Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse. Photo Michel Luccioni.
Voici le texte de son discours :
« Un an après le confinement, je me retrouve cas contact, comme d’autres élus de cette Assemblée. L’épidémie n’est pas encore derrière nous. Nous avons de nombreux cas dans les écoles. Je veux penser ici aux malades et à leurs familles, ainsi qu’à ceux qui prennent toujours des risques dans le cadre de leurs missions. Je veux inviter aussi les Corses à faire attention, à respecter autant que possible les gestes barrières, sans s’éloigner des leurs.
Même si nous sommes cas contacts, nous continuons à travailler.
Le ministre français de la santé également. Olivier Véran a annoncé avec le ministre des Outre-Mer la création d’un CHU, Centre Hospitalier Universitaire, en Guyane. Nous nous en réjouissons. Olivier Véran a annoncé également un financement de 420 millions d’euros pour le CHRU de Nancy, le maintien de 300 postes, l’annulation de 128 millions de dettes et l’ouverture de nouveaux lits. Nous nous en réjouissons aussi.
De mon côté, je me félicite de ces annonces. En Lorraine comme en Guyane, les gens ont le droit à la santé. C’est un droit de l’Homme, c’est un devoir des institutions de donner tous les moyens de soigner les siens. L’éducation, la santé, la sécurité, nous y sommes bien évidemment favorables.
A l’Assemblée de Corse, nous regardons ce que font les autres, mais nous pensons par-dessus tout à faire pour la Corse. Il n’est pas besoin de le dire. Notre Assemblée a demandé la création d’un CHU en Corse le 31 juillet dernier. Nous l’avons aussi demandé dans notre contribution au Ségur de la santé. Nous l’avions déjà dit lors de la venue de l’Inspection Générale de la Santé en 2018. Le conseiller et médecin Fanfan Benedetti a lancé une pétition et créé un collectif en faveur de ce projet de structuration et de transformation de la Corse. La commission de la santé présidée par le Docteur Dany Antonini travaille aussi sur ce projet.
La Santé est une compétence d’Etat.
Dans le même temps, malgré le silence du gouvernement et de l’Etat, le préfet a pris des initiatives pour relancer notre économie. Le préfet, chef de parti, a pris des décisions qui engagent la Corse sans partager les choix des opérations structurantes avec les élus de la Corse. Il le fait sans consulter les Corses. Il ne fait même pas semblant. Il ne fait rien de caché. Son tourisme, d’Aiacciu à Bunifaziu, nous coûte cher. Quand vous avez sur la table le choix entre un CHU et un téléphérique, que choisiriez-vous pour entrer dans la modernité ?
De mon côté, je ferais le choix d’un CHU. Il y a bien pire que la procrastination. Il y a l’erreur. Et pire que l’erreur, il y a la tromperie. Ce préfet là nous trompe.
En mars 1981, personne ne pouvait croire en l’ouverture d’une Université de Corse six mois plus tard. Et pourtant, nous l’avons fait, il y a 40 ans. Qui pourrait remettre en cause le besoin fondateur de recherche et de développement pour la Corse ? Le CHU est un combat identique à celui mené pour la réouverture de l’Université. Il s’agit d’adaptations de nos structures à nos besoins. Il s’agit du respect de nos délibérations. Il s’agit de justice, de démocratie et de santé. Mais il s’agit également de développement ou de choix de sous-développement.
Dans la France entière il n’existe pas de Collectivités sans CHU. Dans la France entière, il n’existe aucune collectivité où les investissements de l’Etat dans la Recherche et développement sont aussi faibles qu’ici. Et quand je regarde ailleurs, quand je regarde les Antilles, quand je regarde la Sardaigne, quand je regarde les Baléares, à chaque fois je vois un CHU. Il y a 40 ans, les Iles Baléares étaient l’anti-modèle de la Corse. Le préfet doit savoir qu’il peut faire le tour de la Corse autant qu’il le voudra, nous ne le laisserons pas faire de notre pays un anti-modèle pour nos amis insulaires de la Méditerranée et d’ailleurs.
