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IFEMINA, le nouvel institut dédié aux pathologies féminines à l'hôpital privé Sud Corse d'Ajaccio


Alba Marcelli le Dimanche 23 Novembre 2025 à 16:12

Afin d'accompagner les femmes touchées par un cancer du sein, l'endométriose, un prolapsus ou nombre de problèmes de santé, l'hôpital privé Sud Corse vient de créer un Institut de la Femme. Baptisée IFEMINA, l'objectif de cette nouvelle structure installée à Ajaccio est de proposer des parcours simplifiés de soins pluridisciplinaires.



IFEMINA, c'est le nom du nouvel Institut de la Femme in Aiacciu mis en place par l'Hôpital privé Sud Corse. Dédié aux pathologies de la femme, comme le cancer du sein, l'endométriose, le prolapsus, la ménopause et bien d'autres, son objectif est de simplifier les parcours de soins pluridisciplinaires pour les patientes, afin de proposer des parcours complets, personnalisés et coordonnés. "Pour les femmes, cet institut permet de centraliser en un seul lieu et en un seul temps, et pour les praticiens cela permet de travailler en équipe (à l'échelle régionale) et de partager nos connaissances et nos pratiques pour offrir une décision médicale concertée ", résume le Docteur Stéphane Oden coordinateur de l'équipe pluridisciplinaire et chirurgien gynécologue.

Créé depuis quelques semaines, l'institut a lancé son premier parcours dédié au cancer du sein à l'occasion d'Octobre Rose. "Ce que l'on essaie de mettre en place avec l'Institut de la femme sur le versant cancer du sein, c'est d'abord une stratégie d'accélération du diagnostic avec pour nous des contacts privilégiés, des discussions avec les radiologues, des rendez-vous et des biopsies rapides où les patientes ne vont à avoir qu'un numéro à appeler", dévoile le Dr Oden. Finies les prises de rendez-vous multiples entre médecin, radiologue, biopsie, gynécologue... l'idée, "est vraiment de raccourcir les parcours, surtout pour les patientes qui viennent de loin". "Et le deuxième temps qui est très important, c'est celui que l'on prend avant la chirurgie, avec un hôpital de jour qui va permettre à la patiente de revoir le chirurgien, l'anesthésiste. On peut compléter le bilan biologique, le bilan d'imagerie avec un scanner, une psychologue, une diététicienne, l'infirmière qui va reprendre tous les éléments, répondre aux questions et les patientes font leur pré-admission", explique le chirurgien. "Après l'opération, tout ce qui est traitements adjuvants (chimiothérapie, radiothérapie) se fait en collaboration avec l'hôpital d'Ajaccio ou d'autres acteurs. J'ai opéré une patiente cet été et elle est partie à Paris pour l'hiver et elle fait sa radiothérapie là-bas", ajoute-t-il alors que l'hôpital privé a déjà pris en charge 80 patientes pour un cancer du sein. Ce premier parcours accompagne ainsi les patientes du dépistage au diagnostic jusqu'à la chirurgie avec pour priorité des délais rapides et une coordination entre les différents intervenants médicaux. Avec l'objectif aussi que les patientes n'aient plus à se déplacer sur le continent pour ce type de cancer.

L'Institut développe d'autres filières

Le Docteur Oden coordonne l'équipe pluridisciplinaire. A ses côtés, l'infirmière Gwladise Chaïbou et l'infirmière référente Médecine Alicia Louvet.
Le Docteur Oden coordonne l'équipe pluridisciplinaire. A ses côtés, l'infirmière Gwladise Chaïbou et l'infirmière référente Médecine Alicia Louvet.
Au quotidien, le Dr Stéphane Oden assure la coordination d'une équipe pluridisciplinaire dédiée qui collabore avec les radiologues du Centre d’Imagerie Médicale de la Femme de la Madonuccia, où l'institut disposera "à moyen terme d'un bureau de consultation pour les patientes, afin de les recevoir dès la fin de leur examen le jour où elles font les biopsies". 

