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Découpage cantonal : Le "non" massif du conseil général de la Corse-du-Sud


José Fanchi le Lundi 27 Janvier 2014 à 21:27

On s’y attendait un peu compte tenu des prises de positions des élus, y compris ceux de l’opposition qui se sont abstenus de voter. Mais on savait que le découpage ne convenait à personne ou presque compte tenu des équilibres sur l’ensemble des régions et la gouvernance bicéphale qui semble ne pas être appréciée par tous.



Découpage cantonal : Le "non" massif du conseil général de la Corse-du-Sud
Jean-Jacques Panunzi qui a qualifié le projet de « redécoupage ruralicide » avait donné le ton en dénonçant les orientations votées par le Gouvernement de « mise en danger de l’équilibre du département, portant atteinte à son identité et un coup fatal à la ruralité qui est condamnée. Enterrer la ruralité c’est enterrer ce que nous sommes et une certaine idée de notre société… »
Plusieurs conseillers sont intervenus au cours de la séance, des maires également et de simples citoyens, pour la plupart contre le découpage.

Les interventions…
- Nicolas Alfonsi, « J’ai connu beaucoup de campagnes (52 ans de mandat) mais cette fois, je voterai contre ce projet de loi. Pourtant, une solution aurait pu être trouvée ; trois conseillers de plus auraient apporté un peu plus d’équilibre. Le canton à sa spécificité, ses habitudes. Donc, je suis contre la loi, contre le décret car ces ajustements microscopiques ne mèneront nulle part… »
- François Casasoprana, « C’est un moment particulier,, à un tel point qu’on en vient à douter de notre action, de notre efficacité. L’organisation de groupes de travail et de débats, c’est arrivé trop tard, j’ai donc fait le choix de la réforme bien que le système soit injuste. » Le Conseiller Général du 3e canton pratiques s'est élevé contre certaines pratiques du département, estimant que la politique menée ici « privilégie l’échec du milieu rural. Il demeure des interrogations, mais je ne veux pas faire de cette réunion une tribune politique. Il y aurait beaucoup à dire… »
- Jean-Louis Luciani a estimé pour sa part que ce redécoupage était « le point faible de la loi, la grande faiblesse d’une règle mathématique stupide. On aurait pu avoir un projet plus intelligent mais l’application stricte de la loi a été bâclée, raison pour laquelle le mécontentement s’est installé. Donc, je m’abstiendrai. »
- Laurent Marcangeli : « J’ai exprimé mon mécontentement par un vote négatif. A travers cette nouvelle carte, j’avais des craintes, des doutes. Le texte voté est attentatoire à l’équilibre. Ce découpage, on ne peut pas être pour, il faut apporter la contradiction. Un grand tort est en train de s’exprimer… »
- P.-P. Luciani : « Il faut surseoir à cette réforme qui peut s’avérer dévastatrice. Si l’on continue ainsi, on va directement à l’exclusion. Je voterai contre ce projet et surtout, il serait souhaitable que la Corse soit entendue… »
- Nathalie Ruggeri :  La conseillère du 6e canton a évoqué le binôme avec beaucoup d’humour et a cité Elisabeth Guigou puis est revenue sur le découpage : « C’est un mauvais prétexte pour une mauvaise action, c’est l'hypocrisie socialiste. Je voterai contre. »
- M. Versini : « Nous n’avons jamais été associés à ce découpage, à ce charcutage des cantons. A présent, quel sens devrons-nous donner au mot cohérence ? Ou est ce pilier de la République que l’on appelle égalité ? Je donnerai un avis défavorable. » 
- Jean-Christophe Angelini ne s’est pas seulement contenté de critiquer le projet, il a évoqué la crise majeure que l’on traverse actuellement : « C’est le point essentiel de nos préoccupations aujourd’hui. Je ne suis pas là pour créer un quelconque polémique mais bien pour dénoncer ce projet de découpage contre lequel d’ailleurs je voterai. C’est l’intérêt de la Corse qui est en jeu, raison pour laquelle je suis pour une réforme globale car la Corse à besoin de réformes. Il faut sortir des méandres d’un débat sans fin. Je suis pour une collectivité avec deux assemblées. Il faut impérativement que l’Etat entende la voix de la Corse. Notre intérêt est commun, fondamental. »
- Paul-Jo Caitucoli a rejoint les propos d de J.-C. Angelini et a déclaré : « C’est une réforme qui n’est pas honnête. Le découpage s’est fait sans absolument aucune concertation. J’étais déjà intervenu sur ce point en 2010 et comme mon collègue, j’avais proposé une collectivité et deux assemblées… »
Le conseil général de la Corse-du-Sud a donc voté "non" au projet de découpage cantonal : 18 voix contre et 4 abstentions. 
J .F.