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Éric Jalon, nouveau préfet de Corse : "Rien ne peut se faire si l’État et les collectivités ne travaillent pas ensemble"


le Lundi 25 Août 2025 à 20:22

Le nouveau préfet de Corse et préfet de Corse-du-Sud, Éric Jalon, a officiellement pris ses fonctions ce lundi à Ajaccio après le départ de Jérôme Filippini. Lors d'une rencontre avec la presse, il a insisté sur la nécessité pour l'État et les collectivités de travailler de concert afin de faire avancer la Corse et a tracé ses premières priorités.



(Photos : Paule Santoni)
(Photos : Paule Santoni)
Pour la seconde fois en moins d’un an, la Corse a un nouveau préfet. Après le départ de Jérôme Filippini, neuf mois après son arrivée, il y a quelques jours, Éric Jalon a pris ses fonctions de préfet de Corse, préfet de Corse-du-Sud, ce lundi.Après avoir déposé une gerbe devant la stèle hommage au préfet Érignac et devant le monument aux morts de la place Campinchi dans la matinée, il recevait la presse à la préfecture d’Ajaccio cet après-midi. À cette occasion, celui qui était directeur général des étrangers en France depuis trois ans – fonction qu’il occupait encore jusqu’à la semaine dernière - a dévoilé son enthousiasme de prendre son nouveau poste. « Avoir été désigné par le Président de la République pour occuper ces fonctions au moment où il y a un processus important pour faire évoluer le statut de la Corse est un très grand honneur », a-t-il affirmé.
 
Diplômé de l’ENA en 1998, Éric Jalon a commencé sa carrière comme sous-préfet, avant d’occuper plusieurs postes en administration centrale au sein du ministère de l’Intérieur, à l’instar de celui de directeur général des collectivités locales en 2009. Il a également été préfet de la Savoie de 2012 à 2015, puis préfet de la Charente-Maritime avant de rejoindre l’Essonne en 2020. Autant d’expériences qui l’amènent aujourd’hui à vouloir aborder sa mission au plus près du terrain. « Ma méthode consiste à entendre et découvrir la Corse en me déplaçant et en rencontrant les acteurs », a-t-il expliqué, tout en traçant déjà des priorités qui reprennent les grandes lignes fixées par le Président de la République lors de son discours devant l’Assemblée de Corse en septembre 2023, autour de la sécurité du quotidien, de la lutte contre les trafics de stupéfiants et la criminalité organisée, mais aussi de la santé, de la réponse aux besoins de la population et notamment des plus âgés, de la transition écologique et énergétique, de la protection de l’environnement et des investissements. « Je suis progressivement rentré dans chacun de ces sujets », a-t-il assuré.
 
Confiant avoir eu de longs échanges avec son prédécesseur, il a indiqué en avoir retenu plusieurs messages dont la conviction que « sur beaucoup de sujets, et notamment en matière de développement, d’économie, de sécurité ou de solidarité, rien ne peut se faire si l’État et les collectivités ne travaillent pas ensemble ». « C’est l’esprit dans lequel j’aborderai les rencontres avec tous les élus », a-t-il appuyé en assurant par ailleurs les maires de son soutien, après que plusieurs agressions de maires lui aient été remontées et constituent d’ores et déjà pour lui « un point de vigilance ». « Les maires portent une lourde charge. Cette fonction doit être protégée.  Je prendrai le temps d’appeler les maires concernés et verrai avec le président de l’association des maires de Corse-du-Sud comment améliorer nos réponses face à ces faits », a-t-il posé.

Dans la même ligne, il a tenu à insister sur le rôle essentiel des agents et représentants de l’État. « Je prends ce rôle au pied de la lettre. Je suis celui qui est chargé de rendre présent l’État dans les territoires, c’est-à-dire que cette promesse républicaine de solidarité et de justice soit perceptible par tous et partout de manière à ce qu’elle soit une réalité », a-t-il expliqué en faisant également référence à l’importance du « dernier kilomètre ». « Il faut aller au bout de l’action publique pour qu’elle soit tangible et perceptible », a-t-il développé en glissant en outre avoir la « conviction que dans les domaines sensibles, pour faire appliquer la loi il faut d’abord la faire comprendre ».
 
Sur la criminalité organisée, il a souligné partager avec son prédécesseur « la conviction que si la société corse et la République se font confiance ce combat peut être gagné ». « Il y a un phénomène dont tout le monde s’accorde à dire qu’il gangrène la société corse. Ce qui est important c’est de comprendre ce phénomène et de déterminer quelles sont les actions à conduire », a-t-il posé en assurant que sa porte sera toujours ouverte, notamment aux collectifs anti mafia.
 
Enfin, interrogé sur le processus d’évolution institutionnel, Éric Jalon a tenu à souligner que « (son) rôle en tant que préfet est d’être concentré sur des questions très concrètes ici et maintenant sans rien ignorer de ce qui se joue au parlement ».  « Le débat est désormais entre les mains du parlement. C’est là qu’il doit se dérouler », a-t-il encore appuyé. 
 
En fin de journée, le nouveau préfet de Corse s’est rendu sur la base ajaccienne des Canadair de la Sécurité Civile, où il a assuré les effectifs de son soutien.