Nous serons toujours là ».
« Un an après le confinement, je me retrouve cas contact, comme d’autres élus de cette Assemblée. L’épidémie n’est pas encore derrière nous. Nous avons de nombreux cas dans les écoles. Je veux penser ici aux malades et à leurs familles, ainsi qu’à ceux qui prennent toujours des risques dans le cadre de leurs missions. Je veux inviter aussi les Corses à faire attention, à respecter autant que possible les gestes barrières, sans s’éloigner des leurs.
Même si nous sommes cas contacts, nous continuons à travailler.
Le ministre français de la santé également. Olivier Véran a annoncé avec le ministre des Outre-Mer la création d’un CHU, Centre Hospitalier Universitaire, en Guyane. Nous nous en réjouissons. Olivier Véran a annoncé également un financement de 420 millions d’euros pour le CHRU de Nancy, le maintien de 300 postes, l’annulation de 128 millions de dettes et l’ouverture de nouveaux lits. Nous nous en réjouissons aussi.
De mon côté, je me félicite de ces annonces. En Lorraine comme en Guyane, les gens ont le droit à la santé. C’est un droit de l’Homme, c’est un devoir des institutions de donner tous les moyens de soigner les siens. L’éducation, la santé, la sécurité, nous y sommes bien évidemment favorables.
A l’Assemblée de Corse, nous regardons ce que font les autres, mais nous pensons par-dessus tout à faire pour la Corse. Il n’est pas besoin de le dire. Notre Assemblée a demandé la création d’un CHU en Corse le 31 juillet dernier. Nous l’avons aussi demandé dans notre contribution au Ségur de la santé. Nous l’avions déjà dit lors de la venue de l’Inspection Générale de la Santé en 2018. Le conseiller et médecin Fanfan Benedetti a lancé une pétition et créé un collectif en faveur de ce projet de structuration et de transformation de la Corse. La commission de la santé présidée par le Docteur Dany Antonini travaille aussi sur ce projet.
La Santé est une compétence d’Etat.
Dans le même temps, malgré le silence du gouvernement et de l’Etat, le préfet a pris des initiatives pour relancer notre économie. Le préfet, chef de parti, a pris des décisions qui engagent la Corse sans partager les choix des opérations structurantes avec les élus de la Corse. Il le fait sans consulter les Corses. Il ne fait même pas semblant. Il ne fait rien de caché. Son tourisme, d’Aiacciu à Bunifaziu, nous coûte cher. Quand vous avez sur la table le choix entre un CHU et un téléphérique, que choisiriez-vous pour entrer dans la modernité ?
De mon côté, je ferais le choix d’un CHU. Il y a bien pire que la procrastination. Il y a l’erreur. Et pire que l’erreur, il y a la tromperie. Ce préfet là nous trompe.
En mars 1981, personne ne pouvait croire en l’ouverture d’une Université de Corse six mois plus tard. Et pourtant, nous l’avons fait, il y a 40 ans. Qui pourrait remettre en cause le besoin fondateur de recherche et de développement pour la Corse ? Le CHU est un combat identique à celui mené pour la réouverture de l’Université. Il s’agit d’adaptations de nos structures à nos besoins. Il s’agit du respect de nos délibérations. Il s’agit de justice, de démocratie et de santé. Mais il s’agit également de développement ou de choix de sous-développement.
Dans la France entière il n’existe pas de Collectivités sans CHU. Dans la France entière, il n’existe aucune collectivité où les investissements de l’Etat dans la Recherche et développement sont aussi faibles qu’ici. Et quand je regarde ailleurs, quand je regarde les Antilles, quand je regarde la Sardaigne, quand je regarde les Baléares, à chaque fois je vois un CHU. Il y a 40 ans, les Iles Baléares étaient l’anti-modèle de la Corse. Le préfet doit savoir qu’il peut faire le tour de la Corse autant qu’il le voudra, nous ne le laisserons pas faire de notre pays un anti-modèle pour nos amis insulaires de la Méditerranée et d’ailleurs.
Nous serons toujours là ».