Belkacem Lounes, responsable en France du Congrès Mondial Amazigh, Conseiller Régional en Rhône-Alpes, Anne-Marie Hautant, Vice-Présidente de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, chef de file de l’opposition municipale à Orange, François Alfonsi, député européen, maire d'Osani, membre du PNC et de Femu a Corsica et Fabiana Giovannini, Conseillère Territoriale de Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse.
En 2009, personne ne l'attendait. Et pourtant, il fut élu à la surprise générale et s'est avéré l'un des meilleurs défenseurs que la Corse a jamais eu à Bruxelles et à Strasbourg. Sur maints dossiers, François Alfonsi a démontré l'importance pour l'île d'avoir un représentant actif au Parlement européen. Que ce soit sur le dossier énergétique et la problématique fuel lourd-fuel léger-gaz, sur la politique agricole commune notamment sur la reconnaissance des parcours spécifiques ou, plus spectaculairement, sur la défense des langues régionales, minoritaires et menacées où l'adoption de son rapport à une écrasante majorité a forcé le gouvernement français à mettre à l'ordre du jour parlementaire la loi sur la charte des langues régionales... Au-delà de la seule île de Corse, il a défendu le fait régional dans le cadre de la future politique européenne de développement régional et apporté son soutien à tous les peuples en lutte, au processus de paix au Pays Basque et au respect des droits des peuples en Azawad, en Europe et partout ailleurs… Il affiche un bilan que personne ne lui dénie.
Un accord pas renouvelé
Désireux de repartir pour une nouvelle mandature sur la même liste EELV-RPS, le député corse s'est retrouvé 1ère victime collatérale de la guerre intestine au sein d'EELV qui a sacrifié, à une cuisine verte pas forcément très digeste, l'accord avec RPS. « Notre congrès a donné un mandat de reconduction de l'accord de 2009, mais les Verts ne l'ont pas renouvelé. Cette rupture est due à un changement structurel chez les Verts lié à un basculement de génération. On est passé d'une génération Larzac, très impliquée dans la problématique régionale, à une génération plus centraliste qui ne fonctionne pas avec le même logiciel », précise-t-il. Une façon pudique et diplomate d'expliquer que la nouvelle direction des Verts, bobo parisianiste et jacobine, s'avère peu sensible aux revendications identitaires et montagnardes. Elle a préféré investir un candidat marseillais au parcours politique sinueux qui l’a emmené de Chevènement à EELV en passant par une escale socialiste. La fédération des partis régionalistes et autonomistes d’Alsace, du Pays Basque, du mouvement berbère/amazigh, de Bretagne, de Catalogne, de Corse, d’Occitanie et de Savoie décide, alors, de rassembler ses troupes et de se lancer, seule, dans la bataille.
Une liste euro-régionale
Porté par plus de 200 soutiens, dont celui du dessinateur Ben, François Alfonsi, député sortant, conduira, donc, une liste euro-régionaliste dans le Sud-Est. Jeudi après-midi, à Marseille, au World Trade Center, il a lancé, officiellement, sa campagne et présenté ses quatre premiers colistiers, quatre élus des partis régionalistes issus des quatre régions composant la circonscription. Anne-Marie Hautant, Vice-Présidente de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, chef de file de l’opposition municipale à Orange, représente le Vaucluse, Laurent Blondaz, Secrétaire général du Mouvement région Savoie, Fabiana Giovannini, Conseillère territoriale à l’Assemblée de Corse et Belkacem Lounes, responsable en France du Congrès mondial Amazigh, Conseiller régional en Rhône-Alpes. La liste, qui va s'ouvrir à la société civile et aux mouvements associatifs, sera complétée durant le mois de mars. Les 26 noms seront révélés après les Municipales.
Une autre Europe
L’objectif de cette démarche est de porter une autre voix pour une autre Europe. Une Europe des peuples et des régions, totalement dégagée du carcan des Etats, prenant en compte la diversité des identités, des cultures et des langues. « Il faut sortir de ces carcans centralistes. Il faut sonner la révolte des régions contre la tendance lourde jacobine de la politique française. L’Europe est une machine à gérer la diversité. Elle n’est pas négation, mais promotion des identités. C’est le seul espace dans le monde où 25 langues sont mises à égalité dans une administration » plaide François Alfonsi. « Notre démarche est celle du vivre-ensemble, de la diversité, du respect de l’autre, du respect des peuples au plus proche de leur territoire, du respect de l’individu. Il nous faut relever le défi et porter haut les couleurs très diverses », enchaîne Anne-Marie Hautant qui, au Conseil municipal d’Orange, se trouve en butte aux méthodes peu orthodoxes du maire FN. Pour elle, cette campagne européenne est, aussi, une manière de lutter contre le Front national qui « nie les identités ».
