Emmanuelle de Gentili, secrétaire de la fédération de Haute-Corse du parti socialiste, récemment promue Secrétaire nationale, conseillère exécutive et 1er adjoint à la mairie de Bastia.
- Quel est l’objet de cette réunion de Piedicroce ?
- Depuis un an environ, je consulte énormément sur l’ensemble de la Corse. Tout au long de ces rencontres, on nous a demandé de réorganiser la gauche qui est assez éclatée depuis quelques temps. Tous les progressistes, ceux qui se retrouvent dans la défense de l’identité de la Corse, ressentent un sentiment d’abandon. Ils souhaitaient démontrer que nous pouvons aller à cette élection dans d’autres conditions que celles que nous avons pu connaître. En tant que Secrétaire nationale du PS et responsable de la fédération de Haute-Corse, j’ai pensé qu’il fallait, d’abord, commencer par rassembler les siens. C’est ce qui m’a conduit à me rapprocher de la fédération de Corse du Sud et de Jean-Marc Ciabrini. Ensuite, nous voulons réunir tous ceux qui se reconnaissent dans la Social-écologie et d’autres forces progressistes autour d’un projet pour la Corse. L’essentiel est d’avoir une vision et un projet !
- Le contentieux avec la Fédération de Corse du Sud est-il dépassé ?
- Les divergences sur quelques sujets sont derrière nous dans la mesure où il y a quand même eu, lors de la campagne municipale, des avancées dans le sens de partenariats qui n’étaient pas traditionnels pour la fédération de Corse du Sud.
- Toutes les familles politiques se retrouvent à Corte. Pourquoi avoir choisi Piedicroce ? Est-ce un symbole ?
- Oui ! C’est ma région d’origine ! Elle est très symbolique dans la mesure où je souhaite m’engager dans une démarche régionale. Je ne suis pas la candidate de Bastia ou d’Ajaccio, mais de tout un territoire. Elle est symbolique, également, parce que les territoires ruraux ont toute leur place dans le développement de la Corse et pourtant, ils sont délaissés. La concentration sur les agglomérations n’est pas positive pour la Corse. Il faut opérer un travail de rééquilibrage entre l’urbain et le rural. J’ai, donc, souhaité que le démarrage de cette initiative se fasse, symboliquement, dans cette région qui a des potentiels énormes et un développement inversement proportionnel à ses potentiels ! Je tenais à montrer qu’on ne l’abandonnait pas et qu’on proposera des choses très concrètes pour l’intérieur de la Corse.
- Avez-vous réussi votre pari ?
- Oui ! Nous avons rassemblé énormément de monde et plus d’une trentaine d’élus. C’était un pari osé de réussir à réunir, près de 500 personnes, un 19 juillet, en plein été, dans un village de l’intérieur. C’était, à la fois, un acte militant et la démonstration que l’attente à gauche est légitime et vraie. La démonstration, aussi, que tous ceux qui entreprennent et envisagent l’action publique non de manière partisane, mais autour d’une ambition pour la Corse, peuvent se retrouver partout sur le territoire.
- Est-ce une entrée en campagne ?
- Aujourd’hui, je démontre que j’ai réuni la Social-écologie et le PS et que des soutiens nous encouragent à aller dans ce sens. Je lance une plateforme élargie autour de ce socle dont nous avons besoin pour durer. Nous avons, aussi, besoin d’avoir des contacts à l’extérieur. Dans l’histoire de la Corse, le PS a apporté beaucoup de solutions. Même si, aujourd’hui, on pourrait croire que le gouvernement ne répond pas aux attentes de la Corse, on oublie que nous ne sommes pas des enfants gâtés. Ce n’est pas en décrétant que nous obtiendrons gain de cause, mais en prenant le temps d’expliquer et de convaincre. C’est le travail que nous allons mener.
- Y-aura-t-il une liste PS pour les territoriales ?
