Les quatre députés du groupe parlementaire Libertés et Territoires, Paul-André Colombani, député de la 2ème circonscription de Corse du Sud, Jean-Félix Acquaviva, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse, Bertrand Pancher, député de la Meuse, et Michel Castellani, député de la 1ère circonscription de Haute-Corse, à Bastia
Lors de sa création en octobre 2018, peu pariait sur sa pérennité, et pourtant trois ans après, le groupe parlementaire Libertés & Territoires peut afficher un bilan positif de son action et même tracer des perspectives d’avenir. C’est ce qu’à fait son président, Bertrand Pancher, député de la Meuse, samedi matin, sur la terrasse de l’Hôtel des gouverneurs à Bastia, entouré des trois députés nationalistes corses qui en sont membres, Jean-Félix Acquaviva, vice-président du groupe, Michel Castellani et Paul-André Colombani. Le groupe indépendant, inscrit dans l’opposition, compte désormais 18 députés « issus d’horizons politiques divers, mais complémentaires » et qui se caractérisent, tous, par un fort ancrage territorial. Tous « partagent la conviction de l’impérieuse nécessité de défendre les libertés publiques, de renforcer le rôle du parlement, et d'une refondation radicale de l’action publique reposant sur une véritable décentralisation ». En piste pour les élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin prochain, le groupe espère maintenir ses positions et gagner d’autres circonscriptions pour peser sur la future assemblée. « C’est un enjeu majeur », précise Bertrand Pancher. Dans la ligne de mire, la première circonscription de Corse-du-Sud et la volonté de réaliser le grand chelem dans l’île.
Trois outils majeurs
Le déplacement en Corse est, aussi, l’occasion de réaffirmer l’importance de « la proposition de loi relative à l’évolution statutaire de la Collectivité de Corse afin de lutter contre le phénomène de spéculation foncière et immobilière dans l’île » qui sera examinée à l’Assemblée nationale le 4 février prochain, lors de l’ordre du jour réservé au groupe « Libertés et Territoires ». Portée par le député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, elle a été adoptée en Commission des lois en mars 2021. Son objectif est de « lutter contre la spéculation foncière sur l’île par une meilleure régulation et d’octroyer un droit à l’expérimentation législative à la Collectivité de Corse », expliquent les quatre parlementaires. Afin de pallier ces tensions spéculatives très vives dans l’île, les auteurs de la loi ont prévu l’expérimentation d’un droit de préemption spécifique à la Collectivité de Corse, la création d’une taxe spécifique sur les résidences secondaires de haute valeur perçue par la Collectivité de Corse, et la possibilité que les plans locaux d’urbanisme (PLU) définissent les zones où la construction de résidences secondaires ou de location saisonnière non professionnelle pourrait être interdite. Les députés ont, également, insisté sur « les évolutions nécessaires et urgentes pour le développement de l’île ».
Trois outils majeurs
Le déplacement en Corse est, aussi, l’occasion de réaffirmer l’importance de « la proposition de loi relative à l’évolution statutaire de la Collectivité de Corse afin de lutter contre le phénomène de spéculation foncière et immobilière dans l’île » qui sera examinée à l’Assemblée nationale le 4 février prochain, lors de l’ordre du jour réservé au groupe « Libertés et Territoires ». Portée par le député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, elle a été adoptée en Commission des lois en mars 2021. Son objectif est de « lutter contre la spéculation foncière sur l’île par une meilleure régulation et d’octroyer un droit à l’expérimentation législative à la Collectivité de Corse », expliquent les quatre parlementaires. Afin de pallier ces tensions spéculatives très vives dans l’île, les auteurs de la loi ont prévu l’expérimentation d’un droit de préemption spécifique à la Collectivité de Corse, la création d’une taxe spécifique sur les résidences secondaires de haute valeur perçue par la Collectivité de Corse, et la possibilité que les plans locaux d’urbanisme (PLU) définissent les zones où la construction de résidences secondaires ou de location saisonnière non professionnelle pourrait être interdite. Les députés ont, également, insisté sur « les évolutions nécessaires et urgentes pour le développement de l’île ».
Bertrand Pancher, président du groupe parlementaire Libertés et Territoires. Photo CNI.
