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Bastia : Jean Zuccarelli dresse "un bilan très négatif" des dix ans de mandature nationaliste


Rose Casado le Lundi 27 Mai 2024 à 13:20

Après dix ans de mandature de la majorité municipale, Jean Zuccarelli et le groupe Unione Per Bastia dresse, lundi 27 mai, le bilan des projets mis en place par la mairie. « Un bien triste anniversaire », selon l’élu radical du groupe d’opposition.



Jean Zuccarelli dresse un bilan de la dernière décennie municipale de Bastia au vitriol
Jean Zuccarelli dresse un bilan de la dernière décennie municipale de Bastia au vitriol
« Nous dressons un bilan très négatif », fustige Jean Zuccarelli, élu radical du groupe d’opposition Unione Per Bastia. Dix ans après l'élection de Gilles Simeoni, puis celle de Pierre Savelli, il y a huit ans. L’homme politique , en accord avec Jean-François Paoli et Hélène Salge, y voit « un bien triste anniversaire ». L’élu pointe notamment de gros retards dans les projets annoncés, « certains dans les domaines les plus structurants. « On attend toujours des décisions, notamment concernant le port », explique-t-il, ce qui s’avère « extrêmement préjudiciable » et « compromet l’avenir ». Jean Zuccarelli déplore également des « inactions » dans les domaines sociaux, le bien vivre ensemble. « Nous sommes sur une absence de réalisation », concernant plusieurs projets. S’il concède que des projets ont été menés à bien sur la dernière décennie, « sur le projet dans son ensemble, nous constatons que nous sommes très loin du compte », assure-t-il. « Les finances sont extrêmement dégradées, la dette a considérablement enflé », énumère-t-il notamment.

« La ville s’enfonce inhexorablement dans le déclin »

« La plupart des promesses pour cette majorité de la mandature actuelle, quand elles n’avaient pas été reprises de la mandature précédente, ne verront le jour que dans la mandature suivante au plus tôt », estime Jean Zuccarelli. Selon lui, les « retards » déplorés s'expliquent par « la contention à assurer le niveau d’investissement nécessaire ». L’élu fait notamment référence aux travaux effectués au théâtre de Bastia, ayant mobilisé « beaucoup de fonds. Quand vous faites un projet de cette ampleur, vous n’avez plus de bande passante pour le reste ». Une situation « rigoureuse dès le début », aurait, selon lui, permis « d’assurer les engagements de cette majorité sur la mandature de 2021-2026. La ville s’enfonce inexorablement dans le déclin ». Jean Zuccarelli déclare qu’en 2014 « la municipalité a hérité d’un appareil municipal qui fonctionnait. Dans les années précédentes, jamais la ville, comme la communauté d’agglomération, n’avaient délivré autant de projets ». Et d’assurer : « Ils auraient pu rester sur cette dynamique. Il a fallu attendre près de dix ans pour voir ce qu’on aurait pu voir dans les années suivant 2014 ». Concernant le projet de déplacement du port au Sud de la Citadelle, Jean Zuccarelli se montre perplexe : « En gardant un projet totalement structurant pour la ville en point d’interrogation, les choix pour des projets qui peuvent sembler plus mineurs sont affectés par cette incertitude. Cela fait 5 ans, et nous sommes toujours dans l’inconnue de savoir si ce port va voir le jour » .

« On a hypothéqué l’avenir économique de Bastia »

Du côté de la collectivité unique, « la responsabilité des exécutifs bastiais sur le plan municipal et régional est extrêmement lourde », affirme Jean Zuccarelli. Et ce, « parce que notre ville n’a pas été défendue ». Il estime que « penser la région comme une entité unique, comme une collectivité complètement concentrée à Ajaccio, qui a déjà des milliers d’emplois publics supplémentaires en sa qualité de capitale régionale, par rapport à Bastia, c’est aggraver une situation qui est extrêmement défavorable à la ville ». Dans le même temps, « les leviers de développement de Bastia n’ont pas été actionnés », et que les deux agglomérations doivent « jouer un rôle similaire au niveau de la Corse. Or, on voit bien qu’aujourd’hui, le poids économique de Bastia qui compensait le poids administratif d’Ajaccio est renié et contesté puisque la municipalité n’a pas été capable de prendre une position sur le port. On a hypothéqué l’avenir économique de Bastia ».
 
 A ces points noirs, s'ajoutent, constate Jean Zuccarelli, les Plans locaux d’urbanisme (PLU) qui consacrent une « priorité aux espaces agricoles. En faire une priorité, quand on sait que ce n’est pas la vocation première de la ville d'être le grenier à blé de la Corse, on comprend qu’il y a une confusion et une erreur de jugement, mais aussi un défaut de vision de cette équipe. Au delà des retard des finances qui ont été complètement grevées par des embauches et une explosion des charges de personnels, on a surtout une absence de vision de ce que peut être l’avenir de Bastia ». Pour lui, cela donne le sentiment que « le maire de Bastia et son équipe sont inconscients de cette situation et très fiers de ce bilan. Ils tuent la ville à petit feu, lentement mais sûrement ».

Intransigeant sur l’attractivité

L’attractivité bastiaise est selon Jean Zuccarelli liée au dynamisme économique de la ville « qui, à lui seul, pourrait transformer son avenir économique ». Il précise que « l’accessibilité du centre ville, qui est bien souvent difficile, n'invite pas les gens à aller dans le centre ville. Si on prend simplement l’attractivité du centre ville et du commerce, on se rend compte que les 1 500 places de parking promises en 2020 - après avoir abandonné assez rapidement le parking Toga – avec la création d’un parking à l’entrée Sud, et d’un autre à la gare,  n’ont été réalisées, et aucun de ces deux parkings ne sera réalisé à la fin de la mandature », pointe-t-il. Le projet « du parking, et des bureaux qui devraient être installés près de la gare » aurait quant à lui « disparu ». Il n’est pas accessible facilement. 

« Le choix d’embauche clienteliste »

« Avec les moyens qui devraient être les leurs, s’ils avaient géré normalement les projets, sans faire le choix d’embauche clienteliste », Jean Zuccarelli estime que tous les champs d’action de la mairie auraient dû être investis. Sur les logements sociaux, l’élu y voit « un double discours, puisque la mairie parle de vouloir loger tous les Corses », alors qu’à Bastia,  « il y a des milliers de demandes de logement en attente ». S’il rappelle que la ville compte le parc de logements sociaux le plus important de l'île, et regroupe 85 % des logements sociaux de la Haute-Corse, Jean Zuccarelli aurait souhaité le voir évoluer. « Il faut en proposer de nouveau », lance-t-il. « Couper complètement le robinet, c’est créer une situation de tension insupportable. C’est pourtant ce qui a été fait ». Seuls quelques logements « déjà programmés avant l’arrivée de la nouvelle municipalité », auraient été construits. Une situation « dramatique » et « scandaleuse », pour le représentant du groupe Unione Per Bastia.