La chute du gouvernement Bayrou est une mauvaise nouvelle pour la Corse et le processus d’autonomie. Après son renversement, lundi soir, par l’Assemblée nationale, le Premier ministre, François Bayrou, a présenté, mardi matin, sa démission au Chef de l’Etat. Sa chute entraine avec elle, non seulement son projet de budget 2026 qui l’a provoquée, mais remet aussi en cause nombre de projets de réformes qu’il a initiées et soutenues, notamment l’avenir du processus d’autonomie de la Corse déjà, par lui-même, fort malmené. A quelques semaines de la présentation en première lecture au Sénat du projet de loi d’écritures constitutionnelles, -un débat qui s’annonçait fort délicat -, c’est un nouvel obstacle qui se dresse sur le chemin de croix que constitue le combat pour un statut d’autonomie. L’inquiétude et la frustration dominent chez les Nationalistes, comme le reconnaissait, la semaine dernière, dans nos colonnes, Paul-André Colombani, député PNC de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, membre du groupe LIOT : « C’est surtout frustrant de se retrouver avec une nouvelle incertitude à quelques semaines du débat prévu sur la Corse. C’est un débat que l’on attend depuis longtemps, et même s’il n’est pas gagné d’avance, on ne voudrait pas qu’il nous passe sous le nez ». D’autant plus que jamais les soutiens à Paris et de la part d’un gouvernement n’ont été aussi favorables : « C’est très contrariant. Le Premier ministre, le ministre Rebsamen et d’autres ministres ont été très loyaux sur la question Corse. Ils ont poussé le projet de loi sur l’autonomie dans des conditions pas faciles, n’ont jamais renoncé à essayer d’avancer dans un cheminement constitutionnel pour donner un statut d’autonomie à la Corse », commentait, à son tour, Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse.
L’inconnue de Matignon
Si l’instabilité politique nationale est catastrophique pour la France, elle plonge, encore une fois, la Corse dans l’incertitude la plus totale. D’autant que se profile le spectre de la dissolution qui, en juin 2024, avait déjà stoppé en plein vol le calendrier constitutionnel. Pourtant, tout est-il perdu pour autant ? C’est aller un peu vite que de l’affirmer. Plusieurs hypothèses sont possibles. Tout dépend, en fait, du nom et de la couleur politique du prochain locataire de Matignon que le Président de la République devrait nommer, a-t-il dit, « dans les tous prochains jours », mais aussi de la durée de vie du futur gouvernement. Des noms circulent déjà, notamment celui du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ancien LR, très proche d’Emmanuel Macron, qui était déjà favori il y a huit mois avant d’être évincé sur le fil par François Bayrou, ou de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Cette ancienne socialiste, devenue elle aussi macroniste, garde, pour sa part, un certain recul critique envers le Chef de l’Etat. Egalement, celui des anciens LR, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, en charge du dossier corse sous le gouvernement Barnier, ou Gérald Darmanin, qui a mené les discussions de Beauvau. Autant de personnalités favorables à la poursuite du processus et qui sont, donc théoriquement, une bonne nouvelle. « Nous avons depuis huit ans appris à travailler avec eux. Ce sont des gens qui nous ont toujours aidés sur le processus et qui l’ont toujours poussé. Maintenant, est-ce que ça va suffire pour amener un peu de stabilité ? Ça m’étonnerait ! », réagit Paul-André Colombani. Il a reçu l’assurance que le texte de loi sur la Corse serait inscrit comme prévu à l’ordre du jour du Sénat sur les plages du gouvernement aux alentours du 17 et du 20 octobre. « J’ai eu des assurances qu’il n’y a pas de changement sur ce calendrier pour le texte sur la Corse. Mais, il faut aussi un gouvernement pour pouvoir en discuter ».
L’enjeu de la stabilité
Pour le député de l’Extrême-Sud, l’enjeu crucial est, d’abord, de trouver une stabilité gouvernementale. « Il y a deux solutions. Soit un nouveau Premier ministre est nommé et le processus Corse va continuer parce qu’il fait partie du dossier auquel le président Macron tient depuis le début. Il y a peut-être un espoir de le recaser comme certains autres textes, par exemple celui sur la Nouvelle-Calédonie ou sur la fin de vie. Dans cette optique-là, si on arrive à trouver un Premier ministre qui survit à l’hiver, le texte Corse sera au programme. Ce sont les assurances que nous avons. Maintenant, si le Premier ministre tombe rapidement, il y aura une dissolution. Et s’il y a dissolution, advienne que pourra ! Il n’y a personne qui sait, au moment où l’on parle, ce que ça va donner ». La dissolution est le pire scénario pour la Corse. Pour l’éviter, il faut donc retrouver une stabilité gouvernementale le plus rapidement possible. « Il faut trouver un accord de gouvernement qui rassemble le bloc central, les socialistes, les républicains et le groupe LIOT. Celui qui sait résoudre cette équation sera Premier ministre pendant deux ans. Celui, qui ne sera pas capable de la résoudre, nous conduira inéluctablement vers une dissolution ». L’option d’un Premier Ministre issu des rangs du PS ou d’un Premier Ministre présidentiable aurait, selon la rumeur, été balayée par l’Elysée. « Je ne vois pas comment un proche d’Emmanuel Macron peut changer le cours des choses. Peut-être y a-t-il des discussions que j’ignore pour trouver un point accord avec les Socialistes ? Mais sans équilibre avec les socialistes et les LR, aucun gouvernement ne tiendra », estime Paul-André Colombani. L’équation semble à priori intenable tant les points durs entre les différents partis sont difficilement conciliables, notamment sur la sécurité et l’immigration, d’autant qu’il faut impérativement voter un budget pour 2026. En cas de dissolution, il y aurait des élections dans les 40 jours. Et le député autonomiste de conclure : « Nous sommes prêts pour toutes les éventualités ».
