L'Armistice du 11 novembre 1918 célébré à Ghisonaccia

"Ne meurent que ceux que l'on oublie" dit la maxime. Ainsi, quelque soient les années qui nous séparent de ce premier conflit mondial, les combattants corses tombés au champ d'honneur pour des intérêts qui pouvaient assurément les dépasser, ne seront pas oubliés à Ghisonaccia, comme dans de nombreuses communes de Corse.
Avant le cérémonial militaire et les honneurs rendus par les autorités civiles et militaires présentes,  c'est la spiritualité qui a prévalu en la paroisse Saint Michel de Ghisonaccia au cours d'une cérémonie religieuse empreinte de ferveur et de foi.
"Que l'amour l'emporte sur la haine" furent les premiers mots prononcés par le prêtre Adalbert avant que ce dernier ne rende hommage à Saint Martin au cours de son homélie en insistant sur la générosité de ces combattants qui sont allés jusqu'au don de leur vie pour le pays qu'ils servaient.  Une générosité que le prêtre célébrant a voulu décliner de deux manières en différenciant l'élan de générosité et l'esprit de générosité, un esprit qui doit habiter tout chrétien et l'inciter à aider celui qui ne lui ressemble pas forcément, par la culture, la couleur de peau ou les origines.

A l'issue de la messe, les honneurs militaires et civils ont été rendus aux morts pour la patrie de ce premier conflit mondial sur la place de la mairie devant le monument aux morts.  Une délégation de l'armée de l'air ainsi que les pompiers du centre de secours de Ghisonaccia  étaient présents.   Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées au pied du monument aux morts par monsieur Costantini de l'association des anciens combattants et victimes de guerre, monsieur Pieri de l'union nationale des combattants, monsieur Manca de l'union nationale des sous officiers retraités et enfin monsieur Francis Giudici maire de Ghisonaccia accompagné du capitaine Duvillard représentant la base aérienne 126.
Après la lecture de la lettre ministérielle  par Angèle Manfredi élue municipale,  le premier magistrat de la commune Francis Giudici a dans son discours rappelé le lot de souffrances, de malheurs et de tristesse rencontré par ces Corses au cours de ce conflit meurtrier. Insistant sur l'importance de la mémoire que l'on doit à ses hommes mais aussi à leurs familles, Francis Giudici a rappelé la nécessité du sacré et du recueillement en de telles circonstances  déclarant : " C'est le silence que nous témoignons ce jour devant une telle tragédie que j'aurais souhaité pour les commémorations de Verdun et non un concert de rap. S'amuser sur un lieu de souffrance et de mort, c'est désacraliser la tragédie que représente cette bataille.  Je ne suis pas certain que ce soit le meilleur message à donner aux jeunes générations".  
A l'issue de la cérémonie, une collation a été offerte par la municipalité aux délégations présentes ainsi qu'à la population en salle des fêtes.