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Conseil municipal d'Ajaccio : dernier débat sur le budget 2019


Cathy Cuttoli le Lundi 25 Mars 2019 à 22:52

Pour le troisième conseil municipal de l'année, le budget 2019 a été adopté sans surprise lundi soir dans la salle tout fraichement baptisée ''salle Charles Ornano''. Un budget stable qui a eu le mérite d'épargner les Ajacciens d'une hausse de leur taxe d'habitation. Pas suffisant selon l'opposition qui note tout de même un effort de la majorité. Une majorité dans l'embarras face à une facture de 35 millions euros réclamée par le fournisseur d'énergie ENGIE.



Malgré une période préélectorale toujours délicate, les échanges sont restés courtois lundi soir pour cet ultime débat sur le budget primitif 2019.
127 millions d’euros votés avec une opposition, loin d’être au complet, qui s’est tout juste abstenue. La mission est accomplie pour la municipalité qui avait pour priorité de maintenir un service public important tout en maîtrisant les dépenses. Le premier adjoint Stéphane Sbraggia a rappelé la volonté de poursuivre la politique de désendettement tout en maintenant un investissement soutenu sans pour autant augmenter l’imposition.
Une réussite temporaire selon le socialiste Jean-Marc Giabrini qui assure que la taxe d’habitation augmentera obligatoirement dans les années à venir.
 

Un effort notable, mais pas suffisant

La section de fonctionnement du budget à augmenté d’environ 1,11 % depuis 2014. La section d’investissement a quant à elle connu une progression de 24 % sur la même période.
La masse salariale  est elle passée de 0,19 % en 2018 à - 0,27 %. Un effort notable mais pas suffisant selon Paul-Antoine Luciani, conseiller municipal d'opposition. Ce dernier n’a pas manqué de rappeler longuement que la majorité des projets d’aménagements en cours de finalisation, notamment dans les quartiers des Cannes et des Salines, sont le fruit du travail de la précédente mandature.
Le budget 2019 s’inscrit, selon lui, dans la ligne des budgets précédents. Le montant global des dépenses de fonctionnement de personnel se maintient et représente toujours 72% des dépenses. ''Je ne veux pas minimiser les efforts consentis, assure l’élu, mais il reste trop modestes.''
Après être revenu sur les 35 millions d’euros de dette pour la privatisation d’EDF, Paul-Antoine Luciani a fait part de son inquiétude face au désengagement de l’Etat du projet de cité administrative prévu en lieu et place de l’actuel hôpital de la Miséricorde. Un regret pour Laurent Marcangeli qui assure que ce choix était pourtant le bon.
 
''Cet investissement était nécessaire. Il aurait été utile à nos services publics, aux personnels mais également aux usagers. Quand on voit le déficit budgétaire de notre Nation, je ne pense pas que les dizaines de millions d’euros investis dans la cité administrative auraient changé les choses. Ce n’est pas le premier revirement de l’Etat mais ce dernier est vraiment regrettable.’’

Appel à la solidarité nationale

Après s’être alarmé de la baisse des dotations et l’obligation de la ville d’investir à hauteur de 60 % là où elle ne s’engageait qu’à 25 %, l’édile a avoué sa stupéfaction en découvrant la facture de 35 millions d’euros demandée par la société ENGIE. Le fournisseur d’énergie, considérant que les travaux de sécurisation de la zone du Loretto étaient couteux, a augmenté sa facture. De 5 millions d'euros annuelle pour l’approvisionnement en gaz, l'industriel est passé à 8 millions d’euros .
''Un drame pour les finances publiques’''selon Laurent Marcangelli. Ce dernier c'est tourné vers l'Etat et a fait appel à la solidarité nationale.
Argumentant sur une situation géographique et démographique spécifique rendant sa demande légitime, l’édile se dit méfiant sur la suite d'une telle demande.
 
''Je n’ai pas le sentiment que nous ayons une dette. Nous sommes seulement en train de sécuriser une zone classée à haut risque.Ce n’est pas un bras de fer mais ça s’en approche. Si nous ne pouvons pas payer il faudra bien que quelqu’un s’en charge. Nos spécificités insulaire nécessitent une aide et l'Etat doit répondre à cela.'' 
 
Si cette solution est acceptée, la mandature Marcangeli pourra ajouter l'économie de quelques millions à son bilan  .