Pas de candidat caution
Le respect de la diversité, c’est, de toute évidence, la raison de l’engagement de Belkacem Lounes qui se félicite d’être, sur la liste RPS, un candidat à part entière et non « un candidat caution » comme le sont, dit-il, les personnes issues de l’immigration qui figurent sur les listes de partis officiels. « En France, parler de diversité consiste à prendre une personne issue de l’immigration et la mettre sur une liste. Avec RPS, c’est la 1ère fois que nous sommes véritablement partie prenante d’une démarche qui offre le droit à l’épanouissement de chaque culture dans son territoire et donc la prise en compte de la diversité issue de l’immigration. C’est la 1ère fois que nous sommes reconnus en tant que tel ». RPS espère capitaliser sur l’intérêt que sa tête de liste a su susciter, notamment en Corse, mais aussi ailleurs, et mobiliser sur ses thèmes régionalistes, identitaires et communautaires. Tout en défendant des projets concrets, comme la création d'un outil régional en Savoie, ou en s'opposant à des projets en cours comme celui de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
Un scrutin mal-aimé
Mais le défi n’est pas facile à relever dans une France où, déjà, le scrutin européen ne fait pas recette et où élus comme électeurs ne se sentent concernés par la chose européenne que pour fustiger ses contraintes et ses diktats et y cristalliser leurs peurs et leurs ressentiments. Les députés français, à en croire leurs collègues allemands, sont même champions d’Europe de l’absentéisme et de l’inactivité ! « Un mandat européen est souvent, pour un élu français, un lot de consolation », remarque François Alfonsi. « L’Europe apparaît lointaine et est ressentie comme un rouleau compresseur qui impose des quotas et des règles. Nous voulons réconcilier le citoyen avec l’Europe, leur expliquer que nous sommes l’Europe de la proximité. A travers les régions, nous sommes le quotidien, celui de l’identité, de l’économie, du social et de l’environnement. Le meilleur moyen de réconcilier le citoyen avec l’Europe est de bâtir une Europe des peuples solidaires », ajoute Fabiana Giovannini.
La dynamique corse
C’est pour cela que le député sortant et ses premiers colistiers débutent tôt leur campagne, vont parcourir les régions et multiplier les réunions de terrain. Mais aussi utiliser à fond Internet et les réseaux sociaux : des vidéos sur les enjeux de chaque territoire seront mises en ligne sur le site, spécialement conçu pour l’élection. François Alfonsi compte, aussi, sur la dynamique insulaire en faveur des Nationalistes modérés qui devrait s’exprimer lors des élections municipales tant à Bastia qu’à Porto-Vecchio et dans de nombreuses communes de l’île où les candidats de Femu a Corsica intégreront les Conseils municipaux. Il espère que le scrutin européen du 25 mai prochain permettra de regrouper, autour de sa candidature, un bloc corsiste et progressiste bien au-delà du mouvement nationaliste et dans le droit fil des évolutions et des majorités qui se dessinent à l’Assemblée de Corse sur les dossiers majeurs de la langue, du foncier et de la réforme institutionnelle et constitutionnelle. Et, fort de son bilan et de la dernière entourloupe parisienne qui vient, en catimini, de délester la Corse de 10% des crédits européens pour la prochaine mandature au profit de la région Ile de France, faire valoir l’absolue nécessité d’avoir un représentant à Bruxelles.
N.M.
Site : www.rps.francoisalfonsi2014.eu
Un accord pas renouvelé
Désireux de repartir pour une nouvelle mandature sur la même liste EELV-RPS, le député corse s'est retrouvé 1ère victime collatérale de la guerre intestine au sein d'EELV qui a sacrifié, à une cuisine verte pas forcément très digeste, l'accord avec RPS. « Notre congrès a donné un mandat de reconduction de l'accord de 2009, mais les Verts ne l'ont pas renouvelé. Cette rupture est due à un changement structurel chez les Verts lié à un basculement de génération. On est passé d'une génération Larzac, très impliquée dans la problématique régionale, à une génération plus centraliste qui ne fonctionne pas avec le même logiciel », précise-t-il. Une façon pudique et diplomate d'expliquer que la nouvelle direction des Verts, bobo parisianiste et jacobine, s'avère peu sensible aux revendications identitaires et montagnardes. Elle a préféré investir un candidat marseillais au parcours politique sinueux qui l’a emmené de Chevènement à EELV en passant par une escale socialiste. La fédération des partis régionalistes et autonomistes d’Alsace, du Pays Basque, du mouvement berbère/amazigh, de Bretagne, de Catalogne, de Corse, d’Occitanie et de Savoie décide, alors, de rassembler ses troupes et de se lancer, seule, dans la bataille.
