Jean-Martin Mondoloni, leader de la « Nouvelle Corse », conseiller territorial du groupe « Le Rassemblement » et candidat pour l’élection législative de juin prochain dans la 2ème circonscription de Haute-Corse.
- Que vous inspire le résultat du 1er tour des élections présidentielles ?
- Ce qui s’est passé, dimanche, confirme ce que je diagnostique depuis un certain nombre d’années, à savoir les limites, en tous cas le rejet, des partis traditionnels nationaux qui sont de moins en moins en prise avec les réalités locales. Soit on s’évertue à ne pas le voir, c’est ce que font encore ceux qui réclament des investitures. Soit on ouvre les yeux et on se dit qu’on peut se lancer en politique sans appartenir à un parti national, ce qui est mon cas depuis plusieurs années. A côté du bloc légitimiste traditionnel, le temps est venu d’ouvrir une autre voie à droite. Je veux incarner le bloc régionaliste et rassembler tous ceux et celles qui se sentent de droite, mais ne se reconnaissent pas dans la façon d’être sous tutelle parisienne.
- Quelle est la vertu d’une Droite régionaliste ?
- C’est un parti qui tient compte des réalités locales et qui ne décline pas un programme national de façon descendante. J’arrive avec des idées ancrées dans le territoire que je souhaite représenter à l’Assemblée nationale. Je veux être le député qui porte haut la voix de la spécificité de la Corse. Plus de 4 millions d’électeurs ont participé aux Primaires de droite alors que le parti national compte 200 000 adhérents, c’est bien la preuve que l’on peut se sentir de droite sans adhérer à un parti. Le choix de mon suppléant est, en ce point, significatif : c’est un homme qui se sent de droite, mais qui ne se reconnaît pas dans les partis nationaux. Nous n’allons pas chercher des investitures, ni à Ajaccio, ni à Paris.
- Qui est votre suppléant ?
- Dominique Andreani, maire de Cateri, vice-président de la communauté de communes de Calvi-Balagne, et élu à la Chambre de commerce. C’est un restaurateur, un homme de terrain, très investi et très apprécié en Balagne. Je suis en campagne depuis maintenant trois semaines. J’ai désormais une équipe constituée avec un directeur de campagne et un mandataire financier. Parmi la multiplicité des candidatures qui se manifestent dans la circonscription, j’incarne la seule offre nouvelle, celle du renouvellement des idées, des pratiques et des hommes. Cette diversité de candidatures ne met, à priori, personne en situation d’ultra-favori. Ce qui aurait pu être le cas, si Paul Giacobbi, quoiqu’affaibli, avait été candidat.
- Les Républicains (LR) ont appelé à l’unité autour d’un seul candidat dans la circonscription, à savoir Stéphanie Grimaldi. N’est-ce pas un appel à votre renoncement ?
- Je ne l’ai pas perçu comme ça ! Il est normal que le mouvement Les Républicains soutient les candidats qu’il investit ! Je suis tout à fait d’accord pour l’unité autour d’un candidat légitime derrière lequel tout le monde se rangerait ! Oui à l’unité au 2ème tour, non à l’uniformité ! Je ne me présente pas comme un diviseur, je ne suis pas un candidat LR. Pour pouvoir diviser, il faudrait que la chose soit divisible ! Je ne vois ce qui l’est aujourd’hui ! Si la candidature LR faisait l’unanimité à droite, au-delà des Républicains, à Aleria, à Calvi, à Tallone, à Ile Rousse, à Cateri, à Lumio, à Castellare… c’est-à-dire dans les places fortes de la droite dans la 2ème circonscription, ça se saurait ! Il ne faut pas se masquer la réalité ! La droite, ce n’est pas seulement les Républicains ! Si la droite veut, dès le 1er tour, compter le maximum de voix possibles, il faut plusieurs candidatures. C’est ce que je vais essayer de prouver en toute quiétude durant cette élection.
- La droite légitime vous accuse de vouloir siéger parmi les non-inscrits. Qu’en est-il exactement ?
