en leur demandant de prendre des mesures et de le faire savoir à travers les médias , leurs sites internet, réseaux sociaux et autres moyens de communication moderne.  

A 14 heures donc, Saveriu Luciani et Jérôme Seguy, entourés du directeur de l'OEHC Ange de Cicco et de l'ingénieur chargée des affaires environnementales de l'OEHC Audrey Honorez, accueillaient dans la salle de la sous-préfecture Pierre Acquaviva, membre de la Chambre d'Agriculture, Etienne Suzzoni, maire de Lumio, Maurice Pariggi, maire d'Algajola, Roxane Barthelémy, maire de Sant'Antonino, Elisabeth Sazntelli, conseillère départementale Calvi-balagne, François-Marie Marchetti, président de la Communauté de communes Calvu-Balagne et sa DGS Sandra Mazzoni, Jrean-Baptiste Suzzoni, conseiller municipal de Lavatoghju, Laurent Ceccaldi, adjoint au maire de Belgodere, Michel Nadal, DGS de Calvi, représentant le Maire Ange Santini, Anthony Vincenti de l'OEHC..



Après avoir souhaité à tous la bienvenue, Jérôme Seguy puis Saveriu Luciani, ont tenu à apporter leur soutien aux sapeurs pompiers mobilisés sur les incendies et leur rendre hommage appuyé pour leur implication au quotidien. Ils ont également, face aux risques d'incendies lancé un appel à la responsabilisation de tous et à la prudence, surtout en cette période de vent fort.
Cela étant dit, vidéo à l'appui, Audrey Honorez présentait et détaillait le Plan de bassin d'adaptation au changement climatiques (PBACC) pour l'ensemble de la Corse dont nous aurons l'occasion de reparler dans le détail.
L'intérêt de cette réunion du jour était concentré sur la microrégion de Balagne et plus particulièrement sur la partie ouest de Calvi.


Savériu Luciani revenait sur cette situation de sécheresse : " Comme vous le savez, en matière de restriction et de gestion de l'eau, il y a un arrêté préfectoral qui date du mois de juin et qui va très certainement se durcir dans les prochains jours.
Il est important pour nous de dire qu'a l'heure où l'on parle, l'Office Hydraulique gère au mieux le réseau d'eau potable et celui de l'eau agricole de la microrégion.

Le fait que le barrage du Réginu soit aujourd'hui à un niveau remplissage de 67%, soit pratiquement le même que l'année dernière, il ne faut pas que ce stock plus ou moins satisfaisant ne cache la réalité d'une surconsommation. Il nous faut être encore plus rigoureux sur la gestion, lutter contre l'anti gaspillage. Il est important que chacun prenne conscience de la situation globale de pénurie d'eau que nous connaissons en Corse, en raison de cette sécheresse qui est là et bien là.
Pour l'heure, on ne sait encore avec précision ce que vont donner les mois à venir. On sait juste que Météo France nous prédit un mois sec. A nous donc de prévoir"
.

 

Changer de braquet en matière de gestion de l'eau
En matière de gestion de l'eau, le président de l'Office Hydraulique de la Corse insistait sur le nécessité de changer de braquet : «  Il nous faut avoir un regard beaucoup plus rigoureux par rapport.Cela veut dire aussi par rapport au changement climatique que j'ai fait, avec des chiffres tout de même assez affolants, qu'il est absolument nécessaire de réformer, révolutionner et avoir un autre regard à l'eau.
Aujourd'hui, il ne faut pas se cacher, il est important de faire savoir qu'il faut s'adapter à ce changement climatique et qu'il faut avoir des mesures radicales en terme de collectivités, notamment comme je l'ai évoqué pour les ports de plaisance, les ronds-points, les espaces publiques et autres. C'est à nous à montrer l'exemple de manière collective ».



Au cours de cette réunion, un long débat s'est instauré entre entre les élus et le représentant de la CTC et de l'Etat.
Saveriu Luciani, affirmait dans un discours très offensif sa volonté de faire bouger les choses et ce à tous les niveaux.
Après avoir dénoncé les erreurs du passé, notamment lorsqu'il a fallu abandonner son autonomie et mettant fin au Syndicat hydraulique de Balagne qui gérait l'eau pour les 36 communes et ce il faut le dire avec l'assentiment de la majorité des maires de Balagne, Etienne Suzzoni, maire de Lumio  saluait le discours du président de l'Office déterminé à faire bouger les choses: «  C'est la première fois que j'entends un politique comme l'a fait Savériu Luciani. Il a une volonté ambitieuse de bouger les lignes et d'aller de l'avant, J'ai toujours entendu des discours à minima. Ce n'est pas ni le préfet, ni le sous-préfet qui est là pour gérer les urgences pendant deux ans qui va se projeter ou qui va nous imposer des projections. Elle est politique la projection.
C'est un point de satisfaction que je veux manifester aujourd'hui. Quand il y a une volonté politique, il y aura toujours une voix qui va se dégager ».

François-Marie Marchetti ajoutait : «  il a le mérite du langage de la vérité ».

 

15 ans pour le barrage de Sambuccu ce n'est pas acceptable
Le débat s'est très nettement animé lorsque a été évoqué le projet du barrage de Sambuccu pour lequel pratiquement tout le monde s'est accordé à dire que ce délai de 15 ans pour voir naître l'ouvrage était tout simplement inacceptable.
«  Sambuccu, deux millions de m3, je ne sais pas ce que cela représente mais je me souviens d'une certaine étude de la Jeune Chambre Economique de 1972 qui prévoyait un stockage de 10 millions de m3 à Codole qui n'a jamais été un  affluent sécurisé , ça toujours été une réserve de basse rivière et l'alimentation c'était 6 millions de m3 sous le lit de la Figarella. L'Etat s'était opposé à ce fameux barrage sous prétexte qu'il y avait un problème de fiabilité de roche dont je ne suis par certain. Il y avait en fait une volonté de réduire et de limiter les infrastructures de stockage ».
Saveriu Luciani précisait que ce projet avait été ressorti des cartons et qu'au travers de la 4e convention du PEI, une étude de faisabilité a été financée.

« Aujourd'hui, l'OEHC travaille sur tout ce qui est aspect technique. Au sortir de ces résultats dont on pense qu'ils seront intéressants, nous allons engager le reste de la procédure, notamment sur le foncier, l'aménagement du territoire, sachant que l'endroit prévu pour ce projet est à proximité immédiate des canalisations de la Figarella qui sont censées l'alimenter ce qui représente 2 millions de m3 qui sont en gros le complément du barrage de Codole. On passerait donc pratiquement à 9 millions de m3 sur la Balagne, ce qui nous permettrait de préparer la Balagne à l'horizon 2030».