Joseph Castelli, président du Conseil général de Haute-Corse, et Stella Pieri, maire de Rapaggio, sa suppléante.
- Pierre Ghionga explique que sa candidature est légitime. Qu’est-ce qui légitime la vôtre ?
- Tout candidature est légitime. La sienne est également légitime. Ce qui légitime la mienne est que, depuis 1977, je suis dans la progression de mon engagement politique dans la famille de gauche. J’estime que la gauche devait avoir un candidat. Pierre Ghionga se dit plus ou moins gauche nationalisante. J’ai, également, une certaine légitimité en tant que défenseur des valeurs de notre île. Dieu sait si je suis attaché à mes racines, à ma terre, à la Corse !
- Que pensez-vous, justement, de la candidature de Pierre Ghionga, avec laquelle vous êtes en concurrence à gauche ?
- En bon démocrate, je respecte toutes les candidatures et, bien sûr, les candidatures de mon camp. Chacun a le droit de s’exprimer. Encore une fois, les trois candidatures, celle de Pierre Ghionga, celle de Michel Stefani et la mienne, sont légitimes ! Je ne suis pas contre la multiplicité des candidatures.
- Paul Giacobbi, le patron de la gauche corse, a refusé de trancher entre Pierre Ghionga et vous. Comment réagissez-vous ?
- Paul Giacobbi obéit à une certaine logique. Il a deux amis qui sont candidats, du même camp politique. Il est tout à fait normal qu’il ne prenne pas de position au 1er tour des élections.
- Pierre Ghionga estime qu’il est le seul, avec Jean-Félix Acquaviva, à se prononcer sur la réforme institutionnelle et qu’il ne vous entend pas sur le sujet. Que lui répondez-vous ?
- Je lui réponds déjà qu’il devrait lire la presse écrite et écouter la presse parlée. Je suis intervenu sur le sujet à de multiples reprises. En ce qui concerne les propositions du Comité stratégique auquel je participe en tant que président du Conseil général de Haute-Corse, je m’inscris totalement dans le cadre de la dernière mouture qui a été présentée à Mme Lebranchu, lors de son dernier voyage en Corse.
- Défendrez-vous ce projet au Sénat, si vous êtes élu ?
- Absolument ! Je l’ai dit et répété !
- Quelle est votre position sur la langue corse ? Défendrez-vous le statut de coofficialité ?
- Je tiens quand même à dire que j’ai 66 ans et que je pratique le bilinguisme depuis 65 ans ! En ce qui concerne la défense de la langue corse, je ne pense pas que quiconque puisse m’attaquer car je n’ai de leçon à recevoir de personne ! En tant président du Conseil général, j’ai instauré des cours de corse. J’ai même outrepassé mes pouvoirs, au début, puisque je les ai rendus obligatoires, ce qui est totalement interdit ! Je suis, donc, revenu sur cette décision. Tous les rapports du Conseil général sont bilingues. J’ai maintenu cette décision qui date de mon prédécesseur, Paul Giacobbi.
- Que ferez-vous en ce qui concerne le statut de résident ?
- Je ne suis pas contre ! Mais, puisqu’on dit qu’il n’est pas constitutionnel, n’y-a-t-il pas d’autres possibilités ? Essayons de résoudre le problème. Il faut se pencher sur le sujet et trouver des solutions pour freiner la spéculation. Il y a, peut-être, d’autres outils pour cela. Je pense à un système mis en place en Angleterre, qui freine considérablement la spéculation et accélère l’accès au logement social des résidents anglais.
- La réforme territoriale avec la refonte des régions et la suppression des départements sera débattue en novembre. Quelle est votre position et que voterez-vous ?
- Je crois savoir que le gouvernement est revenu sur la suppression des départements puisque le 1er ministre a annoncé que les départements ruraux seraient, pour le moment, maintenus. En ce qui concerne la Corse, je m’inscris, encore une fois, dans le cadre des propositions du Comité stratégique où les départements disparaissent au bénéfice d’entités géographiques et démographiques, une au Sud et une au Nord, que l’on nommeraient « collèges » ou autre, et qui seraient représentées par des élus désignés à la proportionnelle.
- Et, sur le plan national ?
- Sur le plan national, il est vrai que certaines régions sont trop petites et qu’il faudrait les agrandir. Mais, de là à passer à des régions immenses, comme les länders allemands ! La France n’est pas l’Allemagne ! Nous avons une autre culture de l’administration des territoires. Ce projet me paraît, quand même, un peu exagéré !
- Si vous êtes élu sénateur, quelle sera votre première action ?
- Ma première action sera de soutenir les propositions du Comité stratégique. Comme vous le savez, au niveau national, que ce soit au niveau des gouvernants ou de la population, la Corse passe mal ! Il faudra une voix forte pour se faire entendre et user de pédagogie pour convaincre et faire évoluer les institutions de la Corse. C’est ce que je ferais.
