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Furiani accueille Stilliccia, premier salon des arts magiques et divinatoires de Corse


Christophe Giudicelli le Jeudi 5 Juin 2025 à 12:42

Objets ésotériques, conférences et traditions insulaires : à Furiani, le premier salon des arts magiques et divinatoires se tient de Corse du 6 au 9 juin. Une initiative portée par l’associu E Signadore pour faire découvrir ou redécouvrir des pratiques bien ancrées dans la culture insulaire.



Furiani accueille Stilliccia, premier salon des arts magiques et divinatoires de Corse
Cartomancie, médiumnité, voyance, énergéticienne, créatrice de fioles magiques, reiki, lois de l’attraction, magnétisme, chiromancie, conférences sur l’invisible et le sens des pratiques symboliques corses… La liste n’est pas exhaustive : au total, ce sont plus d’une vingtaine de conférences, de rencontres et des dizaines d’intervenants qui attendent, pendant quatre jours, du 6 au 9 juin,  le public de Stilliccia, le premier salon des arts magiques et divinatoires de Corse.

À l’origine de cet événement qui se déroulera dans la salle des fêtes de Furiani : l’associu E Signadore, qui depuis un peu plus de deux ans travaille à un « riacquistu » des pratiques magico-religieuses en Corse. Pour Hélène Susini, l’une de ses membres, la mise en avant de ces pratiques « s’inscrit dans la lignée de nos ancêtres. Les bergers gravaient des sceaux de Salomon, u segnu di Salomone, des étoiles à six branches. Ils lisaient également l’avenir, proche ou lointain, dans le ciel. Ils respectaient et croyaient aux esprits de la nature. »

Les pratiques magico-religieuses en 2025

Des pratiques oubliées, qui ont parfois sauté une ou deux générations, mais qui connaissent aujourd’hui un important regain d’intérêt. « De nombreuses personnes n’ont pas trouvé utile de transmettre les pratiques, le vocabulaire ou encore les prières. »
Si pléthore de livres et de publications universitaires s’intéressent au phénomène magico-religieux et aux pratiques divinatoires, l’associu E Signadore souhaite que ces dernières quittent les étagères et retrouvent leur place dans la société : « Que cela se repratique », explique Hélène Susini, qui y voit « un besoin de retrouver du sens et de la transcendance. En Occident, on s’accorde tous à dire que notre société est trop matérialiste et déconnectée du “ciel”. Il y a un manque. »
Selon elle, ce salon est l’endroit idéal pour cela : « Ce type de rendez-vous peut aider à dédramatiser. Parfois, cela peut faire peur ; il y a aussi la crainte que cela entre en opposition avec sa croyance religieuse. La Corse est peut-être le seul endroit au monde où l’on parle de pratiques magico-religieuses. »

Qu’il s’agisse des arts divinatoires, de l’étude des signes ou de simples rituels, apprendre ou s’essayer à ces pratiques est aujourd’hui plus facile : réseaux sociaux, librairies spécialisées... Ce qui explique peut-être en partie l’engouement actuel :
« Ce qui a changé également, c’est que tout le monde est capable de le faire. L’autre n’est plus bizarre. Si l’on en parle librement, les personnes vont s’ouvrir », argumente Hélène Susini. « Aujourd’hui, dans tous les magazines féminins, on retrouve un article sur “l’eau de lune”. C’est une pratique qui consiste à placer une carafe d’eau à l’extérieur un soir de pleine lune pour s’en servir ensuite. On la retrouve dans des rituels psycho-magiques, d’abondance, de féminité. En Corse, on en retrouve une trace ancestrale sous le nom d’Acqua Celesta, ou Acqua di e Sette Luna. »

Ésotérisme et dérives ?

À l’occasion de ce salon des arts magiques et divinatoires, le visiteur, surtout celui qui est peu initié,  peut très vite se retrouver surpris, voire désarçonné, par cet univers qu’il ne connaît pas.
Face aux dons de voyance et autres guérisseurs en tout genre, il est impossible de faire l’impasse sur les dérives, notamment celles qui prétendent soigner des maladies incurables avec des pierres ou au seul son d’un bol tibétain. L’actualité, ou encore le dernier rapport de la MIVILUDES (la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), en font régulièrement écho.
Pour Hélène Susini, qui explique que de nombreuses personnes trouvent dans ces pratiques une manière de surmonter certains problèmes, elle se veut rassurante : « Le but est de créer un salon qui nous ressemble, et qui porte des valeurs d’humanité et de partage. » Pour elle, il est important de ne pas tomber dans ce type de dérives : « La seule façon de les prévenir, c’est d’être honnête, de ne jamais rien promettre, et d’être toujours dans la bienveillance. Dans le salon, nous avons voulu rassembler des personnes qui sont dans cette démarche-là : celle du respect de l’humain. Chez nous, personne ne va vous dire d’arrêter vos médicaments ou critiquer la médecine. »

Le programme complet de Stilliccia, le salon des arts divinatoires, qui se déroulera du 6 au 9 juin à la salle des fêtes de Furiani, est à retrouver sur le site internet de l’associu E Signadore : https://stilliccia.fr