Jean-Martin Mondoloni, leader de la « Nouvelle Corse », conseiller territorial du groupe « Le Rassemblement », et candidat de la Droite régionaliste aux élections législatives de juin prochain dans la 2ème circonscription de Haute-Corse.
- Stéphanie Grimaldi vous a demandé de vous retirer. Comment réagissez-vous ?
- C’est invraisemblable ! On ne peut pas laisser penser qu’il y aurait, au nom d’une légitimité virtuelle, d’une part, des donneurs d’ordre et, de l’autre, des inféodés. Ma maturité politique se suffit à elle-même et me permet de réaffirmer que je suis un homme libre de penser et d’agir.
- Elle affirme que les principaux responsables de la famille libérale insulaire l’ont également fait. Est-ce exact ?
- C’est faux ! L’exigence de transparence me commande de rétablir la vérité. Nous avons effectivement échangé en présence de José Rossi et de Camille de Rocca Serra au mois de février à l’Assemblée de Corse. J’ai, ce soir-là, clairement posé la seule question qui importait à mes yeux : Est ce que ma démarche est attentatoire à l’unité de notre groupe ? Si l’on m’avait fait comprendre que c’était le cas, j’aurais remis ma démission. Je précise, aussi, qu’aucun autre parlementaire ne m’a fait valoir formellement son approche du sujet. Et pour cause, ils s’occupent de leur circonscription ! J’ai déclaré ma candidature le 11 mars dernier sans que jamais on exige mon retrait. Au nom de quoi l’aurait-on fait ?
- Peut-être au nom des accords LR/ UDI ?
- On y arrive ! Nous avons là une divergence de fond qu’il s’agit d’assumer. En homme libre, je ne me sens aucunement tenu par des accords nationaux. Je réaffirme que le temps est venu d’incarner deux courants dans notre famille politique : un courant légitimiste porté par des partis nationaux et un courant régionaliste indépendant des appareils parisiens. Si je reconnais, à une commission d’investiture, le droit de désigner ses candidats, je conteste, à ce processus éloigné, la légitimité d’incarner la diversité, particulièrement dans une circonscription ou il n’y a pas de sortant.
- Aucune investiture ne peut, donc, se targuer d’être plus légitime qu’une autre ?
- Non ! Si Stéphanie Grimaldi avait accepté de consulter celles et ceux qui ont une autorité politique et morale dans cette circonscription, elle aurait pu entendre, - comment dire -, des avis réservés… Ce n’est, pour ma part, qu’au terme d’une large consultation des hommes et des femmes qui vivent et agissent sur ce territoire que je me suis déclaré. Pour le dire plus clairement, la stratégie, qui consiste à se faire adouber à Paris tous les cinq ans en imposant le « tous derrière et moi devant », ne fonctionne plus. Je crois que Stéphanie Grimaldi se trompe d’époque ! La seule investiture qui vaille est celle du terrain !
- Y-a-t-il entre Stéphanie Grimaldi et vous des divergences personnelles ?
- Aucunement ! J’ai, d’ailleurs, comme d’autres, contribué à sa belle élection de 2007, et l’ai soutenu en 2012 lors de son combat difficile face à Paul Giacobbi. Il faut en politique, comme dans la vie, savoir donner pour recevoir. N’étant pas un enfant gâté du suffrage universel, on me reconnaît d'avoir souvent donné avec loyauté, avec discrétion parfois, même jusqu’à l’effacement. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
- N’y-a-t-il pas, comme le pointent Les Républicains (LR), le risque de division des voix de droite ?
