Hémicycle de la CTC : Les bancs nationalistes vides.
C’est, donc, un mot malencontreux de Paul Giacobbi qui met le feu aux poudres, alors que le président de l’OEC, Pierre Ghionga répond à l’élue socialiste, Marie-Paule Bartoli, lors d’une question orale. Celle-ci s’inquiéte de la crise sociale qui s’enlise à l’Office et demande des explications, notamment sur l’absence de la mise en place d’une commission de recrutement, demandée depuis le début de l’année, et l’absence de réunion des instances représentatives du personnel.
Un conflit dans l’impasse
Rappelons que, depuis 3 ans, depuis l’installation de la mandature Giacobbi qui s’est traduite par l’éviction du directeur, l’OEC est en proie à un malaise social qui ne s’apaise pas. Selon Femu a Corsica et Corsica Libera, les accords conclus, pour calmer le jeu, avec les représentants des personnels, n’auraient pas été respectés.
Le recrutement, en août dernier, d’un nouveau Directeur des ressources humaines (DRH), Jean-Marie Agboton, dont la période d’essai arrive à terme, a rallumé l’incendie qui couvait. Soutenu par les élus territoriaux nationalistes, tous groupes confondus, qui tentent une sortie d’impasse, le personnel refuse la nomination définitive du DRH, remet en cause la véracité de son curriculum vitae et dénonce « son comportement inadapté » et « la souffrance morale » qu’il inflige aux employés qu’il dirige. Il fait grève depuis une semaine.
Mardi, une réunion de médiation entre la direction de l’OEC, ses administrateurs et ses personnels se solde par un échec. Mercredi, une nouvelle réunion entre les responsables syndicaux et la direction, arbitrée par la DIRECCTE, connait le même sort. Le conflit est dans l’impasse.
Des propositions rejetées
Dans sa réponse, le président de l’OEC rappelle que le recrutement du DRH a été autorisé par les élus de la CTC et entériné par le conseil d’administration de l’Office. Il déclare avoir tenté de mettre en place la Commission de recrutement : « Je n’ai jamais caché ma réticence à ce que la compétence de l’Autorité publique soit transférée vers les syndicats, mais, de surcroît, dans cette affaire, la vérité est que j’ai inscrit la désignation des membres de la commission de recrutement à l’ordre du jour du Conseil d’administration, mais ce sont les représentants syndicaux qui ont demandé, depuis juin, de surseoir encore, sans pour autant donner quelque explication écrite que ce soit ».
Il revient sur ses propositions de sortie de crise, refusées par les syndicats, notamment la mise à l’écart provisoire, le temps d’une expertise interne, du DRH, l’ouverture d’une enquête sur le droit de retrait formulé par 4 salariés de ce service et la mise en place d’une mission d’appui pour faciliter les relations sociales au sein de la structure. « Les syndicats ont refusé en arguant du fait que Mr Agboton était potentiellement dangereux pour tous les personnels de l’Office et qu’en conséquence, il ne devait plus être dans aucun site de l’office. La dernière proposition des syndicats est de détacher Mr Agboton à la CTC. Mes convictions politiques et philosophiques ne me permettent pas de stigmatiser Mr Agboton en le contraignant à travailler dans une sorte de cage », ajoute-t-il. Avant de demander au personnel de reprendre le travail.
Dérapage verbal
La réponse de Pierre Ghionga, même si elle n’est pas du goût des élus nationalistes, ne déclenche pas la polémique pour autant. C’est un mot malencontreux, prononcé par Paul Giaccobi, qui en sera le détonateur. Alors que Pierre Ghionga est en train de parler des accusations lancées contre le DRH, le président de l’Exécutif lâche à haute voix, volontairement bien intelligible : « Et, il est noir ! ». Une référence à la couleur de peau de Jean-Marie Agboton qui, depuis une semaine, tente de porter la question de son rejet sur le terrain du racisme.
La réaction des Nationalistes est immédiate. Dans un brouhaha général, ils crient au scandale.
Etranges propos
La session se poursuit néanmoins avec une nouvelle question orale, posée par l’élue de droite, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, sur la valse des directeurs dans les offices et agences. Pendant ce temps, les groupes nationalistes se consultent pour déterminer la marche à suivre. Dans sa réponse, Paul Giacobbi se laisse aller à un autre dérapage devant la presse et le public, la séance étant retransmise par FR3 Via Stella. Il tient des propos quasiment diffamatoires à l’encontre des anciens directeurs d’offices qu’il a congédiés en 2010 et qu’il cite nommément, un par un, dévoilant leurs dossiers personnels et les contentieux en cours. Il s’en prend particulièrement à l’un d’eux et accuse un médecin de faire de faux certificats.
Le président du groupe Femu a Corsica, Jean-Christophe Angelini demande une interruption de séance. Camille de Rocca-Serra, du groupe Rassembler pour la Corse, s’inquiète de la tenue de tels propos, estimant qu’ils relèvent de débats en commission et que des noms, des dossiers personnels et des chiffres ne peuvent être jetés en pâture au public.
Des bancs vides
Pascaline Castellani, qui remplace au perchoir de l’Assemblée Dominique Bucchini retenu par Christiane Taubira, refuse de suspendre. Les Nationalistes quittent, alors, l’hémicycle pour rencontrer les représentants des personnels de l’OEC qui, jusqu'en début d’après-midi, n’arrivent, cependant pas, à franchir les grilles de la CTC. Finalement, une dizaine d'entre-eux est admis dans l'enceinte de l'Assemblée de Corse où ils sont reçus par les élus nationalistes.
