Le binôme de la majorité municipale, formé du nationaliste José Gandolfi et de la socialiste Emmanuelle De Gentili, arrivé en tête au 1er tour des élections départementales partielles du canton de Bastia III, Lupinu - St Joseph.
Le choc frontal entre les alliés d’hier, désormais adversaires, représentants les deux majorités opposées, municipale et départementale, n’aura, finalement, pas lieu ! Si la première décroche, sans véritable surprise, son ticket pour le 2nd tour de l’élection départementale partielle du 3ème canton de Bastia, Lupinu - Saint-Joseph, la seconde reste sur le carreau. Le binôme de la majorité municipale formé du nationaliste José Gandolfi et de la socialiste Emmanuelle De Gentili, et soutenu par la droite bastiaise, réussit son pari en arrivant largement en tête du 1er tour. Il récolte 1061 voix, soit 37,59 % des suffrages exprimés et 16,01% des inscrits. C’est le seul binôme à franchir la barre de 12,5% des inscrits, indispensable pour le maintien au 2nd tour. Et, ce malgré un taux de participation assez faible de 43,82%, supérieur à celui escompté, mais inférieur aux 47,82 % atteints lors du précédent scrutin de mars 2015. Seulement 2903 électeurs sur les 6624 inscrits se sont rendus aux urnes, soit moins d’un électeur sur deux.
Des écarts creusés
La majorité municipale maintient son score de 2015 où elle avait récolté 1090 voix, soit 36,41 % des suffrages, mais dans une configuration qui incluait alors Marie-Claire Poggi et le Mouvement Corse Démocrate (MCD) du président de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia), François Tatti. Le binôme Gandolfi-De Gentili creuse l’écart avec tous ses adversaires et caracole en tête sur les sept bureaux du canton, avec une amplitude variant de 1 à 24 points d’avance selon les bureaux. Il récolte, même, 45,66% des suffrages dans le bureau de l’école Amadei. Si comme en 2015, son seul challenger, pour le 2nd tour, reste le tandem Joseph Martelli/Anne-Marie Piacentini, l’écart, qui était alors de 66 voix, s’amplifie, aujourd’hui, à 318 voix. La majorité municipale a su compenser la perte des voix Tattistes, et bénéficier du soutien des Indépendantistes qui n’ont pas présenté de candidats. - Rappelons que Corsica Libera avait réalisé 6,13% des voix en mars 2015. - Néanmoins, elle n’a pas progressé.
Qualifié par défaut
Pari, également, réussi pour le binôme Divers gauche qui dame le pion au binôme de la majorité départementale. Mais, n’ayant obtenu que 11,22 % des suffrages des inscrits, il se maintient par défaut au 2nd tour. En ne réalisant que 26,32% des suffrages exprimés, Joseph Martelli et Anne-Marie Piacentini font moins bien qu’au précédent scrutin où ils avaient engrangé 34,23 % sous l’étiquette du PRG (Parti radical de gauche). Avec seulement 743 voix, la mise au ban de leur parti historique leur a coûté près de 281 voix. Certains électeurs de la gauche radicale se sont, apparemment, reportés sur le candidat officiel du PRG, Jean-François Mattei, en binôme avec la Tattiste Marie-Claire Poggi.
Revers cinglant
Ce dernier binôme, soutenu par la majorité départementale et son président François Orlandi, ainsi que par le président de la CAB, François Tatti, essuie un double revers cinglant : celui d’arriver, ni en tête du scrutin, ni en tête de la gauche, et d’être ainsi éliminé. Avec seulement 558 voix, soit 19,77% des suffrages exprimés et 8,42% des inscrits, Marie-Claire Poggi et Jean-François Mattei sont largement distancés par leurs rivaux Zuccarellistes dans six bureaux sur sept, ne décrochant la 2ème place que dans un seul bureau. Ils sont même relégués à la quatrième place derrière le Front national (FN) dans le bureau 21. Le désavœu est, également, cuisant pour François Tatti qui espérait se poser, à travers ce scrutin partiel et une victoire du MCD, en leader de la Gauche et de l’opposition bastiaises.