- Comment comptez-vous vous y prendre pour convaincre vos collègues continentaux ? Le défi ne vous effraie-t-il pas ?
- Le défi ne m’effraie pas. Bien au contraire ! J’ai affronté, au cours de ma vie politique, certains défis. J’aime les défis ! J’aime le combat ! Cela me revigore ! Je combattrai au niveau de ma nouvelle mission sénatoriale, pour convaincre non seulement les parlementaires, mais aussi la population continentale, que la Corse n’est pas à l’image de ce que véhiculent les médias depuis un certain nombre d’années. La Corse, c’est autre chose, c’est une île avec ses particularités et son identité. Je la défendrai avec ce discours-là. Je sais que j’arriverai à convaincre, d’abord, mes collègues du Sénat, ensuite les députés, et, enfin, j’espère, les Continentaux.
- Quel groupe politique rejoindrez-vous ?
- Je serais affilié au groupe PS-PRG et dans l’opposition puisque la droite va remporter les Sénatoriales.
- Pourquoi avez-vous choisi Stella Pieri comme suppléante ?
- C’est un choix symbolique qui reflète mon attachement au monde rural, plus particulièrement aux petites communes de l’intérieur qui ont besoin d’être aidées. Elles portent, aussi, certaines valeurs de notre île. C’est pour cela que je tenais à ce que ma suppléante soit, à la fois, une élue de l’intérieur et une élue d’une toute petite commune. Stella Pieri, que je remercie, a accepté cette mission.
- Etes-vous confiant ?
- Une élection reste une élection avec ses inconnues ! Mais, je suis très confiant quand à l’issue de ce scrutin.
- Beaucoup d’observateurs vous placent grand favori. Qu’en pensez-vous ?
- Je ne sais pas si je suis le grand favori, toujours est-il que je suis confiant ! Dimanche soir, je devrais, s’il n’y a pas de grosse surprise, remporter cette élection sénatoriale.
- Cette élection laissera-t-elle des traces à gauche et aura-t-elle des répercussions sur les prochains scrutins, notamment territorial ?
- Non ! Cela n’aura pas de conséquences majeures, ni sur les prochaines élections territoriales, ni sur la gauche. Je ne crois pas à cette possibilité.
- Vous représenterez-vous pour les élections cantonales prévues en mars prochain ?
- C’est un peu trop tôt pour prendre une décision. Je n’ai pas encore réfléchi à la question pour répondre par l’affirmative. Je pense que je serai certainement candidat en mars prochain. Je donnerai ma réponse le moment venu.
Propos recueillis par Nicole MARI
- Tout candidature est légitime. La sienne est également légitime. Ce qui légitime la mienne est que, depuis 1977, je suis dans la progression de mon engagement politique dans la famille de gauche. J’estime que la gauche devait avoir un candidat. Pierre Ghionga se dit plus ou moins gauche nationalisante. J’ai, également, une certaine légitimité en tant que défenseur des valeurs de notre île. Dieu sait si je suis attaché à mes racines, à ma terre, à la Corse !
- Que pensez-vous, justement, de la candidature de Pierre Ghionga, avec laquelle vous êtes en concurrence à gauche ?
- En bon démocrate, je respecte toutes les candidatures et, bien sûr, les candidatures de mon camp. Chacun a le droit de s’exprimer. Encore une fois, les trois candidatures, celle de Pierre Ghionga, celle de Michel Stefani et la mienne, sont légitimes ! Je ne suis pas contre la multiplicité des candidatures.
- Paul Giacobbi, le patron de la gauche corse, a refusé de trancher entre Pierre Ghionga et vous. Comment réagissez-vous ?
- Paul Giacobbi obéit à une certaine logique. Il a deux amis qui sont candidats, du même camp politique. Il est tout à fait normal qu’il ne prenne pas de position au 1er tour des élections.
- Pierre Ghionga estime qu’il est le seul, avec Jean-Félix Acquaviva, à se prononcer sur la réforme institutionnelle et qu’il ne vous entend pas sur le sujet. Que lui répondez-vous ?
- Je lui réponds déjà qu’il devrait lire la presse écrite et écouter la presse parlée. Je suis intervenu sur le sujet à de multiples reprises. En ce qui concerne les propositions du Comité stratégique auquel je participe en tant que président du Conseil général de Haute-Corse, je m’inscris totalement dans le cadre de la dernière mouture qui a été présentée à Mme Lebranchu, lors de son dernier voyage en Corse.
- Défendrez-vous ce projet au Sénat, si vous êtes élu ?
- Absolument ! Je l’ai dit et répété !
- Quelle est votre position sur la langue corse ? Défendrez-vous le statut de coofficialité ?