Bertrand Pancher livre à CNI sa vision sur ces évolutions, revient sur le fonctionnement de son groupe hétéroclite, et porte aussi un regard sur l’actualité électorale et le mandat du président Macron :
- Quel bilan dressez-vous des trois années d’existence de votre groupe ?
- Le groupe a porté de nombreuses questions essentielles souvent oubliées, comme celles de justice sociale, d’égalité, et surtout, puisque c’est l’ADN même du groupe, le rééquilibrage du pouvoir avec une décentralisation et une autonomie des régions au cœur du pays. Nous avons une volonté de remettre les territoires à une place centrale au sein des nombreux dispositifs portés par le gouvernement.
- Comment réussissez-vous à travailler en harmonie avec des élus d’horizons divers ?
- Ces élus locaux chevronnés portent des valeurs humaines qui leur tiennent à cœur. Ils ont une parfaite connaissance de leur territoire et de sa population. Certes, nous avons des étiquettes politiques différentes, mais nous sommes liés par cette quête de développement humain et équilibré sous les aspects économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux.
- Le fait de côtoyer des députés nationalistes vous a-t-il aidé à mieux appréhender la question Corse ?
- Oui. Évidemment ! Et cela nous a permis de comprendre que l’autonomie n’était pas un vilain mot ! Nous sommes d’accord avec cette volonté et cette nécessité de décentraliser les compétences de l’État sur les territoires parce qu’il faut tenir compte des spécificités, comme la langue régionale qui fait partie intégrante de l’identité de la France, la mobilité avec le monopole d’accès aux transports, ainsi que l’aspect économique avec des coûts plus élevés en Corse. C’est pour cela qu’il faut adapter des outils précis pour être en parfaite adéquation avec les attentes.
- Pourquoi vous êtes-vous autant positionné sur le phénomène de spéculation foncière et immobilière en Corse ?
- Ce sujet soulevé par nos amis corses ne nous a pas laissé indifférents. Nous y sommes très sensibles. Le prix de l’immobilier, la cherté de la vie, la difficulté de trouver un emploi sont des éléments importants qui entravent le bien-être des insulaires. Il faut absolument rétablir un équilibre afin que les Corses puissent sereinement vivre chez eux, tout en contrant la précarité et en encadrant les règles économiques.
- Que pensez-vous de l’autonomie revendiquée par la Corse ?
- Je suis un ardent défenseur de l’autonomie. La France est un pays très autonome. Des territoires, comme l’Outre-Mer, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, sont de parfaits exemples dont il faut s’inspirer. Il pourrait être envisagé de déléguer à la Corse, la gestion du système de santé, comme le sujet lié à l’éducation, avec des enveloppes budgétaires allouées. Ces solutions permettraient aux divers territoires d’inscrire leur histoire et de se lier davantage à la France.
- Comment vous positionnez-vous par rapport à l’élection présidentielle ?
- Nous sommes un groupe indépendant. Aucune consigne de vote ne sera donnée. Chaque parlementaire s’engagera en fonction des convictions qui lui sont propres. L’essentiel pour notre groupe est de devenir plus puissant pour peser dans la majorité future.
- Quel regard portez-vous sur le bilan du mandat d’Emmanuel Macron ?
- Mon regard est contrasté. Ce gouvernement a eu le chéquier ouvert. Actuellement, ce sont plus de de 3000 milliards d’euros de dettes qui reposent sur les Français. La France est devenue le pays le plus endetté de l’Union européenne. Il va falloir réfléchir à inverser cette tendance. Durant ce quinquennat, des efforts ont été faits pour rendre notre pays plus attractif, mais ils l’ont été uniquement en direction des grands groupes du CAC 40 ou des multinationales. Nous défendons un capitalisme de bon sens et nous ne sommes pas obnubilés par la dérégulation. Nous n’avons pas besoin d’un grand cerveau pour nous diriger, mais de grandes oreilles pour nous écouter ! Emmanuel Macron souhaite régner seul et ne comprend pas réellement les enjeux des territoires ! Il ne nous fait pas confiance !
- Comment envisagez-vous les élections législatives ?
- J’espère que les candidats sortants de mon groupe, comme Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani et Paul-André Colombani, seront réélus. Nous avons espoir de gagner d’autres circonscriptions comme celle d’Ajaccio. C’est un enjeu majeur dont nous sommes conscients, et nous nous mobilisons dès à présent pour le réussir.
