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François Tatti : "Le premier tour traduit la faiblesse politique dans laquelle se trouve la majorité municipale"


le Vendredi 7 Octobre 2016 à 12:30

Il n'était pas candidat mais c'est de lui dont on a sans doute parlé le plus au cours de cette campagne de la cantonale partielle de Bastia 3 qui n'a pas tourné à l'avantage du MCD (Mouvement Corse Démocrate) qu'il a porté sur les fonts baptismaux. Cependant, malgré la troisième place et l'élimination du binôme Poggi-Mattei au premier tour, qui dit-il "ne remet pas en cause les ambitions" que le MCD "porte pour Bastia", François Tatti croit à la victoire de la gauche.



François Tatti : "Le premier tour traduit la faiblesse politique dans laquelle se trouve la majorité municipale"
- Comment analysez-vous les résultats du premier tour de l’élection cantonale partielle de Bastia 3 ?
- C’est un résultat encourageant car la Gauche est largement majoritaire. Mais ce n’est pas une surprise pour moi car ce premier tour traduit surtout la faiblesse politique dans laquelle se trouve la majorité municipale aujourd’hui. Depuis qu’elle a évincé le MCD des responsabilités en 2015, les Bastiais sont administrés par une minorité politique présidée par un maire qu’ils n’ont pas choisi ; il n’est donc pas surprenant que le binôme qui la représente soit en difficulté.


- Votre éviction serait donc, selon  vous, à l'origine de cette difficulté ?
- Je ne dis pas que c’est la seule cause mais cela a dû y contribuer. D’autant qu’au-delà de cette arithmétique électorale, notre éviction a rompu le contrat de confiance passé avec les Bastiais en 2014. En effet, notre sensibilité était garante d’une expérience et d’un équilibre politique qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Les autres causes sont à chercher du côté des réalisations qui, malgré une communication intense, ne sont pas au rendez-vous.


- Pour autant, le binôme que vous souteniez est arrivé en 3me position et ne s’est pas qualifié : êtes-vous déçu ? Ce résultat ne tempère t-il pas les ambitions du MCD ?
- J’ai été déçu sur l’instant pour Marie Claire Poggi, pour Jean François Mattei et pour toute l’équipe de campagne qui a fait un travail formidable mais je m’y étais préparé car le résultat est somme toute logique. José Martelli et Anne Marie Piacentini renouvelaient leur candidature à l’identique après avoir obtenu l’annulation de l’élection de 2015, alors que nôtre binôme était issu d’une recomposition politique encore très fraiche et sans doute insuffisamment expliquée. Les premiers avaient donc une plus grande légitimité politique ce qui leur a permis de capter des voix au-delà de leur sphère d’influence directe et, à l’évidence, de nombreuses voix républicaines venant d’autres courants de pensée. Cela ne remet pas en cause les ambitions que nous portons pour Bastia, bien au contraire.


- Pourquoi ne pas avoir fait l’union dès le premier tour dans ce cas ?
- Une union complète dès le premier tour aurait eu ma préférence et c’est dans cet esprit que Marie Claire Poggi a lancé, au nom du MCD, un appel à l’union à Gauche dès le mois de juillet. Mais à défaut d’union, nous nous sommes entendus pour organiser une primaire loyale qui a permis de mobiliser plus largement chaque sensibilité et de laisser intactes les chances de rassemblement au second tour. Ce qui me permet d’apporter, et avec moi l’ensemble du MCD, un soutien actif et sans faille à José Martelli et Anne Marie Piacentini pour le second tour.
En définitive, il me semble que nous nous trouvons dans la meilleure configuration possible pour l’emporter dimanche prochain.


- Irez-vous jusqu'à dire que les divisions engendrées à gauche lors de la municipale 2014 sont derrière vous ?
- Je sais que beaucoup attendaient un geste fort de ma part et du MCD pour tourner définitivement la page des divisions de la municipale de 2014. Ce geste, je le fais d’autant plus volontiers que j’ai toujours défendu mon positionnement à gauche. C’est d’ailleurs cette affirmation constante qui a servi de prétexte à mon éviction en mars dernier quand je me suis rendu au Conseil Départemental pour saluer son nouveau président.
C’est surtout l’occasion de montrer ma loyauté sans faille lorsque le contrat est posé sur des bases claires et qu’il est respecté. En l’occurrence, il y avait un accord mutuel de désistement pour le second tour et une compétition respectueuse, sans anathèmes ni exclusions. C’est ce qui permet aujourd’hui de mobiliser notre électorat pour le second tour sans difficultés et de conserver intactes les chances de victoire.


- Comptez-vous y puiser un enseignement pour les futures échéances ?
- Il est trop tôt pour évoquer les prochaines échéances car chaque élection a son alchimie. Cependant je note qu’à Gauche comme dans les autres familles politiques, il y a des sensibilités parfois très différentes et il n’est pas mauvais qu’elles puissent s’exprimer au premier tour puis se rassembler au second. Et dimanche prochain nous devrons surtout penser à ce qui nous rassemble si nous voulons avoir une chance de l’emporter car notre victoire est possible mais elle n’est pas acquise.


-  Malgré les résultats d'ensemble de la Gauche ?
- Dans une élection rien n’est jamais certain ! Vu le nombre des abstentionnistes, le scrutin sera serré, et je veux rester prudent car on a déjà vu des résultats d’élections inversés entre les deux tours. C’est pourquoi, je ferai campagne jusqu’à la dernière limite avec le même engagement.