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Inseme per a Corsica : « Femu a Corsica doit être le moteur de l’alternative »


Nicole Mari le Jeudi 21 Mai 2015 à 00:04

A la suite de la réunion de son Conseil des Territoires, qui s’est tenue, dimanche dernier à Corti, en présence des 55 délégués et de l’Exécutif, Inseme per a Corsica livre, dans un communiqué, son analyse de la situation politique actuelle. A un peu plus de six mois des élections territoriales de décembre 2015, le mouvement nationaliste modéré de Gilles Simeoni réaffirme que la plateforme Femu a Corsica, regroupant également le PNC et A Chjama, doit être le moteur de l’alternative politique et doit, pour cela, renforcer son positionnement stratégique. Il propose, donc, à ses partenaires, un contrat politique renforcé et renouvelé autour de cinq axes.



L'Exécutif et les élus d'Inseme per a Corsica autour de leur leader, Gilles Simeoni, lors de leur assemblée générale en avril dernier à Corti.
L'Exécutif et les élus d'Inseme per a Corsica autour de leur leader, Gilles Simeoni, lors de leur assemblée générale en avril dernier à Corti.
Voici le communiqué :
 
« Analyse de la situation politique et propositions pour le renforcement de Femu a Corsica au travers du renouvellement d’un contrat politique face aux Corses.
 La mandature, qui s’achève, marque, en effet, la fin d’un cycle.
 
FEMU A CORSICA s’est construit, dès 2010, autour d’une stratégie reposant sur deux axes complémentaires :
- L’attachement indéfectible aux revendications fondamentales portées par la lutte du peuple corse depuis près d’un demi-siècle pour la période contemporaine ;
- L’ouverture à l’ensemble des forces vives de la société corse, et la volonté de les fédérer pour construire, au quotidien et par l’action démocratique, une Nation Corse réellement émancipée dans tous les pans de la vie politique, économique, sociale et culturelle.
 
Cette stratégie a été largement validée par ce qui s’est passé depuis cinq ans : positionnements nouveaux des différentes forces politiques, votes historiques de l’Assemblée de Corse, résultats électoraux notamment à Bastia, perspectives ouvertes par la décision du FLNC d’engager un processus de fin de la clandestinité, avancées majeures des idées hier défendues par les seuls Nationalistes et aujourd’hui largement partagées bien au-delà de la famille nationaliste, renforcement de la qualité du dialogue entre toutes les forces politiques, y compris les plus opposées etc..
 
Dans ce contexte, nous souhaitons que FEMU A CORSICA réaffirme et renforce son positionnement stratégique.
 
Parallèlement, nous pensons que FEMU A CORSICA doit œuvrer à la mise en cohésion de l’ensemble des forces nationalistes : au moment où il apparaît à tous indispensable de construire le rassemblement le plus large au service de la Corse, il est indispensable que les forces qui se revendiquent du même idéal fassent converger leurs analyses et leurs démarches, y compris quand elles se présentent de façon séparée à un scrutin.
 
Dun point de vue général, la situation politique actuelle, si elle ouvre des perspectives prometteuses pour l’émancipation de la Corse, se caractérise également par des blocages inquiétants et des hypothèques importantes : à l’attitude de fermeture totale de l’Etat s’ajoutent les éléments d’inquiétude engendrés par le positionnement des deux systèmes pour l’heure dominants au sein des forces traditionnelles :
- A droite, le discours et les positions développés par les différents leaders à l’échelon territorial reste farouchement conservateur et ne présente à ce jour aucune évolution significative concernant les revendications fondamentales, réaffirmation du credo de l’économie résidentielle et des logiques spéculatives afférentes, reconduction des pratiques clientélistes, etc.. ;
- à gauche, l’exécutif a certes choisi une évolution forte vers des points fondamentaux hier défendus par les seuls Nationalistes : il faut s’en réjouir. Mais dans le même temps, il a instauré et élargi un système pervers en termes de gestion de fonds publics, de clientélisme exacerbé, et d’opacité, laissant un héritage financier et sociétal problématique pour l’avenir de la Corse, et incompatible avec son émancipation ;
 
Dans ce contexte, INSEME PER A CORSICA renouvelle son appel aux forces progressistes et évolutionnistes, à gauche comme à droite. Y compris dans la fidélité à leur famille politique d’origine, ces forces progressistes doivent affirmer clairement leur volonté de rompre avec les positions conservatrices et les pratiques d’un autre âge, aux fins de rendre possible la construction d’une alternative large au service de la Corse.
 
Au-delà de cette recomposition politique d’ensemble que nous appelons de nos vœux, Il apparaît évident que le seul moyen d’aboutir à un gouvernement de la Corse ouvert, et suffisamment clair quant à ses objectifs et ses pratiques, est aujourd’hui le renforcement de FEMU A CORSICA.
 
Nous le réaffirmons clairement : pour INSEME PER A CORSICA, FEMU A CORSICA doit être le moteur de l’alternative qu’une majorité de Corses appelle de ses vœux.
 
INSEME PER A CORSICA propose donc à ses partenaires de FEMU A CORSICA un contrat politique renforcé et renouvelé autour des axes suivants :
 
1. Renforcement de l’instance de coordination de FEMU A CORSICA et de ses principes de fonctionnement, afin d’améliorer la présence de FEMU sur le terrain et dans tous les territoires ;
 
2. Réaffirmation des engagements forts de FEMU A CORSICA en termes d’éthique individuelle et collective, de valeurs, et de respect des règles démocratiques dans tous les actes de la vie politique ;
 
3. Réaffirmation des revendications fondamentales inscrivant FEMU A CORSICA dans le fil historique de la lutte du peuple corse, et définition, après une large concertation ouverte aux forces vives, de propositions concrètes et opérationnelles, à mettre en œuvre dès décembre 2015, en se projetant sur deux mandatures ;
 
4. FEMU A CORSICA, ses élus et les mouvements le composant doivent se doter en amont des deux tours de scrutins, d’une vision claire et commune de la stratégie et de la manière dont doivent s’opérer les éventuels rapprochements et alliances dans le cadre d’un contrat de mandature à l’échelle de la Corse.
 
Pour INSEME PER A CORSICA, FEMU A CORSICA doit construire sa recherche d’une majorité alternative autour de trois piliers indissociables :
- Une prise en compte des revendications fondamentales (coofficialité, statut de résident et
politique foncière, réforme constitutionnelle, pouvoir législatif, statut fiscal, solution politique d’ensemble incluant la fin de la clandestinité et l’amnistie..) ;
b. Un engagement clair en termes d’éthique et de démocratie : cela implique le rupture totale, publique, et définitive avec les systèmes et pratiques reposant sur le clientélisme, l’assistanat, la gabegie en termes de fonds publics, l’opacité en termes de subventions et de marchés publics, la collusion ou la
complaisance avec tous les groupes de pression qui entendent peser sur l’action publique au détriment de l’intérêt général ;
c. La définition d’un contrat de mandature autour de propositions et priorités de court et moyen terme
engageant une réelle dynamique d’émancipation économique, sociale et culturelle ;
 
5. INSEME PER A CORSICA propose à ses partenaires de FEMU un renouvellement du contrat politique par l’envoi dans les jours qui viennent d’une contribution incluant, outre la déclinaison des axes précédents, des actions pour mutualiser fortement le fonctionnement de FEMU A CORSICA.
Eu égard à l’importance des enjeux, il nous appartient à tous d’être individuellement et collectivement à la hauteur de l’espoir mis par les corses dans notre démarche de rassemblement. »