Amère pilule
La pilule est également amère pour le binôme du FN, formé de Michel Bruschini et de Cathy Grimaldi, qui annonçait une élection historique, mais ne parvient, finalement, qu’à accrocher la quatrième place. Avec seulement 355 voix, soit 12,57 % des suffrages exprimés et 5,35% des inscrits, l’extrême-droite, qui avait créé la surprise en mars 2015 en raflant 16,53% des suffrages, n’a pas convaincu. Pas plus que le tandem Pascal Rossi et Marina Luciani du PCF-Front de Gauche qui ne rallie que 105 voix, soit 3,72% des suffrages exprimés et 1,59% des inscrits, contre 6,69 % en mars 2015.
Ballotage tendu
Le ballotage, que l’on pensait dans un mouchoir de poche, est finalement beaucoup moins serré que prévu, il laisse grandes ouvertes les perspectives d’un 2nd tour qui s’annonce très tendu. La majorité municipale, malgré sa pôle position sur le podium du 1er tour, ne bénéficie pas de report de voix. Elle n’a pas d’autre recours que de convaincre les abstentionnistes qui représentent un réservoir de près de 3721 électeurs. Ce qui lui laisse une certaine marge de manœuvre… D’autant qu’elle n’a pas fait le plein de voix qu’elle escomptait. Mais, ce sera loin d’être simple tant cette élection ne passionne pas les foules ! La partie risque d’être d’autant plus âpre que l’arithmétique est, sur le papier, largement favorable à la gauche traditionnelle qui, réunie, avoisinerait 50% des suffrages, soit 345 voix d’avance. Néanmoins, la réalité, qui n’est jamais une addition sèche de scores, pourrait s’avérer, pour l’opposition réconciliée, moins idyllique.
Retour au bercail
José Martelli, qui, depuis le début de la campagne, avait appelé à l’union des forces de gauche autour de sa candidature, a réitéré son appel dès la proclamation des résultats. L’union des deux PRG et du MCD aurait été avalisée, ce weekend au forceps, sous la pression d’anciens Zuccarellistes. Le PRG officiel et les Tattistes ne cachaient pas leur joie, dimanche soir, en prophétisant la victoire attendue de la gauche traditionnelle ! Reste à connaître la position des Communistes. Mais, outre qu’un scrutin cantonal est, par nature, un scrutin de proximité où l’on vote plus pour un candidat que pour un parti, on peut se demander comment les électeurs de gauche réagiront à la brusque réconciliation des frères ennemis qui se sont déchirés, chauffés à blanc, tout au long de la campagne électorale et des scrutins antérieurs. Sans parler de l’énième volte-face des Tattistes qui signent là un bien cruel et si dérisoire retour au bercail !
Affaire à suivre…
N.M.
Des écarts creusés
La majorité municipale maintient son score de 2015 où elle avait récolté 1090 voix, soit 36,41 % des suffrages, mais dans une configuration qui incluait alors Marie-Claire Poggi et le Mouvement Corse Démocrate (MCD) du président de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia), François Tatti. Le binôme Gandolfi-De Gentili creuse l’écart avec tous ses adversaires et caracole en tête sur les sept bureaux du canton, avec une amplitude variant de 1 à 24 points d’avance selon les bureaux. Il récolte, même, 45,66% des suffrages dans le bureau de l’école Amadei. Si comme en 2015, son seul challenger, pour le 2nd tour, reste le tandem Joseph Martelli/Anne-Marie Piacentini, l’écart, qui était alors de 66 voix, s’amplifie, aujourd’hui, à 318 voix. La majorité municipale a su compenser la perte des voix Tattistes, et bénéficier du soutien des Indépendantistes qui n’ont pas présenté de candidats. - Rappelons que Corsica Libera avait réalisé 6,13% des voix en mars 2015. - Néanmoins, elle n’a pas progressé.