- Je tiens quand même à dire que j’ai 66 ans et que je pratique le bilinguisme depuis 65 ans ! En ce qui concerne la défense de la langue corse, je ne pense pas que quiconque puisse m’attaquer car je n’ai de leçon à recevoir de personne ! En tant président du Conseil général, j’ai instauré des cours de corse. J’ai même outrepassé mes pouvoirs, au début, puisque je les ai rendus obligatoires, ce qui est totalement interdit ! Je suis, donc, revenu sur cette décision. Tous les rapports du Conseil général sont bilingues. J’ai maintenu cette décision qui date de mon prédécesseur, Paul Giacobbi.
- Que ferez-vous en ce qui concerne le statut de résident ?
- Je ne suis pas contre ! Mais, puisqu’on dit qu’il n’est pas constitutionnel, n’y-a-t-il pas d’autres possibilités ? Essayons de résoudre le problème. Il faut se pencher sur le sujet et trouver des solutions pour freiner la spéculation. Il y a, peut-être, d’autres outils pour cela. Je pense à un système mis en place en Angleterre, qui freine considérablement la spéculation et accélère l’accès au logement social des résidents anglais.
- La réforme territoriale avec la refonte des régions et la suppression des départements sera débattue en novembre. Quelle est votre position et que voterez-vous ?
- Je crois savoir que le gouvernement est revenu sur la suppression des départements puisque le 1er ministre a annoncé que les départements ruraux seraient, pour le moment, maintenus. En ce qui concerne la Corse, je m’inscris, encore une fois, dans le cadre des propositions du Comité stratégique où les départements disparaissent au bénéfice d’entités géographiques et démographiques, une au Sud et une au Nord, que l’on nommeraient « collèges » ou autre, et qui seraient représentées par des élus désignés à la proportionnelle.
- Et, sur le plan national ?
- Sur le plan national, il est vrai que certaines régions sont trop petites et qu’il faudrait les agrandir. Mais, de là à passer à des régions immenses, comme les länders allemands ! La France n’est pas l’Allemagne ! Nous avons une autre culture de l’administration des territoires. Ce projet me paraît, quand même, un peu exagéré !
- Si vous êtes élu sénateur, quelle sera votre première action ?
- Ma première action sera de soutenir les propositions du Comité stratégique. Comme vous le savez, au niveau national, que ce soit au niveau des gouvernants ou de la population, la Corse passe mal ! Il faudra une voix forte pour se faire entendre et user de pédagogie pour convaincre et faire évoluer les institutions de la Corse. C’est ce que je ferais.
- Comment comptez-vous vous y prendre pour convaincre vos collègues continentaux ? Le défi ne vous effraie-t-il pas ?
- Le défi ne m’effraie pas. Bien au contraire ! J’ai affronté, au cours de ma vie politique, certains défis. J’aime les défis ! J’aime le combat ! Cela me revigore ! Je combattrai au niveau de ma nouvelle mission sénatoriale, pour convaincre non seulement les parlementaires, mais aussi la population continentale, que la Corse n’est pas à l’image de ce que véhiculent les médias depuis un certain nombre d’années. La Corse, c’est autre chose, c’est une île avec ses particularités et son identité. Je la défendrai avec ce discours-là. Je sais que j’arriverai à convaincre, d’abord, mes collègues du Sénat, ensuite les députés, et, enfin, j’espère, les Continentaux.
- Quel groupe politique rejoindrez-vous ?
- Je serais affilié au groupe PS-PRG et dans l’opposition puisque la droite va remporter les Sénatoriales.
- Pourquoi avez-vous choisi Stella Pieri comme suppléante ?
- C’est un choix symbolique qui reflète mon attachement au monde rural, plus particulièrement aux petites communes de l’intérieur qui ont besoin d’être aidées. Elles portent, aussi, certaines valeurs de notre île. C’est pour cela que je tenais à ce que ma suppléante soit, à la fois, une élue de l’intérieur et une élue d’une toute petite commune. Stella Pieri, que je remercie, a accepté cette mission.
- Etes-vous confiant ?
- Une élection reste une élection avec ses inconnues ! Mais, je suis très confiant quand à l’issue de ce scrutin.
- Beaucoup d’observateurs vous placent grand favori. Qu’en pensez-vous ?
- Je ne sais pas si je suis le grand favori, toujours est-il que je suis confiant ! Dimanche soir, je devrais, s’il n’y a pas de grosse surprise, remporter cette élection sénatoriale.
- Cette élection laissera-t-elle des traces à gauche et aura-t-elle des répercussions sur les prochains scrutins, notamment territorial ?
- Non ! Cela n’aura pas de conséquences majeures, ni sur les prochaines élections territoriales, ni sur la gauche. Je ne crois pas à cette possibilité.
- Vous représenterez-vous pour les élections cantonales prévues en mars prochain ?
- C’est un peu trop tôt pour prendre une décision. Je n’ai pas encore réfléchi à la question pour répondre par l’affirmative. Je pense que je serai certainement candidat en mars prochain. Je donnerai ma réponse le moment venu.
Propos recueillis par Nicole MARI