Pas de plan France Relance, mais un plan Corsica Rilancià. C’est la réponse du président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni à la question orale de brûlante actualité posée, jeudi après-midi, en ouverture de la session de rentrée de l’Assemblée de Corse, par Nadine Nivaggioni, conseillère territoriale du groupe Femu a Corsica. Dans un contexte de rebond de la crise sanitaire et après la période de confinement printanière qui a eu de graves répercutions économiques et sociales, cette dernière a demandé des précisions sur les engagements pris par le Président de la République, le 10 septembre à Aiacciu, et sur les moyens de mettre en œuvre dans l’île le plan de sauvegarde et de relance économique et social du gouvernement. « La Corse, au regard de ses spécificités, en particulier au niveau de son tissu économique, sera singulièrement plus exposée que les autres territoires continentaux », souligne, d’emblée, l’élue de Femu. « Dans le contexte d’urgence économique et sociale, la Collectivité de Corse (CdC) a été présente aux cotés des entreprises insulaires en s’associant aux mesures déployées par l’Etat, puis en proposant des aides complémentaires visant à amortir les conséquences de cette situation exceptionnelle, mais aussi à soutenir les structures économiques n’ayant pas eu accès aux premiers dispositifs ».
Une urgence absolue
Dans cette seconde phase, Nadine Nivaggioni se fait le porte-voix d’une inquiétude grandissante du monde économique insulaire : « Le gouvernement a présenté, le 3 septembre dernier, le plan France Relance qui prévoit de déployer 100 milliards d’euros autour de 3 volets : l’écologie, la compétitivité et la cohésion. Nous ne savons toujours pas comment ce plan va être décliné à l’échelle de la Corse. Il est indispensable que l’Etat et le gouvernement prennent la mesure de la gravité de la situation sociale et économique que vit actuellement notre île. Le Conseil exécutif de Corse travaille, en concertation avec les acteurs du monde économique, à la construction d’un plan de relance économique et social d’envergure pour la Corse… Nous attendons, donc, désormais des annonces fortes de la part du gouvernement, mais également une prise en compte par l’Etat de la méthode de construction de la relance économique qui sera proposée par la Collectivité de Corse. Il s’agit aujourd’hui d’une urgence absolue ! ».
La rentrée de tous les dangers
Le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, devait détailler sa feuille de route, mais des problèmes techniques ayant singulièrement réduit le temps des débats, il n’a pu poser que quelques grands jalons. « J’avais prévu de faire un certain nombre de propositions en termes de méthode, de calendrier et d’enjeu sur le fond, le court, moyen et long terme. J’avais aussi prévu de vous présenter un diagnostic qui n’est pas encore exhaustif, mas qui a pu être réalisé grâce au travail des services de la CdC, de Corsica Statistica, de l’Agence du tourisme, de l’Office des transports, de l’INSEE et de la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCI) ». Le constat est rapide et inquiétant : « Il y a eu, d’abord, une situation catastrophique avec un arrêt quasi-total de l’activité économique, touristique et de transport jusqu’au mois de mai. Les mois de juin et juillet ont été globalement mauvais. Le mois d’août a limité la casse, mais il ne faudrait pas qu’il soit l’arbre qui cache la forêt. Ce qui a été perdu entre avril et août ne réapparaîtra pas ! Septembre et octobre seront catastrophiques au plan touristique alors même qu’ils ont pris une importance forte dans nos équilibres globaux depuis quelques années. C’est aussi la rentrée de tous les dangers au niveau économique et social. Le secteur productif corse est en première ligne avec un mur d’endettement de plus d’un milliard d’euros. La situation est d’une gravité au plan sanitaire, économique et social, sans précédent dans l’histoire contemporaine. L’impact sur la Corse de ce qui s’est passé et de ce qui va se passer sera plus important que dans de nombreux territoires continentaux, de part l’insularité et la structure de notre économie. La baisse du PIB (Produit intérieur brut) est, d’ores et déjà, le double de la moyenne nationale ».
Dans cette seconde phase, Nadine Nivaggioni se fait le porte-voix d’une inquiétude grandissante du monde économique insulaire : « Le gouvernement a présenté, le 3 septembre dernier, le plan France Relance qui prévoit de déployer 100 milliards d’euros autour de 3 volets : l’écologie, la compétitivité et la cohésion. Nous ne savons toujours pas comment ce plan va être décliné à l’échelle de la Corse. Il est indispensable que l’Etat et le gouvernement prennent la mesure de la gravité de la situation sociale et économique que vit actuellement notre île. Le Conseil exécutif de Corse travaille, en concertation avec les acteurs du monde économique, à la construction d’un plan de relance économique et social d’envergure pour la Corse… Nous attendons, donc, désormais des annonces fortes de la part du gouvernement, mais également une prise en compte par l’Etat de la méthode de construction de la relance économique qui sera proposée par la Collectivité de Corse. Il s’agit aujourd’hui d’une urgence absolue ! ».