- Soyons clair ! Pour qu'il y ait diviseur, il faudrait qu'il y ait un rassembleur reconnu, légitimé et incontesté. Ces qualités ne se déclinent pas au seul bénéfice d'une investiture. Chacun a bien compris que je propose une offre de renouvellement des hommes, des pratiques et des idées, qui bouscule un ordre établi. Je réaffirme que l’expression de la diversité est une voie de salut si l’on veut redonner, à la politique en général et à notre famille en particulier, ses lettres de noblesse. Il serait peut-être temps d’entendre ce qui s’est passé en décembre 2015 ici, et ces derniers jours au niveau national ! Pour le reste, on est en Corse où tout le monde connait tout le monde. Se désigner chantre de l’unité exige, ici plus qu’ailleurs, un parcours irréprochable, tant du point de vue de la discipline de groupe que de la cohésion politique. De ce point de vue, j'attends, comme beaucoup d'électeurs, que Stéphanie Grimaldi fasse connaître sa position dans l'hypothèse probable où je la devancerais.
- Ne craignez-vous pas qu’on vous rende responsable, en cas de défaite de la droite dans la circonscription ?
- Je n'envisage pas la défaite ! Pour autant, un revers ne peut être attribué à la diversité de candidatures, mais à plutôt à la désertion du terrain électoral depuis tant d'années. Quand on veut gagner, on cherche des moyens ! Quand on veut perdre, on cherche des excuses !
- Autre motif de polémique : où siègerez -vous en cas de victoire ?
- Naturellement sur les rangs de la droite. Une droite ouverte, généreuse et respectueuse de la diversité. Ma voix se veut celle d’un homme libre, qui sache faire entendre la spécificité de la Corse dans le modèle républicain français.
- Comment se déroule la campagne électorale ?
- Cette mise au point étant faite, je me concentre exclusivement sur ma campagne, car lorsqu’on parle des autres, c’est qu’on n’a rien à dire soi-même ! Tous les jours sur le terrain, avec mon suppléant Dominique Andréani (maire de Cateri en Balagne), avec celles et ceux qui me rejoignent, particulièrement les plus jeunes, je sens se lever une force qui répond à une attente forte de renouveau sur la base des enjeux de ce territoire : l’emploi, les routes, l’accès aux soins l’organisation du territoire, la fracture numérique, la formation des hommes... Autant de thèmes qui exigent du député qu’il emprunte avec humilité et détermination « la voie de l’avenir, a strada di l’avenne », mon slogan de campagne.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- C’est invraisemblable ! On ne peut pas laisser penser qu’il y aurait, au nom d’une légitimité virtuelle, d’une part, des donneurs d’ordre et, de l’autre, des inféodés. Ma maturité politique se suffit à elle-même et me permet de réaffirmer que je suis un homme libre de penser et d’agir.
- Elle affirme que les principaux responsables de la famille libérale insulaire l’ont également fait. Est-ce exact ?
- C’est faux ! L’exigence de transparence me commande de rétablir la vérité. Nous avons effectivement échangé en présence de José Rossi et de Camille de Rocca Serra au mois de février à l’Assemblée de Corse. J’ai, ce soir-là, clairement posé la seule question qui importait à mes yeux : Est ce que ma démarche est attentatoire à l’unité de notre groupe ? Si l’on m’avait fait comprendre que c’était le cas, j’aurais remis ma démission. Je précise, aussi, qu’aucun autre parlementaire ne m’a fait valoir formellement son approche du sujet. Et pour cause, ils s’occupent de leur circonscription ! J’ai déclaré ma candidature le 11 mars dernier sans que jamais on exige mon retrait. Au nom de quoi l’aurait-on fait ?
- Peut-être au nom des accords LR/ UDI ?
- On y arrive ! Nous avons là une divergence de fond qu’il s’agit d’assumer. En homme libre, je ne me sens aucunement tenu par des accords nationaux. Je réaffirme que le temps est venu d’incarner deux courants dans notre famille politique : un courant légitimiste porté par des partis nationaux et un courant régionaliste indépendant des appareils parisiens. Si je reconnais, à une commission d’investiture, le droit de désigner ses candidats, je conteste, à ce processus éloigné, la légitimité d’incarner la diversité, particulièrement dans une circonscription ou il n’y a pas de sortant.
