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François-Xavier Ceccoli : "Valérie Pécresse a toujours été en faveur de plus de décentralisation"


Livia Santana le Mardi 7 Décembre 2021 à 16:04

Après avoir remporté, samedi, le congrès des Républicains (LR), la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, est désormais la candidate officielle de la droite à l’élection présidentielle. Depuis, elle semble avoir le vent en poupe. Un sondage BFM-L'Express, réalisé ce mardi, la place au coude à coude avec Emmanuel Macron au 1er tour et même victorieuse au 2nd tour. C'est en tous cas la conviction de François-Xavier Ceccoli, maire de San Giulianu et président de la fédération LR de Haute-Corse. Il explique à Corse Net Infos que seule Valérie Pécresse peut l'emporter face au président sortant. Il confirme qu'elle prône une plus grande décentralisation et qu'elle serait ouverte à des "évolutions raisonnables" pour la Corse.



François-Xavier Ceccoli, maire de San Giulianu et président de la fédération Les Républicains (LR) de Haute-Corse. Photo Michel Luccioni.
François-Xavier Ceccoli, maire de San Giulianu et président de la fédération Les Républicains (LR) de Haute-Corse. Photo Michel Luccioni.
- Êtes vous satisfait de l’élection de Valérie Pécresse ? Plus globalement, la droite insulaire l'est-elle aussi ?
- Oui, nous sommes satisfaits. Bien sûr, à la Fédération LR de Haute-Corse, les choix entre les candidats étaient divers, ce qui est normal car nous sommes une famille politique plurielle. Mais il est vrai que Valérie Pécresse avait des qualités qui lui ont permis de l’emporter.

- Lesquelles ?
- D'abord, le fait que ce soit une femme est important pour notre parti car aucune femme n'était jusqu'à présent arrivée à ce degré de responsabilités. Cela montre que nous privilégions la qualité et la compétence à tout autre chose. Ensuite, Valérie Pécresse préside la plus grande région de l’hexagone,  l'Ile-de-France, que l’on pourrait comparer à un petit pays. Elle a donc l’habitude de se frotter à des actes de gouvernance. A ce poste, son bilan en termes de réduction des déficits, de limitation du nombre de fonctionnaires, est très bon. Enfin, nous avons été sensibles à son programme qui est, à la fois, de droite, mais comporte aussi un vrai volet social, notamment sa proposition de hausse de 10% des salaires les plus bas. Pour toutes ces raisons, c’est une candidate qui nous convient tout à fait.

- A-t-elle réellement des chances de remporter la présidentielle face au président sortant ?
Oui ! On y a toujours cru ! Bien que le président Macron occupe aujourd'hui le rôle de favori dans les sondages, on ne croit pas du tout à une victoire des autres candidats, que ce soit Marine Le Pen ou Eric Zemmour, voire Jean-Luc Mélenchon. Avant son élection, on estimait que le seul - ou la seule - candidat qui pouvait l’emporter face à Emmanuel Macron était un candidat issu de nos rangs. Cela se confirme dans le sondage de l'Ifop (Ndlr; sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI réalisé après sa victoire) qui montre une belle remontée de la candidate LR et la donne seconde à égalité avec Marine Le Pen. En tout cas, je pense qu’elle va démontrer tout son talent et ses compétences durant la campagne qui ne fait que débuter.

- Avez-vous une idée des positions de Valérie Pécresse vis à vis des demandes Corses ?
Dans l’état actuel, non ! Elle n’a jamais eu à exercer ce type de compétences. Par contre, au titre de sa présidence de la région Ile-de-France, ses positions ont toujours été en faveur de beaucoup plus de décentralisation et de déconcentration, ce qui se traduit par plus de pouvoirs aux élus locaux, mais aussi aux préfets. Elle est pour des réponses adaptées aux territoires et un peu moins de centralisme parisien. C’est déjà une immense différence avec le Président de la République actuel qui est le garant d’un vrai jacobinisme.

- Comment cette décentralisation s’illustrerait ?
Au même titre que pour toutes les régions françaises, mais avec des avancées plus importantes pour la Corse qui est un territoire qui demeure particulier, de part son insularité, mais aussi de par sa culture et son histoire singulières. Nous sommes, en tout cas, ouverts à des discussions raisonnables sur des évolutions institutionnelles dans le cadre de la République, mais nous y mettons au moins deux conditions. La première est que ces compétences soient assumées sur l’île avec efficience. Il ne faut pas que ce soit comme avec les déchets où nous détenons cette compétence mais où on ne peut pas dire que ce soit une réussite ! Il faudra donc démontrer au fur et à mesure que nous sommes en capacité de nous approprier ces sujets pour que les Corses n’aient pas à en souffrir. La deuxième condition est plus temporelle. Nous considérons que la Corse a d’autres priorités, les mêmes qu’au niveau national : l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité, le médical, le chômage, le coût des transports… On ne ferme pas la porte à des évolutions, mais encore faut-il qu’elles soient garanties en termes de réussite.

- L’enjeu des prochains mois, c’est aussi les élections législatives. Le député Ferrara a déjà annoncé son intention de se représenter. Y aura-t-il d'autres candidats LR en Haute Corse ?
Bien évidemment ! Nous espèrons qu’ils seront là pour renforcer l’action de la future présidente et lui donner une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Nous n’en sommes pas encore au choix des candidats. Certaines personnes sont pressenties, mais nous n’avons pas encore arrêté notre décision. Le cas de Jean-Jacques Ferrara est particulier car étant le député sortant, il avait bien sûr la priorité.

- Et vous, serez-vous candidat ?
La question m’est posée, j’y réfléchis. Je ne vous cache pas que c’est une décision à peser, notamment en matière d’action sur le territoire corse. Je ne sous-estime pas ce que représenterait en termes d'emploi du temps un poste de député, alors, j’y réfléchis pour le moment.