Qualifié par défaut
Pari, également, réussi pour le binôme Divers gauche qui dame le pion au binôme de la majorité départementale. Mais, n’ayant obtenu que 11,22 % des suffrages des inscrits, il se maintient par défaut au 2nd tour. En ne réalisant que 26,32% des suffrages exprimés, Joseph Martelli et Anne-Marie Piacentini font moins bien qu’au précédent scrutin où ils avaient engrangé 34,23 % sous l’étiquette du PRG (Parti radical de gauche). Avec seulement 743 voix, la mise au ban de leur parti historique leur a coûté près de 281 voix. Certains électeurs de la gauche radicale se sont, apparemment, reportés sur le candidat officiel du PRG, Jean-François Mattei, en binôme avec la Tattiste Marie-Claire Poggi.
Revers cinglant
Ce dernier binôme, soutenu par la majorité départementale et son président François Orlandi, ainsi que par le président de la CAB, François Tatti, essuie un double revers cinglant : celui d’arriver, ni en tête du scrutin, ni en tête de la gauche, et d’être ainsi éliminé. Avec seulement 558 voix, soit 19,77% des suffrages exprimés et 8,42% des inscrits, Marie-Claire Poggi et Jean-François Mattei sont largement distancés par leurs rivaux Zuccarellistes dans six bureaux sur sept, ne décrochant la 2ème place que dans un seul bureau. Ils sont même relégués à la quatrième place derrière le Front national (FN) dans le bureau 21. Le désavœu est, également, cuisant pour François Tatti qui espérait se poser, à travers ce scrutin partiel et une victoire du MCD, en leader de la Gauche et de l’opposition bastiaises.
Amère pilule
La pilule est également amère pour le binôme du FN, formé de Michel Bruschini et de Cathy Grimaldi, qui annonçait une élection historique, mais ne parvient, finalement, qu’à accrocher la quatrième place. Avec seulement 355 voix, soit 12,57 % des suffrages exprimés et 5,35% des inscrits, l’extrême-droite, qui avait créé la surprise en mars 2015 en raflant 16,53% des suffrages, n’a pas convaincu. Pas plus que le tandem Pascal Rossi et Marina Luciani du PCF-Front de Gauche qui ne rallie que 105 voix, soit 3,72% des suffrages exprimés et 1,59% des inscrits, contre 6,69 % en mars 2015.
Ballotage tendu
Le ballotage, que l’on pensait dans un mouchoir de poche, est finalement beaucoup moins serré que prévu, il laisse grandes ouvertes les perspectives d’un 2nd tour qui s’annonce très tendu. La majorité municipale, malgré sa pôle position sur le podium du 1er tour, ne bénéficie pas de report de voix. Elle n’a pas d’autre recours que de convaincre les abstentionnistes qui représentent un réservoir de près de 3721 électeurs. Ce qui lui laisse une certaine marge de manœuvre… D’autant qu’elle n’a pas fait le plein de voix qu’elle escomptait. Mais, ce sera loin d’être simple tant cette élection ne passionne pas les foules ! La partie risque d’être d’autant plus âpre que l’arithmétique est, sur le papier, largement favorable à la gauche traditionnelle qui, réunie, avoisinerait 50% des suffrages, soit 345 voix d’avance. Néanmoins, la réalité, qui n’est jamais une addition sèche de scores, pourrait s’avérer, pour l’opposition réconciliée, moins idyllique.
Retour au bercail
José Martelli, qui, depuis le début de la campagne, avait appelé à l’union des forces de gauche autour de sa candidature, a réitéré son appel dès la proclamation des résultats. L’union des deux PRG et du MCD aurait été avalisée, ce weekend au forceps, sous la pression d’anciens Zuccarellistes. Le PRG officiel et les Tattistes ne cachaient pas leur joie, dimanche soir, en prophétisant la victoire attendue de la gauche traditionnelle ! Reste à connaître la position des Communistes. Mais, outre qu’un scrutin cantonal est, par nature, un scrutin de proximité où l’on vote plus pour un candidat que pour un parti, on peut se demander comment les électeurs de gauche réagiront à la brusque réconciliation des frères ennemis qui se sont déchirés, chauffés à blanc, tout au long de la campagne électorale et des scrutins antérieurs. Sans parler de l’énième volte-face des Tattistes qui signent là un bien cruel et si dérisoire retour au bercail !
Affaire à suivre…
N.M.