À Lumiu, le mois de juin commence par un souffle artistique. Du 7 au 9 juin, le village accueille la dixième édition d’Itinérance, un festival qui mêle peinture, sculpture, gravure, musique et rencontres dans une atmosphère décontractée. Pas de code, pas de thème imposé : ici, l’art se découvre en flânant, au détour d’une place, dans une salle communale ou sous les platanes. « Notre 10ᵉ édition ouvrira ses portes ce samedi, à partir de 15 heures. Nous accueillons cette année 42 artistes, insulaires et continentaux », annonce Marlène Pujol-Moretti, présidente de l’association Itinérance.
Dès le départ, l’événement a été conçu comme un moment simple, chaleureux, accessible à tous. « J’ai toujours été passionnée par l’art. Et à l’heure de la retraite, j’avais envie de lancer quelque chose qui parle à tout le monde. Quelque chose de facile d’accès, même pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une galerie », explique-t-elle. L’idée ? Se promener dans Lumiu, entrer dans un jardin, échanger avec un artiste, sans pression, sans prétention. « On parle avec l’artiste, on le trouve sympa, on peut acheter ou simplement admirer. C’est une exposition sans snobisme. »
Au fil des ans, le bouche-à-oreille a fait son œuvre. Les artistes invités une première fois reviennent, et souvent en entraînent d’autres. Certains se retrouvent chaque année, nouent des amitiés, montent ensemble d’autres projets. « Il y a une vraie ambiance. Les artistes vont les uns chez les autres, ils discutent, ils échangent. On voit naître des liens durables. »
Cette année, les travaux en cours dans les rues du village empêchent de déployer le festival comme les autres années. Mais les lieux emblématiques restent investis : l’église, la confrérie, le Monument aux morts, la Rimessa, la salle municipale, le bar de la Mossa ou encore les jardins récemment aménagés. Un parcours fléché permet aux visiteurs de se repérer et de ne rien manquer. « Peintres, sculpteurs, graveurs… Il y a des artistes de tous âges, de 20 à 80 ans. Et pour toutes les bourses. L’œuvre la plus chère vendue ici valait 18 000 euros », précise Marlène Pujol-Moretti.
Au-delà des œuvres, Itinérance propose aussi plusieurs temps forts. Samedi à 19 heures, un vernissage est prévu, en musique avec le groupe U Timpanu. Le groupe accompagnera aussi les visites de dimanche et lundi, tandis qu’une tombola permettra de remporter une œuvre de l’artiste Papillon, marraine de cette édition. Dimanche soir, une soirée auberge espagnole est annoncée, animée par la chanteuse Anne Santelli, dans un registre bossa nova jazz.
Mais cette dixième édition marque aussi un tournant : Marlène Pujol-Moretti, qui a fondé et porté l’événement, souhaite passer la main. « J’ai 75 ans, j’ai dépassé la date de péremption ! C’est ma formule. Je continuerai à accompagner si besoin, mais j’aimerais que quelqu’un reprenne. Itinérance a un vrai public, une âme. Ce serait formidable qu’il évolue vers un festival d’arts au pluriel : avec des musiciens, des danseurs, tout en restant dans cette ouverture. Quand c’est ouvert, c’est plus accessible à tout le monde. » Un appel lancé aux volontaires pour poursuivre cette aventure humaine et artistique, fidèle à l’esprit de Lumiu : accueillant, curieux et vivant.
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