- Je ne vois pas les choses sous la forme d’une liste PS, mais d’une plateforme programmatique autour du socle et des idées de la Social-écologie qui sont les principes fondateurs du PS. Cette plateforme peut réunir des progressistes, des régionalistes et des identitaires et être une passerelle entre les Corses. Il est, donc, important que nous soyons organisés. C’est l’inorganisation qui nous met dans la difficulté et qui fait que la gauche apparaît éclatée. Nous devons travailler avec tous ceux qui osent, innovent et agissent.
- Il y a des personnalités, mais aussi de grands absents comme Jean-Charles Orsucci et Jean-Louis Luciani. Pourquoi ne sont-ils pas avec vous aujourd’hui ?
- La demande, qui m’était faite, était de déclencher une initiative pour travailler au renouveau de la gauche, une gauche progressiste et identitaire. Cette démarche est ouverte à tous, sans exclusive. Nous avons beaucoup souffert des divisions, il est temps d’aller de l’avant autrement. Nous avons réuni un certain nombre d’élus et de personnes de la société civile qui souhaitent que nous allions le plus loin possible. En fusionnant dès le 1er tour, il devient très difficile de faire entendre ses positions. Aujourd’hui, notre démarche est de pouvoir expliquer et clarifier la situation, à la fois, sur la gouvernance, les enjeux et les ambitions. Toutes les personnes, qui se retrouvent dans cette démarche, sont les bienvenues.
- Serez-vous tête de liste ?
- Aujourd’hui, le débat ne concerne pas la tête de liste. Bien entendu, nous allons, dans les semaines à-venir, travailler à constituer une liste. Il est important que nous puissions aller de l’avant et faire vivre, le plus loin possible, les idées et le projet que nous défendons. Mais ce projet, nous voulons le construire, comme le prouve la mobilisation, avec l’ensemble des Corses et des forces vives de la société.
- L’éclatement de la gauche n’est-il pas une chance pour le PS insulaire de conquérir une place plus proche de la norme nationale ?
- Je suis persuadé qu’il y a une redéfinition de l’échiquier politique et que le PS y a toute sa place. C’est très compliqué de représenter un parti de gouvernement. Il y a des réussites et des échecs, des périodes plus fastes et d’autres plus difficiles. L’important est la cohérence et la rigueur dans la durée. Le PS sera présent et moteur dans la démarche des territoriales. Il rassemblera, dans sa plateforme, des personnes d’identité différente du PS, mais partageant les mêmes ambitions et les mêmes valeurs.
- La rupture avec Paul Giacobbi est-elle consommée ?
- La gauche ne se résume pas à Paul Giacobbi ! Plusieurs sensibilités existent. Les clivages anciens gauche/droite ont vécu. L’échiquier politique est bouleversé. La Corse est en train de se remettre à l’endroit. Personne ne peut savoir comment réagiront les citoyens face aux enjeux qui nous attendent dans une situation économique et sociale très préoccupante. Pour ma part, je ne suis ni pour, ni contre quelqu’un. Je ne suis pas sur un champ personnel, mais sur une démarche d’idées, collective. L’important est de montrer qui nous sommes, nous-mêmes. Je défends un projet, une vision de la gouvernance et la Corse avec tous ceux qui me ressemblent.
- Quelles sont les grandes orientations de votre projet ?
- Je suis persuadée que les politiques publiques doivent s’orienter vers une entreprise qui tient compte des enjeux sociaux. L’entreprise est le seul domaine qui créera des emplois. Dans le public, les dotations diminuent, les services se réduisent. L’ensemble des services publics a créé près de 1200 emplois en 5 ans quand il y a 20 000 chômeurs ! L’avenir de l’emploi n’est pas dans le service public, même si celui-ci doit se redéfinir, se renforcer et s’élargir à de nouvelles missions. Il faut le soutenir, mais il doit venir en appui de l’initiative privée et de l’économie productive qui, seule, peut créer des emplois durables. La commande publique maintient le BTP dans une bulle ! Imaginez ce que va devenir la Corse après le PEI (Programme exceptionnel d’investissements) ! Si on n’anticipe pas cette sortie, on va droit au crash !
