La crise grave que traverse la compagnie maritime n’est pas une nouveauté. Certes, aujourd’hui elle est particulièrement préoccupante sur le plan social où les enjeux sont considérables mais cela ne justifie pas pour autant que toute une population soit prise en otage et que l’économie insulaire soit ainsi menacée. De manière récurrente, la Corse est la seule victime des conflits internes à la SNCM. La région PACA, qui comptabilise 70 pour cent des salariés de la compagnie et qui bénéficie de retombées économiques induites subséquentes est toujours épargnée par ces conflits.
L’exaspération qui touche notamment les socio professionnels traduit le ras le bol général de toute une population. Ces derniers ont toute légitimité à défendre leur droit au travail. Par ailleurs, quels que soient les propos qu’ils auraient formulés au sortir de leur réunion avec le représentant de l’Etat de Haute-Corse, rien ne justifie les agissements des forces de l’ordre lors des événements de la préfecture de Bastia.
Le tourisme est le principal moteur du développement de la Corse. Il n’est pas nécessaire de rappeler la fragilité du tissu économique insulaire, essentiellement composé d’artisans et de très petites entreprises, ni d’avantage la période de crise que nous traversons. La situation actuelle conduit à priver notre économie de ressources importantes qu’apporte la saison estivale.
La mise en œuvre d’un service minium serait une garantie pour les socio professionnels, du moins à court terme.
La présidente de l’association départementale des maires et présidents d’EPCI de la Corse-du-Sud en appelle au retour au calme et à la raison de chacun, afin de trouver les moyens de sortir de l’ornière et d’éviter de conduire l’économie insulaire dans une situation dont elle mettrait du temps à se remettre.