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Jean-Pierre Siméon : « La poésie se porte beaucoup mieux que ce qu’on en dit en général »


Philippe Jammes le Lundi 6 Décembre 2021 à 16:58

L’association A casa di a puisia organisait vendredi 3 décembre à la bibliothèque patrimoniale de Bastia une rencontre avec Jean-Pierre Siméon pour débattre du thème : « Où en est la poésie »




Pour parler de poésie, l’association chère à Norbert Paganelli avait choisi une pointure en la personne de Jean-Pierre Siméon, ancien directeur artistique du Printemps des poètes, directeur de la collection Poésie chez Gallimard et lui-même auteur. L’association A Casa di a Puisia di a Corsica, présidée par l’éditeur Jean-Jacques Colonna d’Istria, comporte un conseil de 30 membres choisis parmi les personnalités représentatives du monde de la culture. Elle a organisé un prix en langue corse et un autre en langue française à l’occasion du dernier Printemps des poètes. Elle est également à l’origine des premiers sentiers poétiques qui verront le jour d’ici à la fin de l’année. Soutenue par la Collectivité de Corse, elle a pour objectifs de mieux faire connaître la création poétique contemporaine, de faciliter les actions transversales entre les différentes pratiques et d’intervenir sur l’ensemble du territoire insulaire en utilisant les ressources mises à sa disposition.
Ce vendredi soir, le but de l’association et de son invité était de présenter la situation de la poésie dans le paysage littéraire du monde actuel. Une présentation qui s’est faite à partir des 3 derniers ouvrages de JP Siméon : « Levez-vous du tombeau ! », « Petit Éloge de la poésie » et « Une théorie de l’amour » (Gallimard éditeur). JP Siméon a déjà publié une quinzaine de recueils de poèmes, une dizaine de romans, une douzaine de livres pour la jeunesse et seize pièces de théâtre.
La rencontre était animée par Norbert Paganelli avec débat avec l’assistance et dédicace de ses ouvrages.
« Aujourd’hui on peut l’affirmer la poésie est bien vivante » souligne JP Siméon. « Il y a un regain net alors qu’elle a été longtemps marginalisée. Et c’est ce monde dans lequel on vit qui marginalise ce que représente la poésie. Il y a dans la poésie une aspiration des libertés, de vie intense, d’absolu de la vie qui n’est pas attachée au consumérisme, à l’avoir ».
Jean-Pierre Siméon se félicite aussi du dynamisme de la poésie en région. « Il y a en Corse beaucoup de poètes. Je pense que c’est très lié à la culture profonde de l’île, à l’oralité, au chant. Il y a ici un lyrisme profond, un rapport très vrai avec la nature, toutes les natures. Il y a en Corse tout ce qui fait le B.A BA de la poésie. J’ai lu beaucoup de poètes corses et je suis attentif à toutes formes de poésie. Une poésie qui s’incarne dans une langue autre c’est important. La poésie est une langue universelle mais qui trouve dans chaque langue une demeure particulière avec un ton, une atmosphère particulière ».