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Camille de Rocca Serra : "Un rassemblement pour mieux défendre l’avenir et l’épanouissement de la Corse au sein de la République”


H.B le Jeudi 15 Juin 2017 à 15:24

Avec 9887 voix récoltées sur l’ensemble de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, Camille de Rocca Serra se trouve en ballotage plutôt favorable avant le scrutin de dimanche. Pourtant, si les candidats de Pè a Corsica parviennent à capter les voix des électeurs d’un Jean-Charles Orsucci éliminé dès le premier tour, l’imprenable citadelle Rocca Serra pourrait fortement trembler au soir du deuxième tour.



Camille de Rocca Serra : "Un rassemblement pour mieux défendre l’avenir et l’épanouissement de la Corse au sein de la République”
- Vous sortez en tête de ce premier tour avec 35,99% des votes. Considérez-vous que les électeurs vous ont, de nouveau, témoigné leur confiance ?
- Il y a forcément une reconnaissance du travail accompli, sans quoi je ne serai pas arrivé en tête. Je ne m’en contente pas. Il faut encore convaincre. A l’issue de ce premier tour, force est de constater que l’abstention dans la circonscription a atteint des records puisqu’il y a un peu plus d’un électeur sur deux qui n’a pas voté.

- Pourtant, vous perdez presque 800 voix par rapport à 2012, l'abstention progresse, votre adversaire ne fait pas de véritable percée. Où se situe, selon vous, la dynamique de 2ème tour ? 
- Une élection n’est jamais, ni gagnée d’avance, ni perdue d’avance. Je continue à aller à la rencontre des électeurs. La mobilisation est la clef de ce scrutin dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de la Corse. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un député actif et vigilant pour la Corse, comme je l’ai toujours été.

- Il y a 5 ans, vous possédiez une réserve de voix assez conséquente. Ce n'est pas le cas, cette année. Pensez-vous pouvoir mobiliser l'électorat ?
- On est dans une élection uninominale, on sait où sont mes valeurs et mes convictions. Les habitants de la circonscription ont un choix clair à faire entre les Nationalistes et ma candidature. Il ne faut pas raisonner en réserves de voix, les électeurs sont libres. N’oublions pas que c’est une élection nationale. Je veux m’adresser à ceux qui se sont abstenus, manifestant leurs inquiétudes ou leur insatisfaction. Je veux leur dire que, dimanche prochain, il s’agit pour eux d’exprimer leur souhait, en ne laissant personne décider à leur place. À tous ceux qui ont accordé leurs suffrages à des candidats qui n’ont pu se qualifier au second tour, je veux dire que je suis attentif au message que chacun a pu exprimer dans le respect de ses convictions.

- Paul-André Colombani a annoncé qu'il se battrait pour rattacher le 6ème Canton d’Ajaccio à Ajaccio. L'abstention y est forte. N'est-il pas temps de reconsidérer le découpage de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud ?
- Oui. Je comprends tout à fait la volonté des habitants d’Ajaccio de voter dans la même circonscription. Je l’ai soulevé également à plusieurs reprises, mais le redécoupage renvoie à une notion d’équilibre démographique entre les deux circonscriptions du département. Les électeurs ont effectivement du mal à comprendre le sens de ce rattachement qui nous a été imposé en 1986.
Ce changement peut intervenir dans le cadre d’un redécoupage global. Il semblerait qu’on se dirige vers une réduction du nombre de parlementaires au niveau national, et la question de l’intégrité d’Ajaccio sera nécessairement posée.

- L'abstention est l'invité surprise de cette élection. Prenez-vous cette donnée comme une alerte pour vous, mais aussi pour notre démocratie ?
- Oui, c’est un phénomène global qui ne se vérifie pas qu’en Corse. Notre circonscription est dans cette moyenne nationale. C’est une alerte pour tout le monde ! Au premier tour en 2012, l’abstention dans la circonscription était de près de 40%, dix points de moins que dimanche dernier, ce qui est conséquent.

- La droite corse sort groggy de ce 1er tour en Corse. Dans l'hexagone, c'est tout aussi inquiétant. En cas de réélection pour vous et Jean-Jacques Ferrara, la recomposition de la droite insulaire devra trancher entre deux visions pour la Corse. Ne risque-t-on pas d'assister, dans les mois à venir, à de nouveaux déchirements ?
- Il n’y a pas de raison. Dans toute famille politique, le débat d’idées existe, il est nécessaire. Je suis étonné que cette question soit toujours posée à la famille libérale. Il existe chez les Nationalistes des différences notables qui ne les empêchent pas de travailler ensemble. L’essentiel pour moi, c’est que la droite et le centre restent unis dans leur diversité. J’ai toujours eu à cœur de défendre le rassemblement et la cohésion pour mieux faire entendre notre voix, nos idées et nos convictions. Un rassemblement pour mieux défendre l’avenir et l’épanouissement de la Corse au sein de la République.