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CTC : L’affaire des supporters du Sporting en ouverture de session


Nicole Mari le Jeudi 25 Février 2016 à 13:52

Dès l’ouverture de la session de février de l’Assemblée de Corse, les deux présidents, de l’Assemblée et de l’Exécutif territorial, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, sont brièvement revenus, dans leurs premières allocutions, sur les incidents post match Bastia-Reims et la manifestation de soutien aux supporters incriminés qui a suivi, samedi dernier, à Bastia. Tous deux ont renouvelé leur solidarité et leur demande de justice et justifié leur absence par les obligations de leur fonction respective.



Le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni.
Le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni.
Samedi dernier, ni Gilles Simeoni, ni Jean-Guy Talamoni n’étaient présents à la manifestation organisée par Bastia 1905 et les syndicats étudiants, en soutien à Maxime Beux, le jeune supporter du Sporting gravement blessé à l’œil à Reims, et à Rémy Di Caro, condamné à cinq mois de prison ferme et incarcéré à Borgo après la manifestation de Corte. Leur absence ayant été dénoncée, les deux présidents sont revenus sur le sujet, après les questions orales, lors des traditionnelles allocutions d’ouverture.
 
Du racisme anti-corse
Le premier, Jean-Guy Talamoni, qui s’est, comme à son habitude depuis le début de la mandature, exprimé entièrement in lingua nustrale, dénonce, une nouvelle, fois, un acte de racisme anti-corse. Des propos qu’il assume pleinement : « Il serait difficile de débuter cette session sans évoquer les faits graves qui, ces derniers jours, ont ému toute la Corse. Après le match de football Reims-Bastia, un jeune de notre pays, a été gravement blessé dans des conditions assez troubles. Nous savions, car nous avions des témoignages précis, que des propos anti-corse ont été tenus par quelques policiers, pas tous évidemment. Et puis, nous savions aussi que le jeune Maxime avait été blessé par un tir de flash-ball. Les premiers communiqués du Parquet de Reims étaient en contradiction avec les témoignages précis que nous avions à notre disposition. Dans nos premières déclarations, nous avons demandé que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Nous avons également dénoncé un acte de racisme anti- corse et la communication maladroite – pour ne pas dire davantage - du parquet de Reims et du ministre de l’intérieur. Quelques observateurs nous ont reproché d’avoir dit ces vérités. Certains pensent que pour maintenir la paix il faut travestir la réalité et nier l’évidence des faits. Ce n’est pas notre sentiment. Ceux qui ont accru les tensions sont justement ceux qui ont menti. Car, maintenir que Maxime s’était blessé tout seul, était une insulte à tous ceux qui savaient comment les faits s’étaient déroulés ».

Un hommage aux étudiants
Il réitère également la demande que toute la lumière soit faite sur les incidents post-match à Reims : « Quand nous sommes allés à Paris rencontrer le ministre Baylet, nous avons répété, avec le Président du Conseil exécutif, notre exigence de transparence sur cette affaire très grave. Finalement, une instruction pour « violences volontaires » a été ouverte et Jacques Toubon, Défenseur des droits, est intervenu pour demander que toute la lumière soit faite dans cette affaire, preuve que nos premières déclarations étaient parfaitement justifiées ». Avant de rendre hommage aux syndicats étudiants : « nous avons demandé à rencontrer les trois syndicats étudiants à Corte afin d’apaiser la situation. A l’issue de cette réunion, en présence des représentants de la CTC et de l’Université de Corse, les trois syndicats ont lancé un appel sans ambiguïté à l’apaisement. Je veux rendre ici un hommage sincère au sens des responsabilités des militants de ces trois organisations ».

Le soutien de la CTC
Puis, justifie sa non-participation et celle du président de l’Exécutif à la manifestation de samedi dernier à Bastia : « N’ayant pas obtenu de réunion avec les organisateurs, le Président de l’Exécutif et moi-même avons décidé de ne pas y participer. Nous aurions pu le faire à titre personnel comme l’ont fait de nombreux responsables de Corsica Libera ou de Femu a Corsica. Mais cela n’était pas possible au titre des institutions de la Corse. La manifestation s’est finalement déroulée dans le calme, comme l’avait d’ailleurs demandé le jeune Maxime ». Il conclut en réaffirmant la solidarité sans faille de la Collectivité territoriale (CTC) sur l’affaire : « Désormais, nous continuerons à demander, avec force, la plus grande transparence dans cette affaire et à exprimer notre solidarité avec tous ceux qui, condamnés ou non, sont simplement coupables d’avoir demandé que justice soit faite. Les institutions de la Corse, quant à elles, seront toujours aux côtés de ceux qui luttent pour la liberté et le droit des Corses ». 
 
