Fabrice Figarella au moment de franchir la ligne d'arrivée après 175 km dans les jambes. (Photo sportograf.com)
Les accidents de la vie impliquent souvent par la suite un dépassement de soi. Une abnégation, pour remonter la pente qui pousse à surpasser des limites que le corps pensait infranchissables. Il y a dix ans, Fabrice Figarella, enfant de Bastia et de Figarella dans le Cap Corse, installé à Marseille où il dirige quatre cabinets de syndics à Marseille, Aubagne, La Ciotat et Toulon, est victime d’un accident de la route. Une épreuve qui l’a laissé à terre. Le choc est si violent qu’il passe de longs mois en convalescence pour réapprendre à marcher. Son histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’est sans compter sur la volonté de fer de ce Corse expatrié à Marseille. Avant cet accident, il avait un peu délaissé le sport.
Sélectionné parmi 60 000 candidats
Face à son invalidité temporaire, il a décidé de repousser les frontières du possible pour s’épanouir pleinement dans le trail long.
Petit à petit, Fabrice Figarella, qui vient de fêter ses cinquante ans, remonte la pente. Mieux encore, de nombreuses pentes. Après s’être essayé sur de petites distances, il va s’entraîner d’arrache-pied pour achever des ultratrails.
Finisher de plusieurs UTC à Corte « le plus beau de tous » selon notre sportif, dont le dernier en juillet, mais aussi de course telle que la prestigieuse Sainté-Lyon (Saint Etienne Lyon), Fabrice Figarella vient réaliser une plus belle performance encore : terminer la mythique UTMB. L’Ulrta trail du Mont-Blanc. Une course de 175 km pour 10 000 de dénivelé positif qu’il a bouclé en 43 heures. Un défi quasi surhumain qui lui a imposé une préparation de tous les instants. « J’ai eu la chance d’être retenu parmi les 60 000 candidats à cette épreuve dantesque. J’ai, dès lors, redoublé mes efforts entraînements. Je me suis donné à fond pour être fin prêt le jour J. »
Petit à petit, Fabrice Figarella, qui vient de fêter ses cinquante ans, remonte la pente. Mieux encore, de nombreuses pentes. Après s’être essayé sur de petites distances, il va s’entraîner d’arrache-pied pour achever des ultratrails.
Finisher de plusieurs UTC à Corte « le plus beau de tous » selon notre sportif, dont le dernier en juillet, mais aussi de course telle que la prestigieuse Sainté-Lyon (Saint Etienne Lyon), Fabrice Figarella vient réaliser une plus belle performance encore : terminer la mythique UTMB. L’Ulrta trail du Mont-Blanc. Une course de 175 km pour 10 000 de dénivelé positif qu’il a bouclé en 43 heures. Un défi quasi surhumain qui lui a imposé une préparation de tous les instants. « J’ai eu la chance d’être retenu parmi les 60 000 candidats à cette épreuve dantesque. J’ai, dès lors, redoublé mes efforts entraînements. Je me suis donné à fond pour être fin prêt le jour J. »
Qu'est-ce que je fais là ?
Le sourire est encore présent sur le visage de Fabrice Figarella quelques kilomètres après le départ de l'UTMB (Photo Sportograf.com)
Le départ a été donné le 29 aout dernier à Chamonix.
Au pied du Mont-Blanc, Fabrice Figarella se retrouve au milieu de tous les coureurs. L'élite mondiale est présente sur la ligne du départ. Des anonymes aussi comme lui ainsi que d'autres Corses encore. Mais comme la préparation a été de qualité, le D+ et les kilomètres n' impressionnent pas notre cap corsin. " Je n'étais pas intimidé. Même si sur ce départ étaient présents de très grands champions. Je savais que j'étais à ma place parmi eux. Je me suis quand même dit un peu avant avec lucidité et humilité : qu'est-ce que je fais là?" concède Fabrice qui sait tous les efforts endurés pour parvenir à courir l'UTMB.
Au pied du Mont-Blanc, Fabrice Figarella se retrouve au milieu de tous les coureurs. L'élite mondiale est présente sur la ligne du départ. Des anonymes aussi comme lui ainsi que d'autres Corses encore. Mais comme la préparation a été de qualité, le D+ et les kilomètres n' impressionnent pas notre cap corsin. " Je n'étais pas intimidé. Même si sur ce départ étaient présents de très grands champions. Je savais que j'étais à ma place parmi eux. Je me suis quand même dit un peu avant avec lucidité et humilité : qu'est-ce que je fais là?" concède Fabrice qui sait tous les efforts endurés pour parvenir à courir l'UTMB.
