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Bastia : La Chambre régionale des comptes épingle la gestion de la commune entre 2012 et 2019


Livia Santana le Vendredi 26 Mars 2021 à 13:03

Dans un rapport d’observations provisoires et confidentiel révélé par France 3 Corse ViaStella ce jeudi 25 mars, la Chambre régionale des comptes critique la gestion de la commune de Bastia entre 2012 et 2019.



Bastia : La Chambre régionale des comptes épingle la gestion de la commune entre 2012 et 2019
Ce jeudi 25 mars, nos confrères de Via Stella ont révélé les observations provisoires d'un rapport confidentiel de la Cour régionale des comptes. Celui-ci épingle la gestion de la commune de Bastia de 2012 à 2019, une période de sept ans qui va de deux dernières années de la mandature d'Emile Zuccarelli jusqu'à l'actuel maire, Pierre Savelli en passant par Gilles Simeoni.

Des recrutements massifs
Dans ce premier rapport, qui a ensuite été transféré à la municipalité pour être soumis au contradictoire, la juridiction financière territoriale constate des frais importants liés aux dépenses de personnels. Les agents communaux seraient en sureffectif et leur coût pèserait lourd sur le budget de la municipalité avec une masse salariale passant de 25,1 millions d'euros en 2012 à 31,6 M€ en 2019. Cela serait également dû à la majoration du régime indemnitaire alloué aux agents titulaires. 

La durée de travail des agents serait quant à elle très inférieure aux règles en vigueur qui imposent 1 607 heures annuelles. De 2012 à 2016, selon les services, le personnel effectuait entre 1 460 et 1 560 heures annuelles. 

Pour pallier ses dépenses, la juridiction recommande à la municipalité de "se conformer à la réglementation en soumettant l'ensemble des agents communaux au dispositif de la journée de solidarité" ou encore en "supprimant les jours de congés supplémentaires accordés au personnel communal". 
 

La trésorerie visée
Les magistrats de la Cour régionale des comptes relèvent une trésorerie élevée entre 2015 et 2018. Toutefois, en 2019 on assisterait à l’effondrement de cette dernière. Pour tenter de redresser la barque, les Sages préconisent de  procéder à une baisse des investissements puisque des ajustements importants sur la masse salariale ne seront pas réalisables dans l'immédiat. 

La juridiction financière territoriale, pointe également des dysfonctionnements dans la mise en œuvre des grands projets de la ville et notamment des surcoûts liés à des avenants notamment pour le projet de l'Aldilonda. 

Contacté à ce sujet, la municipalité a indiqué que "le maire ne peut pas s’exprimer avant que le rapport définitif soit publié." 
Avant le 3 avril prochain, la mairie de Bastia devra rendre ses dernières observations, les troisièmes. La version définitive sera présentée au conseil municipal du mois de mai.

Sur les réseaux sociaux, la réaction de l'opposition ne se fait pas attendre :

Ce vendredi 26 mars, Julien Morganti, leader de "Un futur pour Bastia" dénonce sur les réseaux sociaux " un bilan accablant, dramatique et inquiétant !"

La réaction de Jean Zuccarelli, président de Gauche Républicaine Corse et conseiller municipal et communautaire de Bastia

La Presse fait état depuis hier soir et ce matin du contenu du rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) sur la gestion de la ville de Bastia. Ces éléments confirment en tout point ce que nous n’avons cessé de clamer depuis l’arrivée aux responsabilités de l’actuelle municipalité, à savoir : « l’inflation des dépenses de personnel » basée sur une politique de « recrutements massifs » dont nous avons dénoncé le caractère clientéliste, et « l’envol de l’effectif des agents non titulaires ». 
Cette hausse effrénée a dégradé considérablement la situation financière, réduit à la portion congrue la capacité d’épargne de la Ville et ses marges de manœuvres malgré la hausse de la fiscalité. Elle a conduit à l’augmentation de l’endettement, et de sa durée de remboursement. Et cette tendance s’est poursuivie au-delà de la période d’observation (2012-2019) justifiant notre constat actuel de quasi-faillite.   
Le rapport de la CRC a pointé de surcroit les retards et les surcoûts des chantiers, d’autant plus graves que, selon nous, la municipalité n’en mettait pas de nouveaux en route et plongeait la cité dans l’immobilisme. 
Si l’on s’accordait autrefois à dire que Bastia se voulait exemplaire, notre ville est devenue un mauvais exemple qui, dans le sillage de l’élection de Gilles Simeoni, a gagné la gestion de la CdC, les mêmes causes produisant les mêmes effets : Absence de décision sur les principaux dossiers, faiblesse des engagements sur de nouveaux projets, dégradation financière et hausse de l’endettement.