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CET de Ghjuncaghju : des membres fondateurs de Corsic’Agropôle partagent les inquiétudes des agriculteurs


C.-V. M le Samedi 12 Septembre 2020 à 19:11

Certains des membres fondateurs de l’Association Corsic’Agropôle (CRVI, INRAE, INTERBIO) soutiennent dans un communiqué les "agriculteurs qui sont – à juste titre- inquiets de la faisabilité du Projet du CET de Ghjuncaghju".



Le communiqué du CRVI de l'INRAE et d'INTERBIO

Les membres fondateurs de Corsic’Agropôle partagent les inquiétudes des agriculteurs sur la faisabilité du CET de Ghjuncaghju (Archives CNI)
Les membres fondateurs de Corsic’Agropôle partagent les inquiétudes des agriculteurs sur la faisabilité du CET de Ghjuncaghju (Archives CNI)
Implanté au cœur de la côte orientale, Corsic’Agropôle est un pôle structurant de Recherche et Développement en Région Corse. Il contribue à la gestion de l’espace et des territoires pour le développement des productions végétales. Les membres fondateurs du pôle agronomique, signataires de ce communiqué, sont au nombre de trois :
- Inter Bio Corse, l’association régionale de développement de l’agriculture biologique corse
- le Centre de Recherche Viti-vinicole insulaire (CRVI)
- l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement  (INRAE)
En notre qualité d’acteurs majeurs dans l’accompagnement de la filière agricole insulaire vers la qualité et l’excellence environnementale, il nous semble important de soutenir les agriculteurs qui sont – à juste titre- inquiets de la faisabilité du projet du CET de Ghjuncaghju.


En effet, ce projet visant à enfouir à proximité du fleuve U Tavignanu (deuxième fleuve de Corse) près de 80.000 tonnes de déchets par an sur trente ans, et 102.000 tonnes de terres amiantifères par an pendant treize ans, se trouve positionné à quelques kilomètres en amont des prises d’eau agricoles du territoire -véritable verger de la Corse- qu’elles desservent.
En passe d’aboutir, le projet est cependant controversé car le permis d’exploiter avait initialement été rejeté suite à des avis défavorables émanant d’enquêtes publiques et de divers organismes, dont l’INAO.


La position de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité n’est pas anodine : en cas de dysfonctionnement du CET (notamment rendu possible par la perméabilité de l’anse du fleuve à l’endroit où les déchets seraient enfouis), grand nombre d’agriculteurs verraient alors leurs productions sous signes de qualité impactées par des pollutions issues des déchets ménagers, mais aussi de l’amiante : arboriculteurs, viticulteurs, maraichers, éleveurs (au travers du fourrage...). Ce même organisme avait d'ailleurs déjà donné un avis défavorable au projet du CET de Tallone, lui aussi implanté au cœur d'un bassin agricole et en amont de l'étang de Diana.

Voilà pourquoi, nous considérons que le risque qui pèse sur les productions agricoles de qualité à proximité de projets d’enfouissements positionnés sur des terres agricoles et près de cours d'eau, serait trop lourd de conséquences pour accepter que ces projets - ou tout autre projet envisagé qui pourrait montrer les mêmes faiblesses et les mêmes risques-, voient le jour.