« Nous sommes dans un système qui est menacé. Nous ne savons pas, au moment où nous parlons, si nous serons en mesure de pérenniser les contrats de continuité de service public », lance Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif, devant l’ensemble des participants aux assises des transports. Face aux représentants des compagnies aériennes, maritimes, du tourisme, du secteur associatif, etc., le ton est donné : « Aujourd’hui, dans la situation budgétaire dans laquelle se trouve la France, nous n’avons aucune garantie de pouvoir percevoir les 50 millions supplémentaires qui relèvent du juste principe de réindexation. » Et pour le président de l’exécutif, le risque n’est pas minime : « Nous serons obligés d’interrompre, de suspendre ou de réduire considérablement le champ des contrats de service public dans le maritime et l’aérien. »
« On ne peut pas faire avec 187 millions ce qui en coûte 240 »
Pour le président de l’exécutif, le constat est simple : « On ne peut pas faire avec 187 millions ce qui en coûte 240. » Et les assises du transport ont pour objectif de mettre en place l’argumentaire pour défendre, dans un premier temps, l’indexation de la dotation : « L’indexation, qui a été suspendue temporairement en 2009 après la crise financière, doit désormais être pérennisée. L’équation est facile à comprendre avec l’inflation, les coûts du carburant et de la vie. » Gilles Simeoni anticipe une session budgétaire conflictuelle à l’Assemblée nationale et préfère affûter ses armes en amont.
Jean-Félix Acquaviva, le président de l’Office des transports, a également les siennes : « Il y a une urgence absolue. Si on ne se mobilise pas aujourd’hui, l’État, sous couvert d’économies budgétaires, va faire la sourde oreille. Aujourd’hui, nous pouvons démontrer que la continuité territoriale, ce sont des tarifs résidents à la baisse, mais aussi des chiffres à l’export à deux chiffres pour certaines entreprises grâce à des tarifs revus. Sur les vols commerciaux, c’est aussi une part importante des passagers touristiques. Cette réalité, nous pouvons la démontrer. On ne peut pas se permettre le luxe de ne pas avoir une continuité territoriale. »
Un risque pour le pouvoir d’achat des Corses ?
Ce « luxe », comme la DSP maritime (Corsica Linea – La Méridionale), représente 853 millions d’euros pour la période 2023-2030. Et pour Pascal Trojani, le président de la Corsica Linea, c’est surtout du pouvoir d’achat pour les Corses. Pour le capitaine des bateaux rouges, les entreprises s’adaptent, mais pas le porte-monnaie des insulaires : « Si demain nous nous retrouvons avec une dotation territoriale qui s’arrête, les entreprises revendront l’outil naval. Le vrai risque est pour le pouvoir d’achat des Corses. Sans dotation, le prix du maritime va augmenter, et à la fin, ils paieront avec leur pouvoir d’achat. C’est là que je tire la sonnette d’alarme. 96 % de ce que nous consommons arrive par bateau. Il faut faire comprendre au gouvernement que c’est vital pour le pouvoir d’achat des Corses. Tout coûtera plus cher. »
Du côté d’Air Corsica, la réponse est directe. Pour Jean-Baptiste Martini, son directeur commercial, la baisse ou la fin de la dotation de continuité territoriale « n’est pas une solution envisagée. Aujourd’hui, il faut trouver les moyens, tous ensemble, pour obtenir cette indexation à court terme. La Corse en a besoin. »
Les taxes sur les billets d’avion pèsent aussi sur la Corses et les corses
Second sujet abordé à l’occasion de ces assises des transports organisées par la Collectivité de Corse : le prix des billets d’avion, et notamment la hausse des taxes. Cela a été dit durant les ateliers : les taxes représentent de 90 à 110 euros du prix d’un billet. Les professionnels du tourisme ont dénoncé leurs effets sur la fréquentation. L’association Inseme a alerté sur le coût supplémentaire pour les malades et leurs proches. Le directeur commercial d’Air Corsica évoque : « une fiscalité injuste et une augmentation conséquente sur des tarifs qui visent à apporter de la clientèle durant la période creuse. Cela aura des effets dévastateurs. Elle a déjà un impact négatif sur les perspectives de trafic. » Selon lui : « Si le marché pouvait supporter une augmentation du prix du billet, nous l’aurions fait nous-mêmes. On serait allés chercher cette recette. »
Une taxe contre laquelle Gilles Simeoni souhaite également plaider : « C’est une fiscalité qui sera progressive et qui va augmenter tous les ans. Il y a un débat, mais si on ne pense pas en intégrant l’insularité, qui doit conduire à une fiscalité différenciée, on va être dans des échelles de prix qui ne seront plus assumables pour les résidents, les passagers médicaux, mais aussi pour l’activité touristique. »
« On ne peut pas faire avec 187 millions ce qui en coûte 240 »
Pour le président de l’exécutif, le constat est simple : « On ne peut pas faire avec 187 millions ce qui en coûte 240. » Et les assises du transport ont pour objectif de mettre en place l’argumentaire pour défendre, dans un premier temps, l’indexation de la dotation : « L’indexation, qui a été suspendue temporairement en 2009 après la crise financière, doit désormais être pérennisée. L’équation est facile à comprendre avec l’inflation, les coûts du carburant et de la vie. » Gilles Simeoni anticipe une session budgétaire conflictuelle à l’Assemblée nationale et préfère affûter ses armes en amont.
