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Campu Longu : la Semexval et la municipalité cibles de Calvi in Core


Michela Mondoloni le Dimanche 16 Mai 2021 à 12:39

Soupçonnée d'irrégularités financières par la chambre régionale des comptes de Paca pour des promotions immobilières réalisées à Calvi, Lucciana et Belgodère, la société d'économie mixte d'expansion de La Valette-du-Var, Semexval, est à nouveau la cible de l'opposition municipale calvaise qui juge inacceptable que la mairie ait confié, en février 2021, la quatrième phase de la construction de Campu Longu, à l'aménageur public



Jérôme Séveon de Calvi in Core lors de la conference de presse du 10 mai dernier
Jérôme Séveon de Calvi in Core lors de la conference de presse du 10 mai dernier
Le 19 mars dernier la chambre régionale des comptes publiait un rapport sur la gestion de la Semexval dans lequel Les magistrats relevaient plusieurs "insuffisances" et "irrégularités" commises entre 2010 à 2018 en Corse par cette société d’économie mixte d’expansion. Selon nos confrères de France Bleu Provence "l’examen approfondi de certaines opérations immobilières, parmi lesquelles on retrouve la construction d’une centaine de logements à Calvi, d’un lotissement de 110 villas de standing à Bélgodere, révèle "des irrégularités importantes" dans le montage financier mais aussi, pour le programme de Calvi, dans le processus d’attribution des logements." 

Malgré l'intention exprimée par les nouveaux dirigeants de la Semexval aux magistrats de la CRC de cesser les activités en Corse, la municipalité de Calvi aurait confié, en février 2021, la quatrième phase de construction de Campu Longu, sour la route de Calenzana à la société de la La Valette-du-Var, ce qui à fait bondir l'opposition qui, en début de semaine, a donné une conférence de presse afin de dénoncer les concessions entre la commune et la société Semexval.
 
"Cette concession est remise dans la lumière suite à la vente par la commune, pour l’euro symbolique, de 3,3 ha de terrain de Campo-Longo à la Semexval, et ce, malgré les deux  rapports accablants de la chambre régionale des comptes et une enquête préliminaire visant cette société sur requête de la commune de La Valette-du-Var." indique Jerôme Séveon, leader de l'opposition. 

Si Calvi in Core ne minime pas l’importance de la construction de 114 logements d’accession à la propriété,qui ont bénéficié aux primo accédant, il dénonce cependant le bilan financier des opérations  "Ce sont 6,5 millions d’euros qui manquent sur les comptes des concessions Calvaises par rapport aux résultats prévisionnels initiaux."
 

"Il y a des opérateurs en Corse plus vertueux"
L’opposition municipale vise aussi la compétence de l’opérateur, en prenant notamment pour exemple les deux derniers rapports de la chambre régionale des comptes ainsi qu’une enquête préliminaire visant cette société sur la requête de de la commune de La Valette du Var. « L’opérateur s’est toujours montré défaillant. Malgré ces défaillances, on le fait fonctionner alors que des opérateurs en Corse sont plus vertueux. La concession fait prendre tous les risques financiers à la commune alors que la société sera toujours rémunérée avec 4% des dépenses et 3% des recettes pour tous les projets. Elle n’est jamais remise en cause malgré les défaillances à répétition. Qu’est ce qu’il faudra de plus ? » s'interroge le conseiller municipal.

Aujourd’hui, selon l'opposition la commune s’en serait emparée pour en faire des projets d’accession au logement. « La première concession a montré un déficit de 3,1 millions d’euros, jamais expliqué par la commune » indique  Jérôme Séveon. L’élu indique également que le parquet d’Aix accablerait la concession alors que la commune de Calvi ne l’aurait jamais fait. Pour lui, « l’intérêt privé dans cette affaire a été privilégié. »

Jérôme Séveon dénonce également cette situation d’un point de vue démocratique. Le conseiller municipal explique que l’ensemble des décisions sont prises par la SEMEXVAL et par une personne qui représente la commune. « Ce n’est partagé ni en commission d’urbanisme, ni lors du conseil municipal. ». Ces évènements inquiètent l’élu, notamment dans le domaine du foncier et de l’accès au logement sur ce territoire. « Entre 2013 et 2018, la totalité des 93 logements des rivages représentant 5 200m2 ont tous été vendus entre 4 700€ et 5 700€ ». 

Le parti dénonce 3,4 millions d’euros manquants par rapport au bilan prévisionnel au terme de la deuxième concession des rivages de Calvi.  « Il est inacceptable de faire supporter le poids du déficit financier actualisé à 1,4 millions d’euros aux futurs primo-accédants par une majoration de 30% à 40% du prix de vente des logements faisant passer le coût d'acquisition de 2 000€ à 2 650 voire 2 850 € du m2. » - clame le conseiller municipal d’opposition car ces logements ne trouveront pas de preneurs. : selon lui, aucune alternative n’aurait été apparemment prise par la commune.


Ces jours-ci, la municipalité d’Ange Santini s’est exprimée par voie de presse sur cette situation. Des arguments jugés irrecevables par Calvi in Core: « l’argument spécieux d’un gain pour la commune de voie de circulation et de réseau divers à Campo longo alors que ces derniers ne représentent que des charges dont la commune a d'ailleurs bien du mal à s'acquitter au vu de l’état actuel de la voirie de la ville, est irrecevable. »


Les propositions de Calvi in Core ? 
Choisir des opérateurs qui « ne mettent pas en péril l’équilibre financer de la commune. » Pour cela, ils revendiquent un autre mode de fonctionnement en faisant appel à des sociétés locales, « qui partout en Corse font la démonstration de leur savoir-faire urbanistique et financier », en appliquant un règlement d’urbanisme « afin d’imposer aux promoteurs un quota de logements d'accession à la propriété tel qu’adopté au PLU de Calvi suite à nos observations faites à l’enquêteur public ». 
S’emparer de la règle du changement d’usage peut, selon l'’opposition calvaise, imposer l’usage de locaux à usage strict d’hébergement à l’exclusion de tout commerce dont celui de la location saisonnière. Cela permettrait, pour Calvi in Core, la maîtrise de la spéculation au profit de l’accès au logement en n’impactant ni le foncier, ni les finances de la commune.