La rentrée de tous les dangers
Le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, devait détailler sa feuille de route, mais des problèmes techniques ayant singulièrement réduit le temps des débats, il n’a pu poser que quelques grands jalons. « J’avais prévu de faire un certain nombre de propositions en termes de méthode, de calendrier et d’enjeu sur le fond, le court, moyen et long terme. J’avais aussi prévu de vous présenter un diagnostic qui n’est pas encore exhaustif, mas qui a pu être réalisé grâce au travail des services de la CdC, de Corsica Statistica, de l’Agence du tourisme, de l’Office des transports, de l’INSEE et de la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCI) ». Le constat est rapide et inquiétant : « Il y a eu, d’abord, une situation catastrophique avec un arrêt quasi-total de l’activité économique, touristique et de transport jusqu’au mois de mai. Les mois de juin et juillet ont été globalement mauvais. Le mois d’août a limité la casse, mais il ne faudrait pas qu’il soit l’arbre qui cache la forêt. Ce qui a été perdu entre avril et août ne réapparaîtra pas ! Septembre et octobre seront catastrophiques au plan touristique alors même qu’ils ont pris une importance forte dans nos équilibres globaux depuis quelques années. C’est aussi la rentrée de tous les dangers au niveau économique et social. Le secteur productif corse est en première ligne avec un mur d’endettement de plus d’un milliard d’euros. La situation est d’une gravité au plan sanitaire, économique et social, sans précédent dans l’histoire contemporaine. L’impact sur la Corse de ce qui s’est passé et de ce qui va se passer sera plus important que dans de nombreux territoires continentaux, de part l’insularité et la structure de notre économie. La baisse du PIB (Produit intérieur brut) est, d’ores et déjà, le double de la moyenne nationale ».
Un plan Corsica Relance
Dans ce contexte insulaire spécifique, le plan national de 100 milliards €, annoncé par le gouvernement début septembre, ne semble pas pertinent à Gilles Simeoni : « Le plan France Relance ne comporte aucune déclinaison territoriale précise. La quasi-totalité de son contenu ne répond pas aux spécificités et aux besoins de la Corse. Nous avons, donc, un véritable travail de conception à réaliser pour que la Corse puisse présenter sa vision de l’urgence, de sauvegarde et de relance : un plan Corsica Relance. Nous devons le faire très vite parce qu’il y a l’urgence économique et sociale, des rendez-vous de calendrier et des échéances qui nous sont imposées, comme la Loi de finances en fin d’année ou la Loi de décentralisation, début janvier. Nous devons le faire aussi en articulant l’ensemble des dispositifs qui existent. Ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle ». L’idée est de reprendre la méthode et le fond du travail réalisé par Nanette Maupertuis, la présidente de l’Agence du tourisme, dans le secteur touristique, et de l’étendre à tous les domaines.
Un calendrier resserré
Et le président de l’Exécutif de lister les chantiers à finaliser : « Nous devons achever la programmation du PEI (Plan exceptionnel d’investissement) - 200 millions € -, achever le PTIC (Plan de transformation et d’innovation de la Corse) dans son montant comme dans ses orientations et sa durée. Nous devons adopter le CPER (Contrat de plan Etat-Région), réviser les programmes européens et mobiliser les instruments du plan France Relance. Cinq dispositifs qui, pour l’instant, ne s’articulent pas entre eux, n’ont pas la même durée d’application et ne sont pas pensés en synergie. Nous avons, donc, un travail considérable de fond et d’ingénierie à réaliser ». Selon quel calendrier ? « Très resserré. La Corse doit disposer de son Plan au plus tard à la fin du mois de novembre. Il doit être conçu ici, débattu et voté par l’Assemblée de Corse et faire l’objet d’une délibération qui sera, ensuite, discutée avec le gouvernement ». Avec quelle méthode ? « Le Conseil exécutif de Corse ne peut pas porter cette réflexion seul. Notre volonté est d’impliquer pleinement l’ensemble des acteurs, les chambres consulaires et les syndicats. Nous avons commencé un partenariat stratégique avec la CCI régionale qui a sollicité une étude qui s’appuie sur la consultation de plus de 1700 entreprises et fait des propositions dans le domaine fiscal, économique et social. Ce document viendra nourrir la réflexion ». Gilles Simeoni insiste sur l’impact social de la crise et « sur les milliers d’emplois qui n’ont pas été pourvus cet été et les dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés sur la durée ».
