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Jean-Jacques Panunzi : « L’export des ordures ménagères en pays ami n’a aucun sens ! »


Nicole Mari le Jeudi 21 Février 2019 à 12:34

La gestion des déchets continue de faire polémique en Corse. C’est au tour du sénateur de la Corse du Sud, Jean-Jacques Panunzi, de monter au créneau pour dénoncer les propos tenus, mardi dernier, par le président de l’Office de l’Environnement de la Corse, François Sargentini qui évoquait des « hypothèses locales » pour sortir de l’impasse. Dans un communiqué, le sénateur du Sud estime que « c’est une régression », fustige « le dogmatisme » du pouvoir nationaliste, et appelle à prendre « des propositions sérieuses et pérennes ».



Le sénateur de Corse du Sud, Jean-Jacques Panunzi.
Le sénateur de Corse du Sud, Jean-Jacques Panunzi.
Voici le communiqué :
 
« L’évocation « d’hypothèses locales » par le président de l’OEC en matière de gestion des déchets constitue une régression alors même que depuis les PIEDMA de 1992, toutes les collectivités - départements, CTC et communes - ont eu à cœur de lutter contre les décharges que l’on voyait se développer un peu partout en Corse.
 
Le dogmatisme dont fait preuve la majorité nationaliste sur le dossier des déchets met en péril la situation sanitaire de la Corse qu’il faut une fois pour toutes engager dans un processus pérenne qui permette le traitement des déchets sur le territoire insulaire.
 
L’export des ordures ménagères en « pays ami » pour qu’ils y soient incinérés n’a aucun sens, si ce n’est pour un temps très court afin de passer la crise annuelle.
 
Le plan évoqué par le président de l’OEC, le 2ème en 3 ans si on intègre celui de 2016, n’a rien de stratégique, n’est pas chiffré et se veut bien trop optimiste sur la généralisation du tri à laquelle tout le monde adhère mais dans les faits, la Corse produira 170 000 tonnes de déchets en 2019, et seuls 62 000 (43 000 à Prunelli et 19 000 à Vigginellu) trouveront un exutoire en Corse.
Que faire des 108 000 tonnes restantes ?
Va-t-on continuer inlassablement à chercher de nouveaux sites d’enfouissement, dont la création prendra des années, et dont le procédé est plus que contestable d’un point de vue écologique sans pouvoir faire l’objet d’une valorisation énergétique ?
 
Un plan qui est déjà vide, le surtri et l’export n’étant plus d’actualité. Tout comme la convention proposée aux intercommunalités par l’exécutif qui cherche à faire supporter aux collectivités locales un fardeau bien trop lourd.
 
Le Débat d’Orientations budgétaires pour 2019, qui sera examiné ce jeudi à l’Assemblée de Corse ne prévoit aucun financement d’envergure concernant la gestion des déchets. Contrairement aux engagements pris devant les intercommunalités le 19 novembre dernier, rien n’est prévu en matière d’export pour faire face à une crise majeure.
 
En un mot, concernant la gestion des déchets, la Corse est dans l’impasse et attend des propositions sérieuses, réalisables et pérennes. »