Terminer coûte que coûte
Très vite, il faut faire abstraction de la pression. Ne pas se comparer, oublier les regards, juste se concentrer sur sa course. Avancer et parvenir au seul objectif qu’il s’était fixé plusieurs mois avant le départ : « terminer coûte que coûte et finir, franchir la ligne d’arrivée quoiqu’il advienne. » Un leitmotiv, adossé à une stratégie de course qui a été payant « Je m’étais imposé de partir en queue du peloton. En gérant mes efforts sans me laisser griser et en observant les autres coureurs. »
C’était sans compter sur les évènements climatiques qui ont rajouté une dose supplémentaire à la souffrance physique déjà endurée. Fabrice Figarella va affronter plusieurs tempêtes de neige aux cols du Bonhomme et de la Seigne. Un -10 degrés relevé au lac Combal à l’aube du deuxième jour sans oublier les deux nuits entières passées sous la pluie, le vent, le brouillard.
Autant d’obstacles naturels surmontés tout comme un pépin physique. « À Champex, au kilomètre 150 j’ai ressenti une vive douleur au mollet. J’ai compris que c’était une contracture. J’ai chassé le doute qui m’emplissait l’esprit et j’ai continué de progresser. »
Les encouragements des bénévoles mais aussi de son équipe d’assistance finissent de le convaincre qu’il doit aller au bout. Les hallucinations liées au manque de sommeil s’ajoutent à la souffrance physique. Mais Fabrice ne lâche rien. Kilomètre après kilomètre, il avance. Ne perd pas de vue son objectif. Il dépasse 800 coureurs en fin de compte et arrive à Chamonix après 43 heures d’efforts intenses.
C’était sans compter sur les évènements climatiques qui ont rajouté une dose supplémentaire à la souffrance physique déjà endurée. Fabrice Figarella va affronter plusieurs tempêtes de neige aux cols du Bonhomme et de la Seigne. Un -10 degrés relevé au lac Combal à l’aube du deuxième jour sans oublier les deux nuits entières passées sous la pluie, le vent, le brouillard.
Autant d’obstacles naturels surmontés tout comme un pépin physique. « À Champex, au kilomètre 150 j’ai ressenti une vive douleur au mollet. J’ai compris que c’était une contracture. J’ai chassé le doute qui m’emplissait l’esprit et j’ai continué de progresser. »
Les encouragements des bénévoles mais aussi de son équipe d’assistance finissent de le convaincre qu’il doit aller au bout. Les hallucinations liées au manque de sommeil s’ajoutent à la souffrance physique. Mais Fabrice ne lâche rien. Kilomètre après kilomètre, il avance. Ne perd pas de vue son objectif. Il dépasse 800 coureurs en fin de compte et arrive à Chamonix après 43 heures d’efforts intenses.
Une renaissance
En franchissant la ligne d’arrivée dimanche 31 août en fin de matinée, il s’est remémoré tout le chemin parcouru depuis son accident dix ans plus tôt. Une vie qui aurait pu être brisée, mais qui finalement se trouve transformée grâce aux efforts physiques. « Pour moi il s’agit d’une véritable renaissance », avoue-t-il, « Sans le sport, je n’en serai sans doute pas là aujourd’hui tant sur les plans professionnel familial ou amical. J’ai été profondément métamorphosé. Et l’UTMB ne fait que confirmer ce que j’ai appris au fil du temps et des épreuves traversées. Les vrais héros ne sont pas les élites. Ce sont les salariés, les artisans, les chefs d’entreprise, les parents qui jonglent entre le travail, la famille et les entraînements pour se préparer. Ceux qui organisent leur vie pour réaliser leurs rêves. Pour moi l’UTMB ce n’est pas seulement qu’une course, c’est aussi une leçon, d’abnégation, d’humilité et de quête de sens, qui marque un homme à vie. » Une transformation entamée il y a 10 ans pour Fabrice Figarella qui, aujourd’hui, après toutes ses ascensions est une réelle résurrection.
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