Ce mercredi 21 mai en fin de journée, près de soixante personnes ont répondu à l’appel des mouvements Nazione, Ghjuventù Libera et Patriotti pour se rassembler devant le palais de justice de Bastia. Cette mobilisation fait suite aux interpellations menées mardi 20 mai par la sous-direction antiterroriste, dans le cadre d’une enquête du Parquet national antiterroriste (PNAT) relative à une série d’attentats attribués au FLNC en octobre 2023.
Dix personnes, identifiées par les manifestants comme des militants indépendantistes, ont été arrêtées à Bastia, Lucciana, Pruno et Furiani. Selon leurs soutiens, elles ont été transférées à Paris et placées en garde à vue.
Ghjuvan-Filippu Antolini, porte-parole du collectif Patriotti, a pris la parole devant les grilles du palais. Il dénonce une opération vécue comme une atteinte délibérée aux droits des personnes visées : « Ce qui s’est passé hier atteint un niveau rarement vu en Corse depuis de nombreuses années, malgré la répression que nous subissons depuis plus de 50 ans. Un bébé de 10 mois a été privé de son biberon pendant plusieurs heures, de l’argent a été volé dans les sacs de femmes, des adolescentes de 15 ans ont été menottées avec des serflex, des grands-pères de 70 ans frappés à coups de bouclier. On a voulu humilier nos militants. Mais nous serons debout à leurs côtés pour les défendre. » Il réclame leur libération immédiate : « Rien ne justifie ni leur transfert, ni leur garde à vue à Paris, encore moins la violence de ces arrestations. »
Parmi les personnes présentes, Antonia Reboulleau, compagne de Battì Pieri, interpellé mardi matin, a livré un témoignage direct sur les conditions de l’arrestation : « L’interpellation a été d’une violence inouïe. On les a entendus arriver. Battì a levé les mains et leur a dit qu’il allait ouvrir, qu’il n’était pas nécessaire de défoncer la porte, mais ils l’ont fait quand même. Je suis aussitôt partie dans la chambre de mon bébé de 10 mois pour la réveiller moi-même, afin qu’elle ne le soit pas par des hommes armés, mais ils m’ont suivie, arme à la main. » Elle poursuit : « Battì avait les mains levées lorsqu’ils l’ont plaqué au sol. Je n’ai appris son transfert à Paris qu’au moment où il était déjà dans l’avion. J’ai juste eu le temps de lui donner quelques affaires. Mon compagnon travaille, c’est un père de famille : il aurait répondu à une convocation. »
Un autre rassemblement est prévu ce soir à 18h30 devant le commissariat de Bastia.
-
Ajaccio : Au centre-ville, l'inquiétude des commerçants grandit face à la grève à la Muvistrada
-
A màghjina - Saone sott’à u celu d’inguernu
-
U tempu in Corsica
-
À Ajaccio et Bastia, les avocats vent debout contre la réforme de la procédure civile d'appel
-
En Corse-du-Sud, les Assises de la Sécurité Routière révèlent des chiffres alarmants











Envoyer à un ami
Version imprimable