- L’enjeu de la prochaine mandature ne risque-t-il pas de se limiter à la mise en place de la collectivité unique ?
- Il est important, lors de la prochaine mandature qui durera deux ans, d’avoir une vision de long terme. L’enjeu sera l’installation de la collectivité unique qui doit être exemplaire en termes financier, de gouvernance et de compétences parce que nous sommes observés non seulement en Corse, mais aussi à l’extérieur. Mais, la Corse vit dans une très grande précarité. Il faut mettre en place des actions très concrètes pour solutionner les problématiques quotidiennes des Corses qui sont l’emploi, le logement et le lien social. Tout cela passera par une politique différente des transports et par l’accessibilité, partout, aux nouvelles technologies. La fracture numérique accentuera la précarité qui ‡est double.
- C’est-à-dire ?
- Auparavant, la Corse était basée sur les liens familiaux qui étaient très importants. Les grands-parents vivaient avec les enfants et avaient, souvent, des pensions qui accompagnaient la vie du ménage. Aujourd’hui, la précarité des anciens, c'est un seuil de pauvreté très bas et une retraite d’en moyenne 600 €. S’y ajoute la précarité des jeunes qui ne trouvent pas d’emplois. Les familles, en plus d’être éclatées par les nouveaux modes de vie, le sont aussi par ce manque de cohésion lié au niveau de vie. Un travail énorme doit être accompli pour essayer de relier ces liens sociaux et intergénérationnels et élever le niveau de vie des Corses. C’est un travail qui se fait dans la durée, mais il faut, à tout instant, apporter des solutions pour avancer un petit peu. Il n’y a pas de solution miracle ! Nous devons réunir toutes les énergies pour travailler aux transitions sociales, écologiques, économiques et énergétiques et accompagner ce changement de société et de perspective.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Depuis un an environ, je consulte énormément sur l’ensemble de la Corse. Tout au long de ces rencontres, on nous a demandé de réorganiser la gauche qui est assez éclatée depuis quelques temps. Tous les progressistes, ceux qui se retrouvent dans la défense de l’identité de la Corse, ressentent un sentiment d’abandon. Ils souhaitaient démontrer que nous pouvons aller à cette élection dans d’autres conditions que celles que nous avons pu connaître. En tant que Secrétaire nationale du PS et responsable de la fédération de Haute-Corse, j’ai pensé qu’il fallait, d’abord, commencer par rassembler les siens. C’est ce qui m’a conduit à me rapprocher de la fédération de Corse du Sud et de Jean-Marc Ciabrini. Ensuite, nous voulons réunir tous ceux qui se reconnaissent dans la Social-écologie et d’autres forces progressistes autour d’un projet pour la Corse. L’essentiel est d’avoir une vision et un projet !
- Le contentieux avec la Fédération de Corse du Sud est-il dépassé ?
- Les divergences sur quelques sujets sont derrière nous dans la mesure où il y a quand même eu, lors de la campagne municipale, des avancées dans le sens de partenariats qui n’étaient pas traditionnels pour la fédération de Corse du Sud.
- Toutes les familles politiques se retrouvent à Corte. Pourquoi avoir choisi Piedicroce ? Est-ce un symbole ?
- Oui ! C’est ma région d’origine ! Elle est très symbolique dans la mesure où je souhaite m’engager dans une démarche régionale. Je ne suis pas la candidate de Bastia ou d’Ajaccio, mais de tout un territoire. Elle est symbolique, également, parce que les territoires ruraux ont toute leur place dans le développement de la Corse et pourtant, ils sont délaissés. La concentration sur les agglomérations n’est pas positive pour la Corse. Il faut opérer un travail de rééquilibrage entre l’urbain et le rural. J’ai, donc, souhaité que le démarrage de cette initiative se fasse, symboliquement, dans cette région qui a des potentiels énormes et un développement inversement proportionnel à ses potentiels ! Je tenais à montrer qu’on ne l’abandonnait pas et qu’on proposera des choses très concrètes pour l’intérieur de la Corse.
