Reprise de la campagne des territoriales après les trois jours de deuil national, ce mercredi matin. Avant un meeting à Bastia jeudi soir, José Rossi avait choisi Ajaccio pour tenir une conférence de presse aux côtés de plusieurs de ses colistiers. Un rendez vous qu’il a débuté non sans avoir quelques mots pour condamner les évènements de vendredi dernier : « Le traumatisme est grand et nécessite des mesures fortes », s’est ainsi exprimé le tête de liste, avant de revenir aux enjeux de la campagne.
L’objet de cette conférence de presse était en effet de présenter les orientations et les propositions que la liste José Rossi 2015 entend apporter sur un certain nombre de sujets concernant les compétences de la collectivité territoriale.
Un fonds spécial de solidarité inter régionale affecté aux équipements collectifs et aux questions d’environnement
« Le premier enjeu est celui de l’argent public et des moyens de solidarité nationale dont la Corse a bénéficié au cours des 20 ou 30 dernières années, et qui ont permis de moderniser nos équipements et d’avoir un niveau d’activité et de consommation important », lance d’entrée l’ancien ministre. Evoquant le PEI, les fonds structurels européens, et autres plans spécifiques mobilisés pour la Corse il reprend aussitôt: « Aujourd’hui tout cela est en train de s’effondrer, et la Corse n’est pas en mesure, collectivité unique ou pas, de poursuivre la modernisation de ses équipements et de faire face à la compétition qui existera inévitablement avec des régions qui font plusieurs millions d’habitants. Sur ce plan là, au moment de la négociation des ordonnances, nous négocierons avec le gouvernement l’inscription dans l’ordonnance législative portant financement de la collectivité territoriale nouvelle, d’une dotation inter-régionale de solidarité dont le produit sera affecté à un fonds spécial d’investissement qui ne servira exclusivement qu’au financement des grands équipements collectifs et aux questions d’environnement ».
« On ne construit pas une nouvelle économie sur un champ de ruines »
Deuxième thème développé par José Rossi, l’économie, au cœur de laquelle il entend notamment ne pas négliger les secteurs du tourisme et de l’économie marchande, à contre-pied de certains de ses adversaires. « On ne construit pas une nouvelle économie sur un champ de ruines », lance-t-il, « Même si on nous dit que nous sommes rétro en défendant les secteurs existants, on préfère défendre l’existant pour ne pas laisser mourir les gens, plutôt que de se donner une attitude dans l’air du temps. Il faut restaurer ce qui est existant ».
Mais la liste José Rossi 2015 entend également développer d’autres axes en matière économique. « Outre les piliers traditionnels qu’il faut conforter, il y a probablement d’autres secteurs à explorer », reprendra ainsi Marie-Thérèse Mariotti, numéro 2 de la liste.
Insistant sur l’importance de l’innovation et de la recherche notamment dans le secteur agricole, des énergies renouvelables, ou du numériques, elle indique : « Il faut encourager l’enseignement supérieur c’est évident, mais avec les bonnes filières. On ne peut pas se permettre aujourd’hui de voir arriver des jeunes avec une formation qui n’est absolument pas adaptée aux besoins du marché. C’est ce que nous constatons tous les jours et c’est un vrai problème ».
« Anticiper les mutations à venir »
Devant ce constat, la maire de Taglio-Isolaccio dresse un parallèle avec l’augmentation des seniors au sein de la société, qui pourrait atteindre plus de 45% à l’horizon 2040. « Cela va impacter de manière fondamentale la structure des emplois. Il faut développer les offres de soin et de service, d’autonomie et de dépendance. Il faut anticiper ces mutations à venir et il y a des niches à développer dans tout ce qui est produits et services pour les seniors », appuie-t-elle en insistant sur le fait que cette « silver économie » pourrait générer près d’un millier d’emplois sur 5 ans, à condition toutefois de « structurer cette filière avec une formation adaptée ».
Deux « orientations essentielles » à donner au rôle du président de l’Exécutif
Au cours de cette conférence de presse, José Rossi a par ailleurs souhaité développer le rôle qu’il entend donner au président de l’Exécutif, si d’aventure il accédait à la fonction.
« Je souhaite que le président ait deux orientations essentielles : à l’intérieur, il doit être présent à temps plein », souffle-t-il comme un écho à son slogan de campagne, « Il doit être le fédérateur des énergies entrepreneuriales. C’est un travail qu’il ne faut pas déléguer. C’est le boulot du président de l’Exécutif qui doit s’y consacrer pleinement. Deuxième orientation, à l’extérieur, le président de l’Exécutif doit remplir un rôle d’ambassadeur. Il doit négocier les moyens publics, qui doit rechercher les investissements », conclue-t-il.
