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Corse-du-Sud : Les Bains de Taccana veulent renaître de leurs cendres


le Mardi 15 Novembre 2022 à 19:40

Afin de permettre de la concrétisation du projet de réhabilitation de cette ancienne station thermale, les nouveaux propriétaires des lieux ont lancé une campagne de financement participatif. Ils espèrent pouvoir ouvrir dès l’été prochain un nouvel espace spa détente, autour de ces eaux sulfurées naturellement chaudes exploitées depuis la domination génoise



Capture d'écran site internet
Capture d'écran site internet
Ses eaux sulfurées naturellement chaudes ont rencontré un grand succès durant plusieurs siècles. Exploitée depuis la domination génoise de l’île, la station thermale des Bains de Taccana, située à Zigliara, entre Ajaccio et Propriano, a toutefois fermé ses portes il y a une quinzaine d’années. 
Afin de pas laisser morceau de patrimoine à l’abandon et de lui redonner ses lettres de noblesse en en faisant un lieu dédié à la détente et au bien- être, Vanessa et Sébastien Lucciani, les nouveaux propriétaires, ont lancé une campagne de financement participatif  jusqu’au 11 décembre prochain. Pour concrétiser son projet de réhabilitation, le couple a en effet besoin de 9000 euros dans l’objectif de pouvoir obtenir un prêt bancaire.
 
« La participation à cette campagne peut être un don libre, mais elle peut aussi être un achat anticipé. En payant maintenant le prix du hammam ou un massage, les contributeurs nous permettent d’avoir de l’avance de trésorerie et cela leur laisse la possibilité de venir à l’ouverture et de ne plus rien avoir à payer à ce moment-là », indique Vanessa Luciani en soulignant que la plateforme de financement est basée sur le tout ou rien : « Si nous n’atteignons pas la somme de 9000 euros, toutes les sommes versées par les contributeurs leur seront remboursées ».
 
"La magie du vécu"
Originaires de l’Extrême Sud, Vanessa Luciani et son mari ont acquis ce bien un peu par hasard en janvier dernier, alors qu’ils étaient initialement en quête d’une maison pour y installer leur foyer. « Quand j’ai commencé à regarder les annonces sur Internet, je suis tombée très rapidement sur l’annonce des Bains de Taccana et je suis tombée immédiatement amoureuse des lieux. Quand nous avons visité la station, pourtant abandonnée, il y a un an et demi, il y a eu la magie du vécu, de la tradition, le truc qui fait que nous nous sommes regardés avec mon mari et que nous nous sommes dits que c’est là que nous voulions vivre, peu importe les travaux qu’il faut », sourit-elle en confiant qu’elle a aussi vu là le signe qui lui manquait pour se décider à changer de vie : « Je suis infirmière, mais épuisée par des années de travail à l’hôpital, puis par les trois années de Covid, je suis aujourd’hui sur les rotules, alors que je suis loin de ma fin de carrière. Le soin c’est en moi, j’ai besoin de cela, mais je ne peux plus prendre soin à l’hôpital car j’y laisse ma santé. Donc je voulais m’orienter vers du soin de confort et de bien-être, où je ne sois pas confrontée tous les jours à des gens qui souffrent ou qui vont mourir. J’ai gardé cela dans un coin de ma tête pendant plusieurs années, mais je n’envisageais pas cela tout de suite jusqu’à ce que je tombe sur cette annonce de la vente des Bains de Taccana ».
 
Loin de se laisser dissuader par l’ampleur des travaux, le couple s’est lancé dans la rénovation des 400m2 du bâtiment de fond en comble. À commencer par une partie de l’étage, qu’ils ont transformé pour devenir leur appartement. « Par ailleurs, une grosse partie des travaux consistent en de la démolition. L’établissement tel qu’il était utilisé jusqu’en 2006 avait un agrément cure thermale de la Sécurité Sociale que nous ne souhaitons pas reprendre. Nous souhaitons vraiment faire quelque chose pour l’aspect ludique et confort sans prise en charge. Or, quand les lieux étaient prévus pour de la cure thermale, ils étaient vraiment cloisonnés. Il y avait une quinzaine de toutes petites salles pour faire des soins de balnéothérapie ou des aérosols. Ces salles n’ont plus lieu d’être et nous avons donc abattu ces cloisons », détaille Vanessa Luciani en pointant aussi les gros travaux qui ont été entrepris à l’extérieur pour libérer le terrain des ronces. 

Les bains de l'extérieur
Les bains de l'extérieur
L'attente d'un fond public et d'une subvention 
Armés de leurs plans pour l’aménagement du futur espace spa, ils attendent aujourd’hui l’accord de leur prêt et, ils l’espèrent, le déblocage de fonds publics via une subvention et une avance remboursable pour pouvoir continuer les travaux. 
« Au programme : 400m2 en bord de rivière grâce aux eaux sulfurées naturellement chaude à 34°C aux nombreuses vertus thérapeutiques », dévoile le couple en énumérant les futurs équipements : « Deux anciens bains génois rénovés en intérieur, une piscine extérieure, deux douches à affusion, un véritable hammam utilisation aussi ces eaux venant des entrailles de la terre, une salle fitness tout équipée, et une salle de massage pour des séances relaxantes ».
 
Les nouveaux propriétaires ont aussi souhaité aménager deux appartements au premier étage, afin de laisse aux futurs clients des Bains la possibilité de loger sur place. « Nous aimerions pouvoir mettre en avant des séjours tout compris basés sur le bien-être, pour un anniversaire de mariage par exemple. Nous pourrions ainsi offrir un week-end de dépaysement sans partir trop loin », indique Vanessa Luciani. Le couple imagine aussi la possibilité d’organiser des fêtes et notamment des mariages en ce lieu dont la magie continue de les émerveiller chaque jour. « Il y a un immense toit terrasse qui surplombe la rivière. Nous imaginons sans difficulté pouvoir y faire un banquet, tout en permettant aux convives de pouvoir profiter des bains », glisse la jeune femme. « C’est un lieu qui est appelé à devenir un lieu de détente et de relaxation, de lâcher prise. Je crois que l’on en a besoin », résume-t-elle en annonçant espérer une ouverture à l’été 2023 : « C’est un souhait. Cela ne veut pas dire que ce sera réalisable car ça dépendra également du délai d’acheminement des matériaux et de la disponibilité des différents artisans qui doivent intervenir. Mais toutes les études préalables ont été faites, nous n’attendons vraiment que le top départ du financement ».