- Aucune investiture ne peut, donc, se targuer d’être plus légitime qu’une autre ?
- Non ! Si Stéphanie Grimaldi avait accepté de consulter celles et ceux qui ont une autorité politique et morale dans cette circonscription, elle aurait pu entendre, - comment dire -, des avis réservés… Ce n’est, pour ma part, qu’au terme d’une large consultation des hommes et des femmes qui vivent et agissent sur ce territoire que je me suis déclaré. Pour le dire plus clairement, la stratégie, qui consiste à se faire adouber à Paris tous les cinq ans en imposant le « tous derrière et moi devant », ne fonctionne plus. Je crois que Stéphanie Grimaldi se trompe d’époque ! La seule investiture qui vaille est celle du terrain !
- Y-a-t-il entre Stéphanie Grimaldi et vous des divergences personnelles ?
- Aucunement ! J’ai, d’ailleurs, comme d’autres, contribué à sa belle élection de 2007, et l’ai soutenu en 2012 lors de son combat difficile face à Paul Giacobbi. Il faut en politique, comme dans la vie, savoir donner pour recevoir. N’étant pas un enfant gâté du suffrage universel, on me reconnaît d'avoir souvent donné avec loyauté, avec discrétion parfois, même jusqu’à l’effacement. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
- N’y-a-t-il pas, comme le pointent Les Républicains (LR), le risque de division des voix de droite ?
- Soyons clair ! Pour qu'il y ait diviseur, il faudrait qu'il y ait un rassembleur reconnu, légitimé et incontesté. Ces qualités ne se déclinent pas au seul bénéfice d'une investiture. Chacun a bien compris que je propose une offre de renouvellement des hommes, des pratiques et des idées, qui bouscule un ordre établi. Je réaffirme que l’expression de la diversité est une voie de salut si l’on veut redonner, à la politique en général et à notre famille en particulier, ses lettres de noblesse. Il serait peut-être temps d’entendre ce qui s’est passé en décembre 2015 ici, et ces derniers jours au niveau national ! Pour le reste, on est en Corse où tout le monde connait tout le monde. Se désigner chantre de l’unité exige, ici plus qu’ailleurs, un parcours irréprochable, tant du point de vue de la discipline de groupe que de la cohésion politique. De ce point de vue, j'attends, comme beaucoup d'électeurs, que Stéphanie Grimaldi fasse connaître sa position dans l'hypothèse probable où je la devancerais.
- Ne craignez-vous pas qu’on vous rende responsable, en cas de défaite de la droite dans la circonscription ?
- Je n'envisage pas la défaite ! Pour autant, un revers ne peut être attribué à la diversité de candidatures, mais à plutôt à la désertion du terrain électoral depuis tant d'années. Quand on veut gagner, on cherche des moyens ! Quand on veut perdre, on cherche des excuses !
- Autre motif de polémique : où siègerez -vous en cas de victoire ?
- Naturellement sur les rangs de la droite. Une droite ouverte, généreuse et respectueuse de la diversité. Ma voix se veut celle d’un homme libre, qui sache faire entendre la spécificité de la Corse dans le modèle républicain français.
- Comment se déroule la campagne électorale ?
- Cette mise au point étant faite, je me concentre exclusivement sur ma campagne, car lorsqu’on parle des autres, c’est qu’on n’a rien à dire soi-même ! Tous les jours sur le terrain, avec mon suppléant Dominique Andréani (maire de Cateri en Balagne), avec celles et ceux qui me rejoignent, particulièrement les plus jeunes, je sens se lever une force qui répond à une attente forte de renouveau sur la base des enjeux de ce territoire : l’emploi, les routes, l’accès aux soins l’organisation du territoire, la fracture numérique, la formation des hommes... Autant de thèmes qui exigent du député qu’il emprunte avec humilité et détermination « la voie de l’avenir, a strada di l’avenne », mon slogan de campagne.
Propos recueillis par Nicole MARI.