- Avez-vous réussi votre pari ?
- Oui ! Nous avons rassemblé énormément de monde et plus d’une trentaine d’élus. C’était un pari osé de réussir à réunir, près de 500 personnes, un 19 juillet, en plein été, dans un village de l’intérieur. C’était, à la fois, un acte militant et la démonstration que l’attente à gauche est légitime et vraie. La démonstration, aussi, que tous ceux qui entreprennent et envisagent l’action publique non de manière partisane, mais autour d’une ambition pour la Corse, peuvent se retrouver partout sur le territoire.
- Est-ce une entrée en campagne ?
- Aujourd’hui, je démontre que j’ai réuni la Social-écologie et le PS et que des soutiens nous encouragent à aller dans ce sens. Je lance une plateforme élargie autour de ce socle dont nous avons besoin pour durer. Nous avons, aussi, besoin d’avoir des contacts à l’extérieur. Dans l’histoire de la Corse, le PS a apporté beaucoup de solutions. Même si, aujourd’hui, on pourrait croire que le gouvernement ne répond pas aux attentes de la Corse, on oublie que nous ne sommes pas des enfants gâtés. Ce n’est pas en décrétant que nous obtiendrons gain de cause, mais en prenant le temps d’expliquer et de convaincre. C’est le travail que nous allons mener.
- Y-aura-t-il une liste PS pour les territoriales ?
- Je ne vois pas les choses sous la forme d’une liste PS, mais d’une plateforme programmatique autour du socle et des idées de la Social-écologie qui sont les principes fondateurs du PS. Cette plateforme peut réunir des progressistes, des régionalistes et des identitaires et être une passerelle entre les Corses. Il est, donc, important que nous soyons organisés. C’est l’inorganisation qui nous met dans la difficulté et qui fait que la gauche apparaît éclatée. Nous devons travailler avec tous ceux qui osent, innovent et agissent.
- Il y a des personnalités, mais aussi de grands absents comme Jean-Charles Orsucci et Jean-Louis Luciani. Pourquoi ne sont-ils pas avec vous aujourd’hui ?
- La demande, qui m’était faite, était de déclencher une initiative pour travailler au renouveau de la gauche, une gauche progressiste et identitaire. Cette démarche est ouverte à tous, sans exclusive. Nous avons beaucoup souffert des divisions, il est temps d’aller de l’avant autrement. Nous avons réuni un certain nombre d’élus et de personnes de la société civile qui souhaitent que nous allions le plus loin possible. En fusionnant dès le 1er tour, il devient très difficile de faire entendre ses positions. Aujourd’hui, notre démarche est de pouvoir expliquer et clarifier la situation, à la fois, sur la gouvernance, les enjeux et les ambitions. Toutes les personnes, qui se retrouvent dans cette démarche, sont les bienvenues.
- Serez-vous tête de liste ?
- Aujourd’hui, le débat ne concerne pas la tête de liste. Bien entendu, nous allons, dans les semaines à-venir, travailler à constituer une liste. Il est important que nous puissions aller de l’avant et faire vivre, le plus loin possible, les idées et le projet que nous défendons. Mais ce projet, nous voulons le construire, comme le prouve la mobilisation, avec l’ensemble des Corses et des forces vives de la société.
- L’éclatement de la gauche n’est-il pas une chance pour le PS insulaire de conquérir une place plus proche de la norme nationale ?
