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Bastia : Le Conseil municipal élit ses grands électeurs


Nicole Mari le Vendredi 20 Juin 2014 à 13:49

Séance exceptionnelle, vendredi matin, pour le Conseil municipal de Bastia qui a désigné ses 59 grands électeurs pour l’élection sénatoriale qui se déroulera en septembre prochain. La totalité des élus municipaux étant délégués d’office, il a été procédé à l’élection de 16 titulaires supplémentaires et de 14 suppléants. Sans surprise, la majorité municipale obtient 13 délégués supplémentaires et 12 suppléants (cf liste). L’opposition récolte 3 délégués supplémentaires et 2 suppléants. La majorité en place abordera cette élection en ordre dispersée. Explications, pour Corse Net Infos, du maire de Bastia, Gilles Simeoni.



Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, entourés des conseillers municipaux : Michel Castellani et Leslie Pellegri.
Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, entourés des conseillers municipaux : Michel Castellani et Leslie Pellegri.

Comme dans de nombreuses autres communes, le Conseil municipal de Bastia a attendu le dernier jour légal pour élire ses représentants aux élections sénatoriales. Le nombre de grands électeurs étant calculé au prorata de la population, Bastia a droit à 59 délégués. Les 43 élus municipaux sont délégués de droit, l’élection portait, donc, sur 16 délégués supplémentaires. En raison des travaux en cours dans la salle de délibération de l’hôtel de ville, la séance, brève et décontractée, s’est tenue dans la salle des mariages de l’ancienne mairie, place du marché. Comme prévu par la loi, le bureau, présidé par le maire, a été constitué des deux élus les plus âgés, Juliette Dominici et Michel Castellani, et des deux élus les plus jeunes, Leslie Pellegri et Julien Morganti. Ce scrutin de liste à la proportionnelle se fait sans débat et à bulletin secret. La parité est obligatoire pour des candidats, qui ne sont pas forcément des élus, mais doivent être inscrits sur les listes électorales de la ville.
Deux listes étaient en présence : la liste Bastia formée par la majorité et la liste de rassemblement formée par l’opposition. Sans surprise, la majorité a obtenu 34 voix réparties en 13 délégués supplémentaires et 12 suppléants, l’opposition a recueilli 9 voix réparties en 3 délégués supplémentaires et 2 suppléants.
 
Les délégués
Pour la liste de la majorité municipale, ont été désignés comme titulaires : Raymond Mei, Laurine Caviglioli, Joseph-Camille Milani, Catherine Thiers, Patrick Clemenceau-Fieschi, Lauda Guidicelli, Laurent Croce, Françoise Filippi, Jean-Luc Marfisi, Carmen Pinna, José Carpina, Marie Dussol et Cyril Giuntini.
Comme suppéants : Marylou Valery, Jean-Marie Pesce, Vannina Le Bomin, Jeannine Lucciardi, Jean-Paul Paoli, Viviane Beveraggi, José Gandolfi, Celia Farina, Frederic Raffaelli, Marie Morelli, Jean-Baptiste Cantini et Aurélia Bastiani.
Ont été élus comme titulaires sur la liste d’opposition : Anne-Marie Piacentini, Dominique Fusella, Nicolas Zammataro. Comme suppléants : Marie-Ange Moracchini et Danielle Belgodère.
 
N.M.
 

Le bureau électoral : Michel Castellani, Gilles Simeoni, Leslie Pellegri, Juliette Dominici et Julien Morganti.
Le bureau électoral : Michel Castellani, Gilles Simeoni, Leslie Pellegri, Juliette Dominici et Julien Morganti.
Gilles Simeoni : « Il n’y aura pas de candidat de la majorité municipale bastiaise aux élections sénatoriales »
 

- Quelle est la nature de la liste que vous avez présentée ?
- La liste est le reflet de la majorité municipale et des différents courants politiques qui la composent. La composition de cette majorité s’est organisée autour d’une représentation, à la fois, équilibré et proportionnelle, notamment au prorata des résultats du 1er tour des élections municipales. Nous avons reconduit cet équilibre dans la composition de la liste des délégués de la ville de Bastia aux élections sénatoriales.
 
