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La Xylella fastidiosa détectée pour la première fois sur un olivier cultivé en Corse


M.V. le Mercredi 26 Janvier 2022 à 16:46

C'est une première sur le sol corse : la bactérie tueuse, Xylella fastidiosa, a été détectée sur un olivier dans un verger en Balagne. Une nouvelle qui inquiète les oléiculteurs insulaires qui demandent l’interdiction d’introduire des végétaux en Corse.



Photo illustration, archives CNI
Photo illustration, archives CNI
Si jusqu'à présent la Xylella fastidiosa, n'avait jamais été décelée en Corse sur des oliviers cultivés, la bactérie tueuse a malheureusement fait sa première victime sur l'ile.
C’est sur un olivier d’une trentaine d’années implanté dans un verger de production en Balagne, bassin historique de la production oléicole corse, que les services de l'Etat ont identifié le germe.
Après avoir fait l’objet d’une déclaration officielle l'arbre a été immédiatement détruit mais les craintes des oléiculteurs corses, qui alertent depuis 2014 sur les risques liés à l’introduction en Corse de végétaux porteurs de la Xylella, demeurent intacts.

Depuis son apparition sur l'ile en 2015 sur des feuilles de myrte, des centaines d'échantillons d'oliviers et vignes ont été analysés sur l'ile mais pas assez selon le Syndicat Interprofessionnel des oléiculteurs de Corse qui avait déjà tiré la sonnette d'alerte quand des oliviers des ronds-points de l'ile avaient été testés positifs mais jamais officiellement reconnus. "Aujourd'hui la Xylella n’est plus une éventualité pour les producteurs d’olives : c’est désormais une réalité." , regrette le syndicat qui depuis la découverte de la souche Multiplex sur l’île, craignait un impact sur les oliviers de verger. 

Transmise par les insectes, cette bactérie, qui s'attaque à plus de 200 espèces de végétaux, est rarement identifiée officiellement. "Depuis le début, les méthodes d’analyse de détection officielles manquent de fiabilité. Le laboratoire national de l’ANSES seul compétent en France, conserve un train de retard sur les méthodes scientifiques les plus récentes. Contrairement à l’Espagne ou l’Italie où les autorités locales ont pris des mesures draconiennes pour tenter de la freiner et de l’étudier." dénonce le Sidoc.


Des nouvelles souches dangereuses 

Pour le Sidoc la flore naturelle est aussi touchée sur l'ile "chênes, arbousiers, cistes et autres plantes spontanées meurent en laissant sur des zones entières des paysages en mutation, qui évoquent le passage d’un incendie…" mais malheureusement "les souches présentes en Corse ne peuvent être éradiquées." .

Pour la filière il faut aussi prévenir l’introduction de nouvelles souches qui à cause des recombinaisons génétiques incontrôlables pourraient être dévastatrices pour la flore et la biodiversité de l'ile. "Ces nouvelles souches ne peuvent entrer en Corse que sur des végétaux importés : un beau marché, très lucratif, mais à risques ! "constate le Sidoc, qui affirme que plus de 600 espèces de végétaux dont nombre de plantes d’ornement sont potentiellement porteuses de la Xylella. "Il n’existe plus de pays « sains » où se fournir en végétaux méditerranéens. Acheter hors de Corse et revendre sur l’île met en péril notre Nature"  affirme le syndicat qui demande aux pouvoirs publics "une véritable politique agricole, courageuse, honnête" qui interdise l'introduction des végétaux en Corse et envisage l’ « après xylella ».