- Quel bilan dressez-vous des trois années d’existence de votre groupe ?
- Le groupe a porté de nombreuses questions essentielles souvent oubliées, comme celles de justice sociale, d’égalité, et surtout, puisque c’est l’ADN même du groupe, le rééquilibrage du pouvoir avec une décentralisation et une autonomie des régions au cœur du pays. Nous avons une volonté de remettre les territoires à une place centrale au sein des nombreux dispositifs portés par le gouvernement.
- Comment réussissez-vous à travailler en harmonie avec des élus d’horizons divers ?
- Ces élus locaux chevronnés portent des valeurs humaines qui leur tiennent à cœur. Ils ont une parfaite connaissance de leur territoire et de sa population. Certes, nous avons des étiquettes politiques différentes, mais nous sommes liés par cette quête de développement humain et équilibré sous les aspects économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux.
- Le fait de côtoyer des députés nationalistes vous a-t-il aidé à mieux appréhender la question Corse ?
- Oui. Évidemment ! Et cela nous a permis de comprendre que l’autonomie n’était pas un vilain mot ! Nous sommes d’accord avec cette volonté et cette nécessité de décentraliser les compétences de l’État sur les territoires parce qu’il faut tenir compte des spécificités, comme la langue régionale qui fait partie intégrante de l’identité de la France, la mobilité avec le monopole d’accès aux transports, ainsi que l’aspect économique avec des coûts plus élevés en Corse. C’est pour cela qu’il faut adapter des outils précis pour être en parfaite adéquation avec les attentes.
- Pourquoi vous êtes-vous autant positionné sur le phénomène de spéculation foncière et immobilière en Corse ?
- Ce sujet soulevé par nos amis corses ne nous a pas laissé indifférents. Nous y sommes très sensibles. Le prix de l’immobilier, la cherté de la vie, la difficulté de trouver un emploi sont des éléments importants qui entravent le bien-être des insulaires. Il faut absolument rétablir un équilibre afin que les Corses puissent sereinement vivre chez eux, tout en contrant la précarité et en encadrant les règles économiques.
- Que pensez-vous de l’autonomie revendiquée par la Corse ?
- Je suis un ardent défenseur de l’autonomie. La France est un pays très autonome. Des territoires, comme l’Outre-Mer, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, sont de parfaits exemples dont il faut s’inspirer. Il pourrait être envisagé de déléguer à la Corse, la gestion du système de santé, comme le sujet lié à l’éducation, avec des enveloppes budgétaires allouées. Ces solutions permettraient aux divers territoires d’inscrire leur histoire et de se lier davantage à la France.
- Comment vous positionnez-vous par rapport à l’élection présidentielle ?
- Nous sommes un groupe indépendant. Aucune consigne de vote ne sera donnée. Chaque parlementaire s’engagera en fonction des convictions qui lui sont propres. L’essentiel pour notre groupe est de devenir plus puissant pour peser dans la majorité future.
- Quel regard portez-vous sur le bilan du mandat d’Emmanuel Macron ?
- Mon regard est contrasté. Ce gouvernement a eu le chéquier ouvert. Actuellement, ce sont plus de de 3000 milliards d’euros de dettes qui reposent sur les Français. La France est devenue le pays le plus endetté de l’Union européenne. Il va falloir réfléchir à inverser cette tendance. Durant ce quinquennat, des efforts ont été faits pour rendre notre pays plus attractif, mais ils l’ont été uniquement en direction des grands groupes du CAC 40 ou des multinationales. Nous défendons un capitalisme de bon sens et nous ne sommes pas obnubilés par la dérégulation. Nous n’avons pas besoin d’un grand cerveau pour nous diriger, mais de grandes oreilles pour nous écouter ! Emmanuel Macron souhaite régner seul et ne comprend pas réellement les enjeux des territoires ! Il ne nous fait pas confiance !
- Comment envisagez-vous les élections législatives ?
- J’espère que les candidats sortants de mon groupe, comme Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani et Paul-André Colombani, seront réélus. Nous avons espoir de gagner d’autres circonscriptions comme celle d’Ajaccio. C’est un enjeu majeur dont nous sommes conscients, et nous nous mobilisons dès à présent pour le réussir.