- Présenterez-vous un candidat, issu de la majorité municipale, aux élections sénatoriales ?
- Non ! Il n’y aura pas de candidat de la majorité municipale puisque cette majorité est composée de forces issues de courants politiques différents. Ces forces sont unies dans le cadre d’un contrat de mandature au service de Bastia. Nous avons toujours précisé qu’au delà des élections municipales, chacun des courants composant la majorité gardait, bien sûr, son entière liberté d’appréciation.
 
- Chaque grand électeur désigné, ou du moins chaque courant, pourra-t-il, donc, voter comme bon lui semble ?
- Le principe de base est que chaque électeur se détermine librement, en son âme et conscience. Il se détermine, aussi, bien sûr, par référence à sa famille politique. Il peut aussi y avoir des convergences, y compris pour des élections autres que municipales. Pour l’instant, ces convergences n’ont pas vu le jour en ce qui concerne les élections sénatoriales. Chaque courant fera probablement part de son choix qui sera, vraisemblablement, un choix différent.
 
- En ce qui vous concerne, comme aborderez-vous cette élection ?
- Avec ma famille politique nationaliste, nous abordons cette élection sénatoriale en cherchant, ensemble, à travers de nombreuses discussions qui ont déjà commencé et qui associent tous nos membres, à faire le choix qui nous apparaîtra être de nature à garantir au mieux la défense de nos idées.
 
- Présenterez-vous un candidat nationaliste, propre à votre mouvement ?
- Cette hypothèse est, clairement, sur la table. Elle sera discutée dans les semaines à-venir. Nous arrêterons notre choix rapidement.
 
- Dans le cas contraire, avez-vous une préférence parmi les candidats déclarés ou potentiels ?
- Aujourd’hui, nous privilégions les discussions à l’intérieur de notre famille politique. Nous disposons de nombreux élus, notamment dans le rural, donc de nombreux grands électeurs. Nous allons discuter avec eux, au sein de notre mouvement, pour faire le meilleur choix politique par rapport à nos objectifs fondamentaux qui placent, au cœur de notre démarche, la défense des intérêts collectifs du peuple corse. Dans le contexte actuel de blocage total de la part de Paris, nous emploierons cette élection à rappeler nos exigences et nos revendications politiques fondamentales.
 
- Votre entretien avec Bernard Cazeneuve fut bref et froid. Que comptez-vous faire, maintenant, après le Non sec et brutal du gouvernement à toutes vos revendications ?
- J’ai dit à Bernard Cazeneuve ce que je devais lui dire en mon âme et conscience. Personne n’a été surpris du discours que je lui ai tenu et qu’il a, donc, entendu. Maintenant, la balle est, aussi, dans le camp de Paris. Si Paris persiste dans son attitude actuelle de blocage total, ce que semblent malheureusement confirmer les déclarations récentes sur les ondes du Préfet de Corse, nous irons, certainement, vers une situation de conflit politique grave.
 
- De quelle manière se traduira-t-elle ?
- Personne ne peut le savoir. Mais, il est évident qu’à partir du moment où l’expression démocratique d’une assemblée et l’attente forte des Corses à l’ouverture d’un véritable dialogue ne sont pas prises en compte, cela ne pourra conduire qu’à la création de tensions et de crispations. A fortiori dans un contexte économique et social qui se dégrade avec des rendez-vous, notamment celui de la grève annoncée des transports maritimes, qui viendront aggraver et assombrir un tableau d’ensemble déjà inquiétant.
 
- Dans ce contexte de blocage et de demande d’une réforme constitutionnelle, l’élection sénatoriale ne prend-elle pas une importance particulière ?
- C’est vrai ! Le sénateur est aussi, dans l’architecture institutionnelle française, le représentant des collectivités locales. A partir du moment où la volonté de réformes, que nous portons, doit, également, se traduire par une évolution institutionnelle, il serait important que soit élu un sénateur qui s’inscrive dans cette logique et cette philosophie politiques.
 
Propos recueillis par Nicole MARI