A sa suite, fait inhabituel, le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, a, également, pris, brièvement, la parole pour appuyer cette première déclaration : « Le foot, cela ne peut pas être la guerre ! Comme tous les sports, il doit être un moment de joie, de fête et de partage… L’un et l’autre, nous avons fait notre devoir, conformément aux obligations de notre charge en demandant la justice et l’impartialité et en appelant à l’apaisement ».
 
N.M.
 
Allocution de Jean-Guy Talamoni in lingua nustrale :
« Dopu à u macciu di ghjocu à ballò Reims-Bastia, un giovanu di u nostru paese hè statu gravamente feritu, ind’è cundizione assai torbite.
Ciò chè no sapiamu, perchè aviamu testimunianze precise, era chì parullaccie anticorse eranu state mughjate da quachì pullizzeru, micca tutti di sicuru. È pò sapiamu dinù chì u giovanu Maxime era statu feritu da un tiru di flashball.
I primi cummunicati di a pricura di Reims eranu in cuntradizzione incù ste testimunianze precise chè no aviamu à dispusizione.
Ind’è e nostre prime dichjarazione nantu à stu fattu, avemu dumandatu ch’ella sia fatta a trasparenza nantu à st’affare. Avemu palisatu dinù un attu di razzisimu anticorsu è a cumunicazione sgalabbata – pe ùn dì di più – di a pricura di Reims è di u ministeru di l’internu. Qualchì osservatore ci hà rimpruveratu di avè dettu ste verità. Certi pensanu chè, per mantene a pace, ci vole à cuntà fole è nigà l’evidenza di i fatti. Ùn hè quessu u nostru parè. Quelli chì anu fattu cresce e tensione sò ghjustu à puntu quelli chì anu cuntatu bugie. Perchè difende chì Maxime s’era feritu da per ellu, era un insultu à tutti quelli chì sapianu cum’è l’affare s’era passatu.  

Quandu simu andati in Pariggi à scuntrà à u ministru Baylet, avemu ripetutu, incù u presidente di u Cunsigliu esecutivu, a nostra esigenza di trasparenza in un affare cusì grave.
Finalmente, un istruzzione per « viulenze vuluntarie » hè stata aperta, è Jacques Toubon, Difenditore di i diritti, hè intervenutu per dumandà chì l’affare sia schjaritu, prova chì e nostre prime dichjarazione eranu perfettamente ghjustificate.
Tandu, avemu dumandatu à scuntrà i trè sindicati studientini in Corti è avemu circatu à fà di manera à ghjunghje à un certu appaciamentu di a situazione. À a fine di a reunione, in presenza di l’istituzione di a CTC è di l’Università, i trè sindicati anu fattu una chjama, franca è chjara, à l’appaciamentu. Vogliu rende quì un omagiu sinceru à u sensu di e rispunsabbilità di i militanti di ste trè urganisazione.
In quant’à a manifestazione di Bastia di sabbatu scorsu, cum’ellu ùn era statu pussibbule d’ottene una reunione incù l’urganizatori, avemu decisu, incù u presidente di l’esecutivu, d’ùn participà ci micca. Cum’è personne private, serebbimu stati presenti cum’è parechji rispunsevuli di Corsica Libera è di Femu a Corsica. Ma à nome di l’istituzione di a Corsica, ùn era micca pussibbule. Finalmente, a manifestazione s’hè passata in u calmu, cum’ellu l’avia, d’altronde, dumandatu u giovanu Maxime.
Ma ci tocca avà à cuntinuà à dumandà, incù forza, chì a più grande trasparenza sia fatta in st’affaracciu, è à sprime a nostra sulidarità incù tutti quelli chì, cundannati o micca, sò simpliciamente culpevuli d’avè dumandatu ghjustizia.
Per contu soiu, l’istituzione corse seranu sempre à u latu di quelli chì lottanu per a libertà è i diritti di i Corsi 
».