Une liste euro-régionale
Porté par plus de 200 soutiens, dont celui du dessinateur Ben, François Alfonsi, député sortant, conduira, donc, une liste euro-régionaliste dans le Sud-Est. Jeudi après-midi, à Marseille, au World Trade Center, il a lancé, officiellement, sa campagne et présenté ses quatre premiers colistiers, quatre élus des partis régionalistes issus des quatre régions composant la circonscription. Anne-Marie Hautant, Vice-Présidente de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, chef de file de l’opposition municipale à Orange, représente le Vaucluse, Laurent Blondaz, Secrétaire général du Mouvement région Savoie, Fabiana Giovannini, Conseillère territoriale à l’Assemblée de Corse et Belkacem Lounes, responsable en France du Congrès mondial Amazigh, Conseiller régional en Rhône-Alpes. La liste, qui va s'ouvrir à la société civile et aux mouvements associatifs, sera complétée durant le mois de mars. Les 26 noms seront révélés après les Municipales.
Une autre Europe
L’objectif de cette démarche est de porter une autre voix pour une autre Europe. Une Europe des peuples et des régions, totalement dégagée du carcan des Etats, prenant en compte la diversité des identités, des cultures et des langues. « Il faut sortir de ces carcans centralistes. Il faut sonner la révolte des régions contre la tendance lourde jacobine de la politique française. L’Europe est une machine à gérer la diversité. Elle n’est pas négation, mais promotion des identités. C’est le seul espace dans le monde où 25 langues sont mises à égalité dans une administration » plaide François Alfonsi. « Notre démarche est celle du vivre-ensemble, de la diversité, du respect de l’autre, du respect des peuples au plus proche de leur territoire, du respect de l’individu. Il nous faut relever le défi et porter haut les couleurs très diverses », enchaîne Anne-Marie Hautant qui, au Conseil municipal d’Orange, se trouve en butte aux méthodes peu orthodoxes du maire FN. Pour elle, cette campagne européenne est, aussi, une manière de lutter contre le Front national qui « nie les identités ».
Pas de candidat caution
Le respect de la diversité, c’est, de toute évidence, la raison de l’engagement de Belkacem Lounes qui se félicite d’être, sur la liste RPS, un candidat à part entière et non « un candidat caution » comme le sont, dit-il, les personnes issues de l’immigration qui figurent sur les listes de partis officiels. « En France, parler de diversité consiste à prendre une personne issue de l’immigration et la mettre sur une liste. Avec RPS, c’est la 1ère fois que nous sommes véritablement partie prenante d’une démarche qui offre le droit à l’épanouissement de chaque culture dans son territoire et donc la prise en compte de la diversité issue de l’immigration. C’est la 1ère fois que nous sommes reconnus en tant que tel ». RPS espère capitaliser sur l’intérêt que sa tête de liste a su susciter, notamment en Corse, mais aussi ailleurs, et mobiliser sur ses thèmes régionalistes, identitaires et communautaires. Tout en défendant des projets concrets, comme la création d'un outil régional en Savoie, ou en s'opposant à des projets en cours comme celui de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
Un scrutin mal-aimé
Mais le défi n’est pas facile à relever dans une France où, déjà, le scrutin européen ne fait pas recette et où élus comme électeurs ne se sentent concernés par la chose européenne que pour fustiger ses contraintes et ses diktats et y cristalliser leurs peurs et leurs ressentiments. Les députés français, à en croire leurs collègues allemands, sont même champions d’Europe de l’absentéisme et de l’inactivité ! « Un mandat européen est souvent, pour un élu français, un lot de consolation », remarque François Alfonsi. « L’Europe apparaît lointaine et est ressentie comme un rouleau compresseur qui impose des quotas et des règles. Nous voulons réconcilier le citoyen avec l’Europe, leur expliquer que nous sommes l’Europe de la proximité. A travers les régions, nous sommes le quotidien, celui de l’identité, de l’économie, du social et de l’environnement. Le meilleur moyen de réconcilier le citoyen avec l’Europe est de bâtir une Europe des peuples solidaires », ajoute Fabiana Giovannini.
La dynamique corse
C’est pour cela que le député sortant et ses premiers colistiers débutent tôt leur campagne, vont parcourir les régions et multiplier les réunions de terrain. Mais aussi utiliser à fond Internet et les réseaux sociaux : des vidéos sur les enjeux de chaque territoire seront mises en ligne sur le site, spécialement conçu pour l’élection. François Alfonsi compte, aussi, sur la dynamique insulaire en faveur des Nationalistes modérés qui devrait s’exprimer lors des élections municipales tant à Bastia qu’à Porto-Vecchio et dans de nombreuses communes de l’île où les candidats de Femu a Corsica intégreront les Conseils municipaux. Il espère que le scrutin européen du 25 mai prochain permettra de regrouper, autour de sa candidature, un bloc corsiste et progressiste bien au-delà du mouvement nationaliste et dans le droit fil des évolutions et des majorités qui se dessinent à l’Assemblée de Corse sur les dossiers majeurs de la langue, du foncier et de la réforme institutionnelle et constitutionnelle. Et, fort de son bilan et de la dernière entourloupe parisienne qui vient, en catimini, de délester la Corse de 10% des crédits européens pour la prochaine mandature au profit de la région Ile de France, faire valoir l’absolue nécessité d’avoir un représentant à Bruxelles.
N.M.
Site : www.rps.francoisalfonsi2014.eu