« La mandature Giacobbi est en échec »
Quelques instants plus tard, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, numéro 4 et seule conseillère territoriale sortante de la liste, se charge quant à elle de faire le bilan de la mandature sortante : « Il est très important de parler de l’avenir. Mais on ne peut pas ne pas parler de ce qui s’est passé durant ces cinq dernières années », pose-t-elle, « Durant celles-ci je me suis élevée contre une politique qui a aujourd’hui un bilan négatif. On peut dire que la mandature Giacobbi est en échec », siffle-t-elle.Dès lors elle s’emploie à démontrer cet échec en développant trois points majeurs qui ont contribué à cet échec.
« C’est un système qui a bouleversé complètement la structure financière de la collectivité territoriale de Corse en privilégiant le fonctionnement au détriment de l’investissement », affirme-t-elle en premier lieu, « Hélas cela a un impact réel sur notre économie ». Comme illustration la conseillère territoriale avance un chiffre : « 50 millions d’euros d’investissements en moins sur ces cinq dernières années, essentiellement sur le réseau routier ». De fait, elle déplore un impact certain sur le BTP, « un des piliers de notre économie » : « La CTC est un des principaux donneurs d’ordres de la commande publique. Si elle est en panne en matière d’investissements, c’est malheureusement toute l’économie de la Corse qui est en panne ».
« Une mandature qui a tourné le dos à l’économie »
Plus loin, elle tape sur une « mandature qui a tourné le dos à l’économie » : « On a ignoré le chômage des jeunes qui a augmenté plus vite en Corse qu’ailleurs. La précarité a également augmenté, contrairement à ce que la population attendait de cette majorité de gauche », avance-t-elle avant de reprendre : « Le Padduc pêche aussi par manque d’ambition en matière économique puisqu’il n’a pas su conjuguer préservation et développement. L’échec est flagrant », constate-t-elle durement.
Incarner l’alternance
Pour compléter son développement en trois points, elle conclue par un dernier argument: « C’est un système qui vit du clientélisme et qui l’a fabriqué durant 5 ans ». Pour preuve, elle indique que « 300 emplois auraient été créés sans nouveau transfert de compétence ». « Durant cinq ans, nous avons eu un système dénué de moral et d’éthique qui a prôné honteusement le favoritisme, et cela est signalé dans le rapport de la chambre régionale des comptes, qui met en avant des heures supplémentaires excessivement accordées à certains », rajoute-t-elle, avant de tonner : « Il y a eu un véritable problème de management durant 5 ans. Il y a une véritable souffrance de la part des salariés aujourd’hui qui attendent vraiment une alternance au sein de la collectivité territoriale de Corse aussi bien au niveau de la maison qu’au sein de ses offices ».
Et c’est bien cette alternance que la liste de José Rossi entend incarner. Forte de son investiture par « Les Républicains », elle aspire déjà remporter la bataille des territoriales après avoir fusionné avec la deuxième liste de droite, celle de Camille de Rocca Serra, au soir du premier tour.
Manon PERELLI
L’objet de cette conférence de presse était en effet de présenter les orientations et les propositions que la liste José Rossi 2015 entend apporter sur un certain nombre de sujets concernant les compétences de la collectivité territoriale.
Un fonds spécial de solidarité inter régionale affecté aux équipements collectifs et aux questions d’environnement
« Le premier enjeu est celui de l’argent public et des moyens de solidarité nationale dont la Corse a bénéficié au cours des 20 ou 30 dernières années, et qui ont permis de moderniser nos équipements et d’avoir un niveau d’activité et de consommation important », lance d’entrée l’ancien ministre. Evoquant le PEI, les fonds structurels européens, et autres plans spécifiques mobilisés pour la Corse il reprend aussitôt: « Aujourd’hui tout cela est en train de s’effondrer, et la Corse n’est pas en mesure, collectivité unique ou pas, de poursuivre la modernisation de ses équipements et de faire face à la compétition qui existera inévitablement avec des régions qui font plusieurs millions d’habitants. Sur ce plan là, au moment de la négociation des ordonnances, nous négocierons avec le gouvernement l’inscription dans l’ordonnance législative portant financement de la collectivité territoriale nouvelle, d’une dotation inter-régionale de solidarité dont le produit sera affecté à un fonds spécial d’investissement qui ne servira exclusivement qu’au financement des grands équipements collectifs et aux questions d’environnement ».
« On ne construit pas une nouvelle économie sur un champ de ruines »
Deuxième thème développé par José Rossi, l’économie, au cœur de laquelle il entend notamment ne pas négliger les secteurs du tourisme et de l’économie marchande, à contre-pied de certains de ses adversaires. « On ne construit pas une nouvelle économie sur un champ de ruines », lance-t-il, « Même si on nous dit que nous sommes rétro en défendant les secteurs existants, on préfère défendre l’existant pour ne pas laisser mourir les gens, plutôt que de se donner une attitude dans l’air du temps. Il faut restaurer ce qui est existant ».
Mais la liste José Rossi 2015 entend également développer d’autres axes en matière économique. « Outre les piliers traditionnels qu’il faut conforter, il y a probablement d’autres secteurs à explorer », reprendra ainsi Marie-Thérèse Mariotti, numéro 2 de la liste.