Une équipe et une vision
Pour élaborer ce plan en un temps record, le président de l’Exécutif a monté une équipe Projet incluant tous les conseillers exécutifs pour travailler au quotidien et promet de faire un point hebdomadaire. Il entend organiser le travail autour de trois axes. Le premier porte sur la sauvegarde et la relance économique avec des mesures d’urgence, l’accompagnement par filières, le statut fiscal et social, et la vision stratégique du modèle économique corse. Le deuxième axe concerne la cohésion sociale, territoriale et sociétale avec les questions d’emploi, de formation, de jeunesse, de langue et de culture, de politique foncière et d’aménagement, de santé… Le troisième axe touche aux infrastructures, à la transition écologique et au développement durable. « La Corse continue de connaître un retard. Nous devons penser nos infrastructures par rapport aux enjeux et défis du CXOVID, du post-Covid et du 21ème siècle. Nous avons la volonté d’introduire la transition écologique et le développement durable dans chacun de nos choix et de nos politiques publiques au service d’une vision, d’un peuple corse debout et émancipé ». Des axes assez différents de ceux du Plan France Relance. « Non par volonté de se distinguer ou de se désolidariser ! Simplement notre démarche n’est pas de relever l’économie de la 5ème puissance mondiale, mais de construire le modèle de société d’une île de Méditerranée qui est sur le chemin de la construction d’une nation ».
N.M.
Dans ce contexte insulaire spécifique, le plan national de 100 milliards €, annoncé par le gouvernement début septembre, ne semble pas pertinent à Gilles Simeoni : « Le plan France Relance ne comporte aucune déclinaison territoriale précise. La quasi-totalité de son contenu ne répond pas aux spécificités et aux besoins de la Corse. Nous avons, donc, un véritable travail de conception à réaliser pour que la Corse puisse présenter sa vision de l’urgence, de sauvegarde et de relance : un plan Corsica Relance. Nous devons le faire très vite parce qu’il y a l’urgence économique et sociale, des rendez-vous de calendrier et des échéances qui nous sont imposées, comme la Loi de finances en fin d’année ou la Loi de décentralisation, début janvier. Nous devons le faire aussi en articulant l’ensemble des dispositifs qui existent. Ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle ». L’idée est de reprendre la méthode et le fond du travail réalisé par Nanette Maupertuis, la présidente de l’Agence du tourisme, dans le secteur touristique, et de l’étendre à tous les domaines.
Un calendrier resserré
Et le président de l’Exécutif de lister les chantiers à finaliser : « Nous devons achever la programmation du PEI (Plan exceptionnel d’investissement) - 200 millions € -, achever le PTIC (Plan de transformation et d’innovation de la Corse) dans son montant comme dans ses orientations et sa durée. Nous devons adopter le CPER (Contrat de plan Etat-Région), réviser les programmes européens et mobiliser les instruments du plan France Relance. Cinq dispositifs qui, pour l’instant, ne s’articulent pas entre eux, n’ont pas la même durée d’application et ne sont pas pensés en synergie. Nous avons, donc, un travail considérable de fond et d’ingénierie à réaliser ». Selon quel calendrier ? « Très resserré. La Corse doit disposer de son Plan au plus tard à la fin du mois de novembre. Il doit être conçu ici, débattu et voté par l’Assemblée de Corse et faire l’objet d’une délibération qui sera, ensuite, discutée avec le gouvernement ». Avec quelle méthode ? « Le Conseil exécutif de Corse ne peut pas porter cette réflexion seul. Notre volonté est d’impliquer pleinement l’ensemble des acteurs, les chambres consulaires et les syndicats. Nous avons commencé un partenariat stratégique avec la CCI régionale qui a sollicité une étude qui s’appuie sur la consultation de plus de 1700 entreprises et fait des propositions dans le domaine fiscal, économique et social. Ce document viendra nourrir la réflexion ». Gilles Simeoni insiste sur l’impact social de la crise et « sur les milliers d’emplois qui n’ont pas été pourvus cet été et les dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés sur la durée ».
Une équipe et une vision
Pour élaborer ce plan en un temps record, le président de l’Exécutif a monté une équipe Projet incluant tous les conseillers exécutifs pour travailler au quotidien et promet de faire un point hebdomadaire. Il entend organiser le travail autour de trois axes. Le premier porte sur la sauvegarde et la relance économique avec des mesures d’urgence, l’accompagnement par filières, le statut fiscal et social, et la vision stratégique du modèle économique corse. Le deuxième axe concerne la cohésion sociale, territoriale et sociétale avec les questions d’emploi, de formation, de jeunesse, de langue et de culture, de politique foncière et d’aménagement, de santé… Le troisième axe touche aux infrastructures, à la transition écologique et au développement durable. « La Corse continue de connaître un retard. Nous devons penser nos infrastructures par rapport aux enjeux et défis du CXOVID, du post-Covid et du 21ème siècle. Nous avons la volonté d’introduire la transition écologique et le développement durable dans chacun de nos choix et de nos politiques publiques au service d’une vision, d’un peuple corse debout et émancipé ». Des axes assez différents de ceux du Plan France Relance. « Non par volonté de se distinguer ou de se désolidariser ! Simplement notre démarche n’est pas de relever l’économie de la 5ème puissance mondiale, mais de construire le modèle de société d’une île de Méditerranée qui est sur le chemin de la construction d’une nation ».
N.M.