Les établissements scolaires catholiques ne désemplissent pas. Selon une étude du magazine Enseignement catholique actualités, réalisée au mois d’avril 2024, l’enseignement catholique en France représentait plus de 2 millions d’élèves scolarisés dans 7 220 établissements lors de l’année scolaire 2023-2024, dont 4 369 écoles primaires, 1 570 collèges, 1 109 lycées et 172 lycées agricoles. Une tendance qui semble encore plus marquée en Corse, et notamment au collège-lycée Saint-Paul d’Ajaccio, qui fait face à une hausse continue des demandes d’inscription. « Ça fait maintenant deux ans qu’il y a une augmentation significative des requêtes. Cette année, nous avons ouvert une liste d’attente en sixième, en troisième et en seconde », explique François Grimaldi d’Esdra, le chef d’établissement.
Même tendance du côté du collège-lycée Jeanne d’Arc de Bastia, où la direction observe elle aussi une croissance continue depuis deux ans. « Nous avons eu davantage de demandes depuis deux ans. Nous travaillons toujours sérieusement, et les parents inscrivent leurs enfants chez nous », souligne José Massei, directeur de Jeanne-d'Arc. « Mais je ne pense pas que ce soit la personnalité du cardinal qui explique cet accroissement. » Si la figure du cardinal Bustillo occupe une place centrale dans le paysage religieux insulaire depuis sa création il y a deux ans, son influence sur les inscriptions scolaires reste difficilement quantifiable.
Pour le principal du collège-lycée Saint-Paul, l’effet existe, mais il ne saurait expliquer à lui seul l'engouement pour l'enseignement catholique. « Je pense qu’au niveau national, l’enseignement catholique a le vent en poupe, et peut-être encore plus en Corse avec les retombées de la visite papale et la grande vitalité de l’Église, mais en disant ça, il ne faudrait pas occulter le rôle des équipes éducatives, qui accomplissent un travail conséquent d’accompagnement au quotidien. »
Selon lui, les familles viennent avant tout chercher « une approche beaucoup plus personnalisée dans un établissement à taille humaine ». « Il y a le cadre strictement local qui est lié à une prise en charge de qualité que nous proposons, avec des résultats aux examens qui sont de premier ordre. Nous avons 100 % de réussite au bac et nous frôlons les 100 % au brevet des collèges avec un taux de mention qui avoisine les 60 %. »
À Bastia, si l’attractivité de Jeanne d’Arc est bien réelle, l’établissement s’appuie sur un ancrage historique fort, qui pourrait peser dans les choix d’inscription. « Chaque année, nous cherchons à comprendre pourquoi les gens s’inscrivent chez nous, mais c’est compliqué à savoir. On peut venir, et je l’espère, pour la qualité de l’enseignement, mais aussi pour la culture religieuse. Nous sommes une vieille institution, qui a formé de nombreuses générations. Les inscriptions se font aussi parce qu’avant les parents et les grands-parents étaient scolarisés chez nous. C’est assez représentatif lors des appels des élèves, ce sont beaucoup d’anciens élèves qui ont eu une expérience chez nous. Ils ont envie de donner la même éducation à leurs enfants. »
« Ils sont en quête de sens »
Au-delà des résultats scolaires ou du poids des traditions familiales, de nombreuses familles perçoivent l’enseignement catholique comme un lieu porteur de valeurs. « Il y a aussi un phénomène beaucoup plus généraliste qui fait que les familles voient dans l’enseignement catholique une sorte de bastion, un endroit où des valeurs et des vertus sont encore inculquées aux enfants, et c’est certainement l’une des raisons qui expliquent notre vitalité », analyse François Grimaldi d’Esdra.
Dans un contexte sociétal souvent perçu comme instable, cette recherche de repères semble s’accompagner d’un besoin de se reconnecter à quelque chose de plus essentiel. « Je pense que nous sommes arrivés à un seuil de l’individualisme, et que les gens se recentrent sur l’essentiel ouvrent les yeux et leur cœur vers les autres, et c’est quelque chose que nous constatons également à Saint-Paul. »
À Bastia, José Massei observe aussi ce même mouvement de fond. « Nous avons mis en place une aumônerie et l’an dernier. Un groupe d’élèves s’est constitué et venait entre midi et deux parler du fait religieux. Nous proposions des discussions, des débats, en dehors des cours. Ces élèves sont en quête de sens. Je pense que la religion permet de donner du sens à la vie et ils en ont besoin. Et ça, en tant qu’enseignement catholique, on peut l’offrir. »
-
Grève des bus à Ajaccio : la CGT rejoint et occupe les locaux du Vazzio avec FO
-
Ajaccio : Au centre-ville, l'inquiétude des commerçants grandit face à la grève à la Muvistrada
-
A màghjina - Saone sott’à u celu d’inguernu
-
U tempu in Corsica
-
À Ajaccio et Bastia, les avocats vent debout contre la réforme de la procédure civile d'appel










Envoyer à un ami
Version imprimable