Mais plus loin que le seul cancer du sein, l'Institut de la Femme développe déjà d'autres filières. "Il y a d'autres pathologies pour lesquelles on a ces problèmes de parcours pluridisciplinaires. Nous avons commencé le 2e parcours sur la prise en charge du prolapsus et de l'incontinence urinaire. C'est un parcours où nous allons avoir besoin d'imagerie avec des IRM dynamiques, de consultations gynécologiques, de consultations urologiques... Nous avons aussi besoin d'une réunion pluridisciplinaire pour valider les dossiers avant d'opérer. On se réunissait déjà tous les mois, et on s'est dit qu'on pouvait, en travaillant ensemble et en discutant les dossiers, faire des bilans complets d'hôpital de jour. La patiente verra différents acteurs sur la demie-journée", explique le Dr Oden.

Un diagnostic concerté

Une troisième filière dédiée à l'endométriose va en outre naître en début d'année, notamment pour les cas complexes nécessitant une expertise chirurgicale collaborative. "On a besoin de travailler à plusieurs chirurgiens sur des cas complexes, on a besoin de matériel (chirurgie robotique), et d'expertise avec des radiologues. On va beaucoup plus flécher nos examens sur les radiologues qui en font beaucoup et discuter des dossiers en réunion ", dévoile le Dr Oden en expliquant que différents niveaux de prise en charge existent pour cette maladie : le niveau 1 pour le diagnostic et la prise en charge de petites lésions, le niveau 2 pour les atteintes de la vessie où il faut être deux chirurgiens, et le niveau 3 qui relève de centres experts. Pour ce dernier, l'équipe travaille avec l'Hôpital Privé de Provence et le Dr Jean-Philippe Estrade. "L'idée c'est qu'il vienne en consultation avancée pour faire avec nous des interventions de niveau 2 avec la robotique, que nous en profitions pour faire venir les patientes, toujours dans l'idée de regrouper les examens autour d'acteurs dans un lieu unique. C'est comme ça qu'on discute le mieux des dossiers, et avec l'expertise de quelqu'un du continent ", détaille le Dr Oden. 

Avant gardiste pour la prise en charge de l'endométriose, l'Hôpital Privé Sud Corse propose d'ailleurs depuis cet été des tests salivaires déployés dans seulement quelques dizaines d'établissements au niveau national. Près d'une vingtaine de patientes âgées entre 18 et 44 ans en ont déjà bénéficié, permettant de préciser les résultats d'un IRM qui peut parfois ne pas identifier l'endométriose.

Enfin, l'Institut prévoit de développer une prise en charge autour du bien vieillir. "Le but c'est d'utiliser l'Institut de la femme pour regrouper des professionnels de santé autour des problématiques liées à la ménopause, à la préménopause ", indique le Dr Oden. " Pour ces trois parcours, ce travail partenarial avec tous les acteurs médicaux nous ouvre sur des options auxquelles nous n'aurions pas forcément pensé. Nous ne sommes pas centrés uniquement sur ce que nous savons faire, ça nous ouvre sur les différentes possibilités."

Alors que IFEMINA sera inauguré en début d'année sur les trois filières, un espace dédié va être créé au 2e étage de l'Hôpital privé Sud Corse. 

Dans la pratique

Les médecins généralistes et gynécologues suspectant un cancer du sein chez leur patiente peuvent d'ores et déjà contacter directement l’équipe d'IFEMINA, tout comme les patientes qui peuvent directement prendre contact en cas de palpation inquiétante ou d’anomalie détectée. Un rendez-vous sera organisé dans les plus brefs délais avec le Dr Stéphane Oden, avec possibilité de réaliser une échographie immédiate. Si nécessaire, une mammographie et une biopsie sont programmées rapidement au Centre d’Imagerie Médicale de la Femme.

En cas de diagnostic confirmé, la patiente intègrera une demi-journée de prise en charge à l’Hôpital Privé Sud Corse afin de préparer la chirurgie dans les meilleurs délais. L'objectif est de faciliter et accélérer le parcours pré-chirurgical dans un environnement humain, rassurant et entièrement coordonné. Si nécessaire, les traitements adjuvants (chimiothérapie, radiothérapie) sont assurés dans le cadre du réseau médical partenaire.
 
Contact : ifemina@hpsc.corsica