- Non ! J’ai simplement dit que, n’appartenant pas au groupe LR, je ne siègerais pas, si je suis élu, dans ce groupe, mais dans les rangs de la droite. Je me réclame de la droite, mais d’une droite ouverte et généreuse. Tout en étant critique avec mes adversaires politiques, je ne raconte pas n’importe quoi sur eux ! Il y a de bonnes idées à gauche et chez les Nationalistes. Comme je ne cesse de dire : la vérité a toujours un pied dans le camp d’en face !
- Ce qui s’est passé, dimanche, confirme ce que je diagnostique depuis un certain nombre d’années, à savoir les limites, en tous cas le rejet, des partis traditionnels nationaux qui sont de moins en moins en prise avec les réalités locales. Soit on s’évertue à ne pas le voir, c’est ce que font encore ceux qui réclament des investitures. Soit on ouvre les yeux et on se dit qu’on peut se lancer en politique sans appartenir à un parti national, ce qui est mon cas depuis plusieurs années. A côté du bloc légitimiste traditionnel, le temps est venu d’ouvrir une autre voie à droite. Je veux incarner le bloc régionaliste et rassembler tous ceux et celles qui se sentent de droite, mais ne se reconnaissent pas dans la façon d’être sous tutelle parisienne.
- Quelle est la vertu d’une Droite régionaliste ?
- C’est un parti qui tient compte des réalités locales et qui ne décline pas un programme national de façon descendante. J’arrive avec des idées ancrées dans le territoire que je souhaite représenter à l’Assemblée nationale. Je veux être le député qui porte haut la voix de la spécificité de la Corse. Plus de 4 millions d’électeurs ont participé aux Primaires de droite alors que le parti national compte 200 000 adhérents, c’est bien la preuve que l’on peut se sentir de droite sans adhérer à un parti. Le choix de mon suppléant est, en ce point, significatif : c’est un homme qui se sent de droite, mais qui ne se reconnaît pas dans les partis nationaux. Nous n’allons pas chercher des investitures, ni à Ajaccio, ni à Paris.
- Qui est votre suppléant ?
- Dominique Andreani, maire de Cateri, vice-président de la communauté de communes de Calvi-Balagne, et élu à la Chambre de commerce. C’est un restaurateur, un homme de terrain, très investi et très apprécié en Balagne. Je suis en campagne depuis maintenant trois semaines. J’ai désormais une équipe constituée avec un directeur de campagne et un mandataire financier. Parmi la multiplicité des candidatures qui se manifestent dans la circonscription, j’incarne la seule offre nouvelle, celle du renouvellement des idées, des pratiques et des hommes. Cette diversité de candidatures ne met, à priori, personne en situation d’ultra-favori. Ce qui aurait pu être le cas, si Paul Giacobbi, quoiqu’affaibli, avait été candidat.
- Les Républicains (LR) ont appelé à l’unité autour d’un seul candidat dans la circonscription, à savoir Stéphanie Grimaldi. N’est-ce pas un appel à votre renoncement ?
- Je ne l’ai pas perçu comme ça ! Il est normal que le mouvement Les Républicains soutient les candidats qu’il investit ! Je suis tout à fait d’accord pour l’unité autour d’un candidat légitime derrière lequel tout le monde se rangerait ! Oui à l’unité au 2ème tour, non à l’uniformité ! Je ne me présente pas comme un diviseur, je ne suis pas un candidat LR. Pour pouvoir diviser, il faudrait que la chose soit divisible ! Je ne vois ce qui l’est aujourd’hui ! Si la candidature LR faisait l’unanimité à droite, au-delà des Républicains, à Aleria, à Calvi, à Tallone, à Ile Rousse, à Cateri, à Lumio, à Castellare… c’est-à-dire dans les places fortes de la droite dans la 2ème circonscription, ça se saurait ! Il ne faut pas se masquer la réalité ! La droite, ce n’est pas seulement les Républicains ! Si la droite veut, dès le 1er tour, compter le maximum de voix possibles, il faut plusieurs candidatures. C’est ce que je vais essayer de prouver en toute quiétude durant cette élection.
