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Dépôts pétroliers de Corse : On commence par bloquer le ravitaillement, et après ?


Jean-François Vinciguerra le Jeudi 14 Avril 2016 à 15:28

Que se passe-t-il réellement aux dépôts des pétroliers corses ? On est bien obligé de se poser la question dans la mesure où depuis des mois, le courant semble ne pas passer entre employés et direction. La situation sociale est en effet tendue après maintes tentatives de dialogue et aucune négociation ne semble s’engager entre les deux parties. Il se pourrait que dès ce vendredi, ou dans le courant de la journée, les salariés mènent une action sur le bateau ravitailleur. Et après ?



Après ce sera le durcissement probable du conflit, quand bien même les salariés assureraient la sécurité et les astreintes de sécurité du site du Vazziu.
Jeudi, le syndicat CGT du DPLC, filiale du groupe Rubis, a organisé une conférence de presse sur le site pour dénoncer les dysfonctionnements qui agitent la société et les différentes revendications des salariés qui, depuis des mois, demeurent sans réponse de la part de la direction régionale.


Jean-Michel Biondi, secrétaire de la CGT de Corse-du-Sud était sur place jeudimatin :
 « Il y a effectivement des revendications sociales qui ont été soulevées depuis des mois sur deux volets bien précis :
 - Le volet de l’application du droit, à savoir le maintien de l’activité astreinte qui ne se fait pas
 - Le règlement des repos compensateurs, c'est-à-dire toutes les heures  supplémentaires hors contingent qui ne sont pas payées depuis des années, de même que les congés payés suivant les règles légales, les différences de traitement entre les salariés de Bastia et ceux d’Ajaccio. Les salariés demandent une régularisation à la hausse.
 
En clair, un tas de revendications de droit sur les égalités salariales et autres primes d’insularité. Il y a donc situation de blocage qui dure depuis trois mois et les courriers adressés à la direction demeurent toujours sans réponse. Les salariés réclament l’intégration de l’entreprise de Corse dans le groupe Rubis terminal et l’octroi de l’ensemble des avantages obtenus au niveau national, qu’il s’agisse des œuvres sociales, intéressement, participation et autres primes…
 
- Demain, les salariés devraient arrêter de travailler pour empêcher le bateau de ravitailler le site ?      
Effectivement. Nous sommes dans le privé, donc pas de préavis à donner. Le travail peut reprendre le lendemain comme il peut ne pas reprendre
 
- Et si les revendications n’aboutissent pas ?
Tout simplement, le conflit va se durcir et les arrêts de travail se multiplier jusqu’à l’été, durant les mois de juillet et août. Le conflit dure depuis trois mois et la direction est au courant mais refuse de répondre. Si un jour la population venait à être pénalisée, il faut savoir que ce ne sont pas les salariés qui seront responsables mais bien la direction qui refuse de négocier et qui va conduire au blocage total. Il faut savoir également que le coût d’un bateau en rade qui ne décharge pas, s’élève à environ 10 000 euros, donc beaucoup plus cher que les astreintes. On peut imaginer dans le rapport de force ne cesser le travail que quand les bateaux arrivent. Nous verrons bien… 
J.-F. V.