La reprise de la session, à 15 heures, avec la présentation du budget par Paul Giacobbi, se fait sans aucun élu de Femu A Corsica, de Corsica Libera et d'U Rinnovu. Affaire à suivre...
N.M.
Un conflit dans l’impasse
Rappelons que, depuis 3 ans, depuis l’installation de la mandature Giacobbi qui s’est traduite par l’éviction du directeur, l’OEC est en proie à un malaise social qui ne s’apaise pas. Selon Femu a Corsica et Corsica Libera, les accords conclus, pour calmer le jeu, avec les représentants des personnels, n’auraient pas été respectés.
Le recrutement, en août dernier, d’un nouveau Directeur des ressources humaines (DRH), Jean-Marie Agboton, dont la période d’essai arrive à terme, a rallumé l’incendie qui couvait. Soutenu par les élus territoriaux nationalistes, tous groupes confondus, qui tentent une sortie d’impasse, le personnel refuse la nomination définitive du DRH, remet en cause la véracité de son curriculum vitae et dénonce « son comportement inadapté » et « la souffrance morale » qu’il inflige aux employés qu’il dirige. Il fait grève depuis une semaine.
Mardi, une réunion de médiation entre la direction de l’OEC, ses administrateurs et ses personnels se solde par un échec. Mercredi, une nouvelle réunion entre les responsables syndicaux et la direction, arbitrée par la DIRECCTE, connait le même sort. Le conflit est dans l’impasse.
Des propositions rejetées
Dans sa réponse, le président de l’OEC rappelle que le recrutement du DRH a été autorisé par les élus de la CTC et entériné par le conseil d’administration de l’Office. Il déclare avoir tenté de mettre en place la Commission de recrutement : « Je n’ai jamais caché ma réticence à ce que la compétence de l’Autorité publique soit transférée vers les syndicats, mais, de surcroît, dans cette affaire, la vérité est que j’ai inscrit la désignation des membres de la commission de recrutement à l’ordre du jour du Conseil d’administration, mais ce sont les représentants syndicaux qui ont demandé, depuis juin, de surseoir encore, sans pour autant donner quelque explication écrite que ce soit ».
Il revient sur ses propositions de sortie de crise, refusées par les syndicats, notamment la mise à l’écart provisoire, le temps d’une expertise interne, du DRH, l’ouverture d’une enquête sur le droit de retrait formulé par 4 salariés de ce service et la mise en place d’une mission d’appui pour faciliter les relations sociales au sein de la structure. « Les syndicats ont refusé en arguant du fait que Mr Agboton était potentiellement dangereux pour tous les personnels de l’Office et qu’en conséquence, il ne devait plus être dans aucun site de l’office. La dernière proposition des syndicats est de détacher Mr Agboton à la CTC. Mes convictions politiques et philosophiques ne me permettent pas de stigmatiser Mr Agboton en le contraignant à travailler dans une sorte de cage », ajoute-t-il. Avant de demander au personnel de reprendre le travail.
Dérapage verbal
La réponse de Pierre Ghionga, même si elle n’est pas du goût des élus nationalistes, ne déclenche pas la polémique pour autant. C’est un mot malencontreux, prononcé par Paul Giaccobi, qui en sera le détonateur. Alors que Pierre Ghionga est en train de parler des accusations lancées contre le DRH, le président de l’Exécutif lâche à haute voix, volontairement bien intelligible : « Et, il est noir ! ». Une référence à la couleur de peau de Jean-Marie Agboton qui, depuis une semaine, tente de porter la question de son rejet sur le terrain du racisme.
La réaction des Nationalistes est immédiate. Dans un brouhaha général, ils crient au scandale.
Etranges propos
La session se poursuit néanmoins avec une nouvelle question orale, posée par l’élue de droite, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, sur la valse des directeurs dans les offices et agences. Pendant ce temps, les groupes nationalistes se consultent pour déterminer la marche à suivre. Dans sa réponse, Paul Giacobbi se laisse aller à un autre dérapage devant la presse et le public, la séance étant retransmise par FR3 Via Stella. Il tient des propos quasiment diffamatoires à l’encontre des anciens directeurs d’offices qu’il a congédiés en 2010 et qu’il cite nommément, un par un, dévoilant leurs dossiers personnels et les contentieux en cours. Il s’en prend particulièrement à l’un d’eux et accuse un médecin de faire de faux certificats.
Le président du groupe Femu a Corsica, Jean-Christophe Angelini demande une interruption de séance. Camille de Rocca-Serra, du groupe Rassembler pour la Corse, s’inquiète de la tenue de tels propos, estimant qu’ils relèvent de débats en commission et que des noms, des dossiers personnels et des chiffres ne peuvent être jetés en pâture au public.
Des bancs vides
Pascaline Castellani, qui remplace au perchoir de l’Assemblée Dominique Bucchini retenu par Christiane Taubira, refuse de suspendre. Les Nationalistes quittent, alors, l’hémicycle pour rencontrer les représentants des personnels de l’OEC qui, jusqu'en début d’après-midi, n’arrivent, cependant pas, à franchir les grilles de la CTC. Finalement, une dizaine d'entre-eux est admis dans l'enceinte de l'Assemblée de Corse où ils sont reçus par les élus nationalistes.
La reprise de la session, à 15 heures, avec la présentation du budget par Paul Giacobbi, se fait sans aucun élu de Femu A Corsica, de Corsica Libera et d'U Rinnovu. Affaire à suivre...
N.M.