- La droite légitime vous accuse de vouloir siéger parmi les non-inscrits. Qu’en est-il exactement ?
- Non ! J’ai simplement dit que, n’appartenant pas au groupe LR, je ne siègerais pas, si je suis élu, dans ce groupe, mais dans les rangs de la droite. Je me réclame de la droite, mais d’une droite ouverte et généreuse. Tout en étant critique avec mes adversaires politiques, je ne raconte pas n’importe quoi sur eux ! Il y a de bonnes idées à gauche et chez les Nationalistes. Comme je ne cesse de dire : la vérité a toujours un pied dans le camp d’en face !
- Quelle est cette voie nouvelle que vous entendez porter ?
- Je ne fais pas campagne sur la grille de lecture imposée par les Nationalistes qui consiste à dire ce qu’on pense de la révision de la Constitution, du statut de résident, de l’officialité de la langue, des prisonniers politiques… Tout le monde connaît mes idées sur ces sujets que je défends pour la plupart. Je suis ouvert, mais aussi pragmatique. Je ne passerais pas cinq ans à essuyer des refus à des demandes dont on sait qu’elles ont peu de chance d’aboutir. Vous ne trouverez pas un président de la République qui dira : Oui ! Au lieu de courir après les idées des autres, je propose une autre grille de lecture, celle du terrain où j’ai identifié trois problématiques : l’économie, la santé et la formation. Si je suis élu, je m’emploierai à apporter des réponses concrètes aux questions d’emploi, de logement, de fiscalité…
- Que proposez-vous en matière économique ?
- Je propose d’exonérer, pendant un semestre, l’industrie touristique, de charges sociales et patronales pour garder, toute l’année, l’employé qu’on embauche six mois et qu’on met dehors au mois d’octobre. Sans que ce soit pesant pour l’employeur. Ce point répond à une problématique très prégnante de l’industrie touristique qui est un pilier de l’économie corse. Une autre mesure me paraît de nature à relancer l’emploi : l’exonération de charges pour le premier salarié. Le tissu économique corse est, essentiellement, composé de TPE (Très petites entreprises) mono-salarié qui ont, parfois, le besoin, mais pas les moyens d’embaucher un second salarié qui coûte au minimum 3000 € par mois ! Cette exonération permettra à un chef d’entreprise d’embaucher à moyens constants un chômeur, ce qui sera une opération blanche pour l’Etat, mais engendrera une dynamique vertueuse. Au-delà d’inverser la courbe du chômage, cela permettra, aussi, de rentrer dans une logique d’insertion sociale et d’accès à un premier emploi.
- Que porterez-vous en matière de santé qui est une problématique très prégnante dans votre circonscription ?
- C’est, effectivement, une des préoccupations majeures des Corses dans cette circonscription. L’idée est que tout le monde doit être à moins de 40 minutes d’un centre médical d’urgence, à défaut d’un hôpital, et, surtout, d’un centre d’imagerie médicale performant. Tout se joue, ou presque, dans la qualité de l’imagerie, de l’interprétation et du diagnostic. La santé est un combat de la Plaine orientale, mais on ne peut pas raisonner par secteurs géographiques. Il faut que ce que l’on obtient pour les uns, on puisse l’obtenir pour les autres ! Le rôle d’un député est de dire que la Corse est un territoire à géographie spécifique, elle a besoin d’un regard particulier et de sortir des logiques de l’ARS (Agence régionale de la santé) qui raisonne par ratios. On n’est pas soigné de la même façon dans le rural et dans l’urbain, dans l’île et sur le continent. On ne peut accepter une santé à deux ou trois vitesses.
- La formation, c’est votre dada. Que défendrez-vous sur ce point ?
