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Hommage au préfet Claude Erignac : une cérémonie sous le signe de l'apaisement


Pierre BERETTI le Jeudi 6 Février 2020 à 19:01

Lors de la cérémonie d'hommage à Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998, le nouveau préfet de région, Franck Robine a prôné l'apaisement en s'adressant directement au président nationaliste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. A cette occasion, il a assuré à Gilles Siméoni qu’il souhaitait que l’État et la Corse s’engagent dans un rapport apaisé de dialogue et de confiance : « L’avenir se bâtira sur une Corse apaisée, une Corse forte et fière de ses spécificités »



(Photo : Michel Lucioni)
(Photo : Michel Lucioni)
Quelques jours après sa prise de fonction dans l’île, le nouveau Préfet de Région, Franck Rabine, s’est rendu à l’ancien théâtre du Kallisté devant lequel Claude Erignac a été assassiné il y a vingt-deux ans. C’est avec émotion que le représentant de l’État a salué l’homme et la fonction qu’il occupait « attentif à toutes les causes, à tous les problèmes, attentif à tout et à tous.  Le Préfet Claude Erignac a été assassiné parce qu’il incarnait la République en Corse, parce qu’il mettait en œuvre les lois de la République en Corse et parce qu’il œuvrait, au nom de l’État, pour les Corses. Ceux-ci ne s’y sont pas trompés : dans les heures qui suivirent son assassinat, plus de 40 000 Corses ont manifesté dans toutes les villes de l’île pour exprimer leur stupeur et leur profonde et douloureuse émotion devant cet assassinat. La Corse avait le visage de cette foule digne et recueillie qui, du Palais Lantivy à l’aéroport, s’est inclinée au passage du cortège funèbre, en hommage au préfet, à l’homme, à l’ami. Ce fut sans équivalent. Claude Erignac avait en effet mis toutes ses qualités et tout son talent au service de cette île, qu’il avait appris à aimer, qu’il parcourait avec confiance comme en cette soirée du 6 février ».

Devant le symbole fort d’un représentant de l’État tombé sur le pavé corse, le nouveau Préfet a alors tendu la main aux corses en s’adressant directement au Président de l’Exécutif Gilles Siméoni. Franck Robine a en effet reconnu le caractère humaniste et la volonté de d’apaisement de ce dernier. 
« M. le Président, chacun sait votre amour et votre engagement pour la Corse dans l’exercice de vos responsabilités et les valeurs d’humanité qui guident votre action. Elles nous sont communes et l’État sera votre partenaire.
Je veux dire aujourd’hui, en cet instant, devant cet olivier de l’espérance, que cette confiance en l’avenir de la Corse est partagée par tous ceux qui servent l’État ». 
Tandis que Josiane Chevalier a quitté sa fonction sur une dernière polémique mettant en cause la présidence de l’Exécutif, il semble que son successeur lance un message clair d’apaisement afin de repartir sur des bases de confiance et de dialogue entre l’État et la Corse. Le nouveau Préfet a achevé symboliquement son allocution avec : « Vive la Corse, vive la République, vive la France ».