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Femu a Corsica a décidé de ne pas rencontrer Manuel Valls


le Dimanche 2 Juin 2013 à 21:30

Le groupe Femu a Corsica a décidé de ne pas rencontrer le ministre de l’intérieur Manuel Valls à l’occasion de son déplacement en Corse. Il explique pourquoi.



Femu a Corsica a décidé de ne pas rencontrer Manuel Valls
"Cette décision est d’abord une façon de manifester publiquement notre refus d’accepter les propos et attitudes du Ministre de l’Intérieur tout au long des derniers mois : arrêté ministériel arbitraire et discriminatoire à l’occasion d’une rencontre de football, analyses sommaires et à l’emporte-pièce sur les conséquences d’une prétendue « loi du silence », discours injurieux sur les Corses et leur prétendue « culture de la violence »…
"De tels comportements, délibérément répétés et assumés, sont clairement inacceptables. Notre refus de rencontrer Manuel Valls à l’occasion de sa venue en Corse est aussi une décision politique qui vise à dénoncer avec solennité l’attitude actuelle de l’Etat. En effet, au terme d’une année d’exercice des responsabilités, l’actuelle majorité présidentielle et parlementaire se refuse avec obstination à prendre la mesure de la question corse, et est en train, par son attitude, de conduire la Corse dans l’impasse."
"La situation inquiétante dans laquelle se trouve notre île en matière de criminalité de droit commun, ou les difficultés économiques, sont certes des problèmes graves, et qu’il faut traiter. Mais ils sont aujourd’hui invoqués par l’Etat comme des prétextes,  pour refuser de prendre en compte la dimension essentielle de la question corse : celle d’un peuple qui veut avoir les moyens de construire une société démocratique, développée, et émancipée. En effet, après le mutisme des premiers mois, l’Etat a multiplié les signes de fermeture, jusqu’aux provocations de ces derniers jours, et à l’interpellation musclée de jeunes militants indépendantistes.
Cette longue série d’événements suscite un profond malaise et une profonde inquiétude, au moment même ou en Corse, de nombreuses forces politiques et des élus de toutes tendances recherchent les voies d’une sortie de crise. Est-il par exemple nécessaire de rappeler que l’Assemblée de Corse, par deux délibérations, parmi les plus importantes de ces dernières années ( Padduc et coofficialité), a souhaité a une très large majorité une révision de la Constitution ? Il est aujourd’hui admis, y compris par des constitutionnalistes français parmi les plus réputés, que cette révision de la Constitution est indispensable pour que la Corse puisse mettre en œuvre les politiques dont elle a un besoin vital en matière de fiscalité, de langue, de foncier, et donc de développement économique. La première question à laquelle l’Etat doit aujourd’hui répondre est donc celle-là : est-il prêt à engager avec la Corse un dialogue sur cette perspective de révision constitutionnelle, et donc, de solution politique ?
Femu a Corsica le souhaite vivement, et s’engagera pleinement, dans un tel dialogue, seul susceptible d’engager notre pays sur le chemin du renouveau et de l’apaisement.
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