- Un système de formation adapté à la Corse. Trop de jeunes sortent de l’école sans qualification. Je propose d’au moins doubler le nombre de formation par apprentissage. Cette question est liée à celle de l’emploi. L’employeur ne signe un contrat d’apprentissage que s’il a une visibilité et, donc, une trésorerie. Pour cela, il faut l’exonérer de certaines charges. Tout se tient. La Corse ne doit pas, non plus, se concentrer sur des métiers traditionnels, mais inventer les métiers de demain. Je propose la création d’un département, en collaboration avec l’université, entièrement dédié aux métiers de numérique qui représentent 20% à 25% des métiers qui seront exercés dans 15 ou 20 ans. Pour le reste, il faut, là aussi, obtenir un cadre normatif spécifique de façon à sortir des grilles de lecture traditionnelle que nous distille Paris pour qui nous représentons 0,5% en tout : en électeurs, en produit intérieur brut, en agriculture, en culture, en patrimoine…
- Je ne fais pas campagne sur la grille de lecture imposée par les Nationalistes qui consiste à dire ce qu’on pense de la révision de la Constitution, du statut de résident, de l’officialité de la langue, des prisonniers politiques… Tout le monde connaît mes idées sur ces sujets que je défends pour la plupart. Je suis ouvert, mais aussi pragmatique. Je ne passerais pas cinq ans à essuyer des refus à des demandes dont on sait qu’elles ont peu de chance d’aboutir. Vous ne trouverez pas un président de la République qui dira : Oui ! Au lieu de courir après les idées des autres, je propose une autre grille de lecture, celle du terrain où j’ai identifié trois problématiques : l’économie, la santé et la formation. Si je suis élu, je m’emploierai à apporter des réponses concrètes aux questions d’emploi, de logement, de fiscalité…
- Que proposez-vous en matière économique ?
- Je propose d’exonérer, pendant un semestre, l’industrie touristique, de charges sociales et patronales pour garder, toute l’année, l’employé qu’on embauche six mois et qu’on met dehors au mois d’octobre. Sans que ce soit pesant pour l’employeur. Ce point répond à une problématique très prégnante de l’industrie touristique qui est un pilier de l’économie corse. Une autre mesure me paraît de nature à relancer l’emploi : l’exonération de charges pour le premier salarié. Le tissu économique corse est, essentiellement, composé de TPE (Très petites entreprises) mono-salarié qui ont, parfois, le besoin, mais pas les moyens d’embaucher un second salarié qui coûte au minimum 3000 € par mois ! Cette exonération permettra à un chef d’entreprise d’embaucher à moyens constants un chômeur, ce qui sera une opération blanche pour l’Etat, mais engendrera une dynamique vertueuse. Au-delà d’inverser la courbe du chômage, cela permettra, aussi, de rentrer dans une logique d’insertion sociale et d’accès à un premier emploi.
- Que porterez-vous en matière de santé qui est une problématique très prégnante dans votre circonscription ?
- C’est, effectivement, une des préoccupations majeures des Corses dans cette circonscription. L’idée est que tout le monde doit être à moins de 40 minutes d’un centre médical d’urgence, à défaut d’un hôpital, et, surtout, d’un centre d’imagerie médicale performant. Tout se joue, ou presque, dans la qualité de l’imagerie, de l’interprétation et du diagnostic. La santé est un combat de la Plaine orientale, mais on ne peut pas raisonner par secteurs géographiques. Il faut que ce que l’on obtient pour les uns, on puisse l’obtenir pour les autres ! Le rôle d’un député est de dire que la Corse est un territoire à géographie spécifique, elle a besoin d’un regard particulier et de sortir des logiques de l’ARS (Agence régionale de la santé) qui raisonne par ratios. On n’est pas soigné de la même façon dans le rural et dans l’urbain, dans l’île et sur le continent. On ne peut accepter une santé à deux ou trois vitesses.
- La formation, c’est votre dada. Que défendrez-vous sur ce point ?