- Je suis persuadé qu’il y a une redéfinition de l’échiquier politique et que le PS y a toute sa place. C’est très compliqué de représenter un parti de gouvernement. Il y a des réussites et des échecs, des périodes plus fastes et d’autres plus difficiles. L’important est la cohérence et la rigueur dans la durée. Le PS sera présent et moteur dans la démarche des territoriales. Il rassemblera, dans sa plateforme, des personnes d’identité différente du PS, mais partageant les mêmes ambitions et les mêmes valeurs.
- La rupture avec Paul Giacobbi est-elle consommée ?
- La gauche ne se résume pas à Paul Giacobbi ! Plusieurs sensibilités existent. Les clivages anciens gauche/droite ont vécu. L’échiquier politique est bouleversé. La Corse est en train de se remettre à l’endroit. Personne ne peut savoir comment réagiront les citoyens face aux enjeux qui nous attendent dans une situation économique et sociale très préoccupante. Pour ma part, je ne suis ni pour, ni contre quelqu’un. Je ne suis pas sur un champ personnel, mais sur une démarche d’idées, collective. L’important est de montrer qui nous sommes, nous-mêmes. Je défends un projet, une vision de la gouvernance et la Corse avec tous ceux qui me ressemblent.
- Quelles sont les grandes orientations de votre projet ?
- Je suis persuadée que les politiques publiques doivent s’orienter vers une entreprise qui tient compte des enjeux sociaux. L’entreprise est le seul domaine qui créera des emplois. Dans le public, les dotations diminuent, les services se réduisent. L’ensemble des services publics a créé près de 1200 emplois en 5 ans quand il y a 20 000 chômeurs ! L’avenir de l’emploi n’est pas dans le service public, même si celui-ci doit se redéfinir, se renforcer et s’élargir à de nouvelles missions. Il faut le soutenir, mais il doit venir en appui de l’initiative privée et de l’économie productive qui, seule, peut créer des emplois durables. La commande publique maintient le BTP dans une bulle ! Imaginez ce que va devenir la Corse après le PEI (Programme exceptionnel d’investissements) ! Si on n’anticipe pas cette sortie, on va droit au crash !
- L’enjeu de la prochaine mandature ne risque-t-il pas de se limiter à la mise en place de la collectivité unique ?
- Il est important, lors de la prochaine mandature qui durera deux ans, d’avoir une vision de long terme. L’enjeu sera l’installation de la collectivité unique qui doit être exemplaire en termes financier, de gouvernance et de compétences parce que nous sommes observés non seulement en Corse, mais aussi à l’extérieur. Mais, la Corse vit dans une très grande précarité. Il faut mettre en place des actions très concrètes pour solutionner les problématiques quotidiennes des Corses qui sont l’emploi, le logement et le lien social. Tout cela passera par une politique différente des transports et par l’accessibilité, partout, aux nouvelles technologies. La fracture numérique accentuera la précarité qui ‡est double.
- C’est-à-dire ?
- Auparavant, la Corse était basée sur les liens familiaux qui étaient très importants. Les grands-parents vivaient avec les enfants et avaient, souvent, des pensions qui accompagnaient la vie du ménage. Aujourd’hui, la précarité des anciens, c'est un seuil de pauvreté très bas et une retraite d’en moyenne 600 €. S’y ajoute la précarité des jeunes qui ne trouvent pas d’emplois. Les familles, en plus d’être éclatées par les nouveaux modes de vie, le sont aussi par ce manque de cohésion lié au niveau de vie. Un travail énorme doit être accompli pour essayer de relier ces liens sociaux et intergénérationnels et élever le niveau de vie des Corses. C’est un travail qui se fait dans la durée, mais il faut, à tout instant, apporter des solutions pour avancer un petit peu. Il n’y a pas de solution miracle ! Nous devons réunir toutes les énergies pour travailler aux transitions sociales, écologiques, économiques et énergétiques et accompagner ce changement de société et de perspective.
Propos recueillis par Nicole MARI.