Insistant sur l’importance de l’innovation et de la recherche notamment dans le secteur agricole, des énergies renouvelables, ou du numériques, elle indique : « Il faut encourager l’enseignement supérieur c’est évident, mais avec les bonnes filières. On ne peut pas se permettre aujourd’hui de voir arriver des jeunes avec une formation qui n’est absolument pas adaptée aux besoins du marché. C’est ce que nous constatons tous les jours et c’est un vrai problème ».
« Anticiper les mutations à venir »
Devant ce constat, la maire de Taglio-Isolaccio dresse un parallèle avec l’augmentation des seniors au sein de la société, qui pourrait atteindre plus de 45% à l’horizon 2040. « Cela va impacter de manière fondamentale la structure des emplois. Il faut développer les offres de soin et de service, d’autonomie et de dépendance. Il faut anticiper ces mutations à venir et il y a des niches à développer dans tout ce qui est produits et services pour les seniors », appuie-t-elle en insistant sur le fait que cette « silver économie » pourrait générer près d’un millier d’emplois sur 5 ans, à condition toutefois de « structurer cette filière avec une formation adaptée ».
Deux « orientations essentielles » à donner au rôle du président de l’Exécutif
Au cours de cette conférence de presse, José Rossi a par ailleurs souhaité développer le rôle qu’il entend donner au président de l’Exécutif, si d’aventure il accédait à la fonction.
« Je souhaite que le président ait deux orientations essentielles : à l’intérieur, il doit être présent à temps plein », souffle-t-il comme un écho à son slogan de campagne, « Il doit être le fédérateur des énergies entrepreneuriales. C’est un travail qu’il ne faut pas déléguer. C’est le boulot du président de l’Exécutif qui doit s’y consacrer pleinement. Deuxième orientation, à l’extérieur, le président de l’Exécutif doit remplir un rôle d’ambassadeur. Il doit négocier les moyens publics, qui doit rechercher les investissements », conclue-t-il.
« La mandature Giacobbi est en échec »
Quelques instants plus tard, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, numéro 4 et seule conseillère territoriale sortante de la liste, se charge quant à elle de faire le bilan de la mandature sortante : « Il est très important de parler de l’avenir. Mais on ne peut pas ne pas parler de ce qui s’est passé durant ces cinq dernières années », pose-t-elle, « Durant celles-ci je me suis élevée contre une politique qui a aujourd’hui un bilan négatif. On peut dire que la mandature Giacobbi est en échec », siffle-t-elle.Dès lors elle s’emploie à démontrer cet échec en développant trois points majeurs qui ont contribué à cet échec.
« C’est un système qui a bouleversé complètement la structure financière de la collectivité territoriale de Corse en privilégiant le fonctionnement au détriment de l’investissement », affirme-t-elle en premier lieu, « Hélas cela a un impact réel sur notre économie ». Comme illustration la conseillère territoriale avance un chiffre : « 50 millions d’euros d’investissements en moins sur ces cinq dernières années, essentiellement sur le réseau routier ». De fait, elle déplore un impact certain sur le BTP, « un des piliers de notre économie » : « La CTC est un des principaux donneurs d’ordres de la commande publique. Si elle est en panne en matière d’investissements, c’est malheureusement toute l’économie de la Corse qui est en panne ».
« Une mandature qui a tourné le dos à l’économie »
Plus loin, elle tape sur une « mandature qui a tourné le dos à l’économie » : « On a ignoré le chômage des jeunes qui a augmenté plus vite en Corse qu’ailleurs. La précarité a également augmenté, contrairement à ce que la population attendait de cette majorité de gauche », avance-t-elle avant de reprendre : « Le Padduc pêche aussi par manque d’ambition en matière économique puisqu’il n’a pas su conjuguer préservation et développement. L’échec est flagrant », constate-t-elle durement.
Incarner l’alternance
Pour compléter son développement en trois points, elle conclue par un dernier argument: « C’est un système qui vit du clientélisme et qui l’a fabriqué durant 5 ans ». Pour preuve, elle indique que « 300 emplois auraient été créés sans nouveau transfert de compétence ». « Durant cinq ans, nous avons eu un système dénué de moral et d’éthique qui a prôné honteusement le favoritisme, et cela est signalé dans le rapport de la chambre régionale des comptes, qui met en avant des heures supplémentaires excessivement accordées à certains », rajoute-t-elle, avant de tonner : « Il y a eu un véritable problème de management durant 5 ans. Il y a une véritable souffrance de la part des salariés aujourd’hui qui attendent vraiment une alternance au sein de la collectivité territoriale de Corse aussi bien au niveau de la maison qu’au sein de ses offices ».
Et c’est bien cette alternance que la liste de José Rossi entend incarner. Forte de son investiture par « Les Républicains », elle aspire déjà remporter la bataille des territoriales après avoir fusionné avec la deuxième liste de droite, celle de Camille de Rocca Serra, au soir du premier tour.
Manon PERELLI