- Un système de formation adapté à la Corse. Trop de jeunes sortent de l’école sans qualification. Je propose d’au moins doubler le nombre de formation par apprentissage. Cette question est liée à celle de l’emploi. L’employeur ne signe un contrat d’apprentissage que s’il a une visibilité et, donc, une trésorerie. Pour cela, il faut l’exonérer de certaines charges. Tout se tient. La Corse ne doit pas, non plus, se concentrer sur des métiers traditionnels, mais inventer les métiers de demain. Je propose la création d’un département, en collaboration avec l’université, entièrement dédié aux métiers de numérique qui représentent 20% à 25% des métiers qui seront exercés dans 15 ou 20 ans. Pour le reste, il faut, là aussi, obtenir un cadre normatif spécifique de façon à sortir des grilles de lecture traditionnelle que nous distille Paris pour qui nous représentons 0,5% en tout : en électeurs, en produit intérieur brut, en agriculture, en culture, en patrimoine…
- Pour en revenir aux élections présidentielles, comment expliquez-vous une telle vague Le Pen en Corse ?
- La Corse est une région pauvre ! Elle compte le plus grand nombre de sorties du système scolaire sans qualification, le plus grand nombre de pauvres, le plus grand nombre de chômeurs, l’emploi y est menacé… Il y a, en France, une corrélation directe entre ces difficultés et le vote FN. Le réflexe, dans ces temps de misère matérielle et intellectuelle, est de voter Le Pen, pour manifester une colère, une indignation à l’égard du système actuel. Ce sont les mêmes qui se réfugient, à peu de frais de conscience, sur les votes indépendantistes lors des élections territoriales. Il suffit de croiser certains chiffres pour s’en apercevoir ! Le silence assourdissant d’une partie de la majorité territoriale a pesé dans cette élection.
- La rendez-vous responsable ?
- On a, tous, une part de responsabilité ! Les Nationalistes auraient du prendre partie. Ils ne peuvent pas dire qu’ils se désintéressent d’une élection où va se jouer l’avenir de la Corse. Ce qui est paradoxal, c’est qu’ils participent à l’élection législative qui découle directement du scrutin présidentiel ! Quand on cultive le culte de l’anti-France, il ne faut pas s’étonner que la Corse rejette l’autre parce qu’il est différent. C’est, aussi, je le répète, l’incapacité chronique des partis traditionnels à apporter des solutions concrètes. Tout le monde le sait ! Mon suppléant a fait en sorte que, chez lui, les primo-accédant aient une accession à la propriété à 20 € le mètre, là où le mètre vaut 140 €. Il n’a pas eu besoin de statut de résident ou de révision de la Constitution pour ça ! C’est ce type de solution qui compte aujourd’hui.
- Au 2nd tour, participerez-vous au front républicain contre le Front national ?
- Notre groupe à l’Assemblée territoriale décidera, lors de la session, d’une position commune pour le 2nd tour. Je ne veux pas anticiper, mais je dis, d’ores et déjà, qu’on ne peut pas se contenter de dresser un front républicain tous les cinq ans sans prendre en compte le problème. Cela me fait penser aux petites bouées jaunes que l’on met tout le long du littoral pour que les gens ne se fassent pas piquer par les méduses. Cela fonctionne très bien pendant une saison et, par parallélisme des formes, le temps d’une élection. Une fois qu’on enlève les bouées, les méduses et les requins continuent de passer. Il ne faut pas dresser des bouées ou des cordons sanitaires, mais s’attaquer aux problématiques de fond, à savoir la formation, l’urbanisation et l’intégration. La France a échoué dans son modèle d’intégration, en grande partie dans son schéma d’urbanisation, et dans son système de formation. Le front républicain sera inopérant !
- Vous n’y croyez donc pas ?
- Non ! Je le dis très clairement : c’est trop facile ! On s’achète une petite conscience durant dix jours en disant qu’il faut endiguer Marine Le Pen et ses prétendues idées fascisantes. Son programme, que j’invite chacun à lire, présente un certain nombre de dangers d’un point de vue économique, notamment la sortie de l’Europe, mais il ne contient pas de traces fascisantes ! Si Marine Le Pen représente un danger, ce que je veux bien croire, ce n’est pas en dressant des digues pendant quinze jours, qu’on va régler le problème. C’est une mauvaise analyse ! Les gens n’ont pas besoin qu’on leur donne des consignes de vote ! Ils ne les suivront de toute façon pas ! Ils étaient en colère au 1er tour, ils seront encore en colère au 2nd tour. Ils savent bien que ce n’est pas la majorité, qui se dégagera autour d’Emmanuel Macron, qui répondra aux problématiques de fond.
