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Corse-du-Sud : De nouveaux emplois d'avenir pour 2014


Marilyne SANTI le Vendredi 7 Mars 2014 à 22:56

C’est en présence de Christophe Mirmand, préfet de Corse, qu’a eu lieu vendredi en préfecture d’Ajaccio, la signature de trois conventions d’emploi d’avenir. Mélissa Lampert l’une des signataires est une passionnée d’équitation, titulaire d’un BEPA « activités hippiques » . Cet emploi d’avenir au titre de palefrenière qui la lie au Centre équestre des Ecuries de la Tour, devrait lui permettre de concrétiser son projet professionnel qui est d’obtenir un BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) mention Equitation. Cette cérémonie en présence de représentant de l’INSEE et de la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) a permis, en cette veille de journée internationale de la femme, de préciser quelques chiffres relatifs à ces dernières dans le monde professionnel et plus particulièrement sur notre île. Après un retour chronologique sur la journée internationale des femmes il a été brièvement fait état des violences faites aux femmes sur la région.



Un élargissement du dispositif

Corse-du-Sud : De nouveaux emplois d'avenir pour 2014
Ce dispositif a une vocation éminemment sociale dans la mesure où il s’adresse à des jeunes sans emploi et sans diplôme, ou titulaires d’un CAP/BEP de 16 à 25 ans, voire 30 ans pour les travailleurs handicapés, mais avec une exception jusqu’au niveau bac + 3 pour des jeunes résidant en zone urbaine sensible, en zone de revitalisation rurale ou outre-mer. 
Depuis septembre 2013, les emplois d’avenir ne concernent plus exclusivement le secteur public ou le réseau associatif mais également les entreprises sous réserve que ces dernières satisfassent aux obligations de formation et de tutorat du jeune concerné. Car là réside la problématique : non pas embaucher obligatoirement un jeune mais lui donner les moyens lors de la durée de son contrat d’être formé et de mettre ainsi de son côté toutes les chances de décrocher un emploi pérenne dans le domaine qui l’intéresse.

Trois jeunes bénéficiaires

Le tuteur de Mélissa pour ce projet, Jean-Paul Folacci, tout en reconnaissant que l’attrait primordial pour l’employeur réside dans l’aide apportée à hauteur de 75% de la rémunération brute mensuelle au niveau du SMIC, a opté pour le recrutement de jeunes et s’est dit être très satisfait de voir Mélissa jouer le jeu à fond. Il s’est réjoui que ce dispositif d’emploi d’avenir permette à sa protégée de bénéficier d’une tranquillité d’esprit pour les trois prochaines années, et il est certain qu’elle saura les mettre à profit pour parfaire son savoir-faire.
Un des deux autres jeunes bénéficiaires, Denis Ginger, était représenté par Claudine Tomasi, responsable de l’association « les jardins de l’Empereur » depuis 1995. Madame Tomasi  assure le tutorat de Denis, qui a en charge depuis un mois dans ce quartier populaire d’Ajaccio l’accueil des jeunes enfants en période de hors-temps scolaire. Elle a l’espoir que ce dernier puisse être fermement embauché à l’issue de son emploi d’avenir car le dévouement au service des jeunes dans les quartiers populaires n’est pas un luxe inutile. Ce dispositif représente pour Denis la possibilité de concrétiser son projet professionnel qui consiste à être formé à titre d’éducateur dans le domaine de l’animation. Gageons que ceci contribuera à diversifier l’offre en termes d’activités pour les enfants et les adolescents du quartier de l’empereur.
La dernière bénéficiaire, Christiane Angelini, était absente mais il n’en demeure pas moins que son projet professionnel est très intéressant puisqu’il se situe dans le domaine de l’environnement. Christiane souhaite en effet suivre une formation en la matière en vue d’accueillir et d’informer les différents publics mais surtout de mettre en valeur le patrimoine culturel et naturel de notre île.

Des chiffres éloquents de la DIRECCTE et de l’INSEE

 Malgré une forte hausse de leur taux d’activité depuis 1999, les femmes de 15 à 64 ans demeurent moins actives qu’au niveau national (62% contre 68%). Le chômage les épargne moins que les hommes (54,3% contre 50,1% au niveau national). Celles qui travaillent sont surtout salariées même s’il est à noter que le non-salariat est globalement plus courant en Corse que sur le continent et elles occupent en majorité des postes d’employées. Leurs emplois sont concentrés sur des métiers administratifs ou de santé. Généralement moins bien rémunérée que les hommes, notons que les écarts de salaires sont moins marqués qu’au niveau national (18% en moins en Corse contre 24% au niveau national). Toutefois, ceci est relativisé du fait des caractéristiques générales de l’emploi en Corse moins rémunérateur que sur le continent.

La journée internationale des femmes : Un repère nécessaire

Le 8 mars est célébrée la journée internationale des femmes à travers le monde. C’est par conséquent l’occasion de revendiquer l’égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes.
En France, c’est en 1982, sous le premier mandat de François Mitterand, qu’est décidé de célébrer officiellement la journée internationale des femmes, le 8 mars de chaque année.
Hélas, force est de constater qu’encore aujourd’hui les femmes, bien davantage que les hommes, sont touchées par le chômage et la précarité, peinent pour concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale, doivent se battre pour faire admettre qu'un travail égal conduit à un salaire égal.
En matière de violences faites aux femmes, quelques éléments locaux nous amènent à être relativement optimistes.
En effet, en dépit d’un fait divers récent particulièrement tragique, il est observé que la Corse se situe en deçà de la moyenne nationale des violences faites aux femmes. Une des explications à cela réside sans doute dans le fait que depuis quelques années, les femmes corses osent aller porter plainte pour ce qu’elles subissent, ce qui atteste d’une entrée dans la modernité de notre société méditerranéenne où les affaires de la maison de ce type sont trop longtemps restées tues.
Dans le même temps, certaines de nos traditions positives sont conservées puisque le taux des femmes dont l’âge excède 75ans et vivant avec deux autres générations est le plus élevé de France car là aussi, les femmes qui vieillissent davantage que les hommes pâtissent du même coup de la solitude à un âge avancé.

Jean-Christophe Latour-Carlotti