N.M.
L’inconnue de Matignon
Si l’instabilité politique nationale est catastrophique pour la France, elle plonge, encore une fois, la Corse dans l’incertitude la plus totale. D’autant que se profile le spectre de la dissolution qui, en juin 2024, avait déjà stoppé en plein vol le calendrier constitutionnel. Pourtant, tout est-il perdu pour autant ? C’est aller un peu vite que de l’affirmer. Plusieurs hypothèses sont possibles. Tout dépend, en fait, du nom et de la couleur politique du prochain locataire de Matignon que le Président de la République devrait nommer, a-t-il dit, « dans les tous prochains jours », mais aussi de la durée de vie du futur gouvernement. Des noms circulent déjà, notamment celui du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ancien LR, très proche d’Emmanuel Macron, qui était déjà favori il y a huit mois avant d’être évincé sur le fil par François Bayrou, ou de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Cette ancienne socialiste, devenue elle aussi macroniste, garde, pour sa part, un certain recul critique envers le Chef de l’Etat. Egalement, celui des anciens LR, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, en charge du dossier corse sous le gouvernement Barnier, ou Gérald Darmanin, qui a mené les discussions de Beauvau. Autant de personnalités favorables à la poursuite du processus et qui sont, donc théoriquement, une bonne nouvelle. « Nous avons depuis huit ans appris à travailler avec eux. Ce sont des gens qui nous ont toujours aidés sur le processus et qui l’ont toujours poussé. Maintenant, est-ce que ça va suffire pour amener un peu de stabilité ? Ça m’étonnerait ! », réagit Paul-André Colombani. Il a reçu l’assurance que le texte de loi sur la Corse serait inscrit comme prévu à l’ordre du jour du Sénat sur les plages du gouvernement aux alentours du 17 et du 20 octobre. « J’ai eu des assurances qu’il n’y a pas de changement sur ce calendrier pour le texte sur la Corse. Mais, il faut aussi un gouvernement pour pouvoir en discuter ».
L’enjeu de la stabilité
Pour le député de l’Extrême-Sud, l’enjeu crucial est, d’abord, de trouver une stabilité gouvernementale. « Il y a deux solutions. Soit un nouveau Premier ministre est nommé et le processus Corse va continuer parce qu’il fait partie du dossier auquel le président Macron tient depuis le début. Il y a peut-être un espoir de le recaser comme certains autres textes, par exemple celui sur la Nouvelle-Calédonie ou sur la fin de vie. Dans cette optique-là, si on arrive à trouver un Premier ministre qui survit à l’hiver, le texte Corse sera au programme. Ce sont les assurances que nous avons. Maintenant, si le Premier ministre tombe rapidement, il y aura une dissolution. Et s’il y a dissolution, advienne que pourra ! Il n’y a personne qui sait, au moment où l’on parle, ce que ça va donner ». La dissolution est le pire scénario pour la Corse. Pour l’éviter, il faut donc retrouver une stabilité gouvernementale le plus rapidement possible. « Il faut trouver un accord de gouvernement qui rassemble le bloc central, les socialistes, les républicains et le groupe LIOT. Celui qui sait résoudre cette équation sera Premier ministre pendant deux ans. Celui, qui ne sera pas capable de la résoudre, nous conduira inéluctablement vers une dissolution ». L’option d’un Premier Ministre issu des rangs du PS ou d’un Premier Ministre présidentiable aurait, selon la rumeur, été balayée par l’Elysée. « Je ne vois pas comment un proche d’Emmanuel Macron peut changer le cours des choses. Peut-être y a-t-il des discussions que j’ignore pour trouver un point accord avec les Socialistes ? Mais sans équilibre avec les socialistes et les LR, aucun gouvernement ne tiendra », estime Paul-André Colombani. L’équation semble à priori intenable tant les points durs entre les différents partis sont difficilement conciliables, notamment sur la sécurité et l’immigration, d’autant qu’il faut impérativement voter un budget pour 2026. En cas de dissolution, il y aurait des élections dans les 40 jours. Et le député autonomiste de conclure : « Nous sommes prêts pour toutes les éventualités ».
N.M.
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