Propos recueillis par Nicole Mari
- La Corse est une région pauvre ! Elle compte le plus grand nombre de sorties du système scolaire sans qualification, le plus grand nombre de pauvres, le plus grand nombre de chômeurs, l’emploi y est menacé… Il y a, en France, une corrélation directe entre ces difficultés et le vote FN. Le réflexe, dans ces temps de misère matérielle et intellectuelle, est de voter Le Pen, pour manifester une colère, une indignation à l’égard du système actuel. Ce sont les mêmes qui se réfugient, à peu de frais de conscience, sur les votes indépendantistes lors des élections territoriales. Il suffit de croiser certains chiffres pour s’en apercevoir ! Le silence assourdissant d’une partie de la majorité territoriale a pesé dans cette élection.
- La rendez-vous responsable ?
- On a, tous, une part de responsabilité ! Les Nationalistes auraient du prendre partie. Ils ne peuvent pas dire qu’ils se désintéressent d’une élection où va se jouer l’avenir de la Corse. Ce qui est paradoxal, c’est qu’ils participent à l’élection législative qui découle directement du scrutin présidentiel ! Quand on cultive le culte de l’anti-France, il ne faut pas s’étonner que la Corse rejette l’autre parce qu’il est différent. C’est, aussi, je le répète, l’incapacité chronique des partis traditionnels à apporter des solutions concrètes. Tout le monde le sait ! Mon suppléant a fait en sorte que, chez lui, les primo-accédant aient une accession à la propriété à 20 € le mètre, là où le mètre vaut 140 €. Il n’a pas eu besoin de statut de résident ou de révision de la Constitution pour ça ! C’est ce type de solution qui compte aujourd’hui.
- Au 2nd tour, participerez-vous au front républicain contre le Front national ?
- Notre groupe à l’Assemblée territoriale décidera, lors de la session, d’une position commune pour le 2nd tour. Je ne veux pas anticiper, mais je dis, d’ores et déjà, qu’on ne peut pas se contenter de dresser un front républicain tous les cinq ans sans prendre en compte le problème. Cela me fait penser aux petites bouées jaunes que l’on met tout le long du littoral pour que les gens ne se fassent pas piquer par les méduses. Cela fonctionne très bien pendant une saison et, par parallélisme des formes, le temps d’une élection. Une fois qu’on enlève les bouées, les méduses et les requins continuent de passer. Il ne faut pas dresser des bouées ou des cordons sanitaires, mais s’attaquer aux problématiques de fond, à savoir la formation, l’urbanisation et l’intégration. La France a échoué dans son modèle d’intégration, en grande partie dans son schéma d’urbanisation, et dans son système de formation. Le front républicain sera inopérant !
- Vous n’y croyez donc pas ?
- Non ! Je le dis très clairement : c’est trop facile ! On s’achète une petite conscience durant dix jours en disant qu’il faut endiguer Marine Le Pen et ses prétendues idées fascisantes. Son programme, que j’invite chacun à lire, présente un certain nombre de dangers d’un point de vue économique, notamment la sortie de l’Europe, mais il ne contient pas de traces fascisantes ! Si Marine Le Pen représente un danger, ce que je veux bien croire, ce n’est pas en dressant des digues pendant quinze jours, qu’on va régler le problème. C’est une mauvaise analyse ! Les gens n’ont pas besoin qu’on leur donne des consignes de vote ! Ils ne les suivront de toute façon pas ! Ils étaient en colère au 1er tour, ils seront encore en colère au 2nd tour. Ils savent bien que ce n’est pas la majorité, qui se dégagera autour d’Emmanuel Macron, qui répondra aux problématiques de fond.
Propos recueillis par Nicole Mari