Jean-Félix Acquaviva, le président de l’Office des transports, a également les siennes : « Il y a une urgence absolue. Si on ne se mobilise pas aujourd’hui, l’État, sous couvert d’économies budgétaires, va faire la sourde oreille. Aujourd’hui, nous pouvons démontrer que la continuité territoriale, ce sont des tarifs résidents à la baisse, mais aussi des chiffres à l’export à deux chiffres pour certaines entreprises grâce à des tarifs revus. Sur les vols commerciaux, c’est aussi une part importante des passagers touristiques. Cette réalité, nous pouvons la démontrer. On ne peut pas se permettre le luxe de ne pas avoir une continuité territoriale. »
Un risque pour le pouvoir d’achat des Corses ?
Ce « luxe », comme la DSP maritime (Corsica Linea – La Méridionale), représente 853 millions d’euros pour la période 2023-2030. Et pour Pascal Trojani, le président de la Corsica Linea, c’est surtout du pouvoir d’achat pour les Corses. Pour le capitaine des bateaux rouges, les entreprises s’adaptent, mais pas le porte-monnaie des insulaires : « Si demain nous nous retrouvons avec une dotation territoriale qui s’arrête, les entreprises revendront l’outil naval. Le vrai risque est pour le pouvoir d’achat des Corses. Sans dotation, le prix du maritime va augmenter, et à la fin, ils paieront avec leur pouvoir d’achat. C’est là que je tire la sonnette d’alarme. 96 % de ce que nous consommons arrive par bateau. Il faut faire comprendre au gouvernement que c’est vital pour le pouvoir d’achat des Corses. Tout coûtera plus cher. »
Du côté d’Air Corsica, la réponse est directe. Pour Jean-Baptiste Martini, son directeur commercial, la baisse ou la fin de la dotation de continuité territoriale « n’est pas une solution envisagée. Aujourd’hui, il faut trouver les moyens, tous ensemble, pour obtenir cette indexation à court terme. La Corse en a besoin. »
Les taxes sur les billets d’avion pèsent aussi sur la Corses et les corses
Second sujet abordé à l’occasion de ces assises des transports organisées par la Collectivité de Corse : le prix des billets d’avion, et notamment la hausse des taxes. Cela a été dit durant les ateliers : les taxes représentent de 90 à 110 euros du prix d’un billet. Les professionnels du tourisme ont dénoncé leurs effets sur la fréquentation. L’association Inseme a alerté sur le coût supplémentaire pour les malades et leurs proches. Le directeur commercial d’Air Corsica évoque : « une fiscalité injuste et une augmentation conséquente sur des tarifs qui visent à apporter de la clientèle durant la période creuse. Cela aura des effets dévastateurs. Elle a déjà un impact négatif sur les perspectives de trafic. » Selon lui : « Si le marché pouvait supporter une augmentation du prix du billet, nous l’aurions fait nous-mêmes. On serait allés chercher cette recette. »
Une taxe contre laquelle Gilles Simeoni souhaite également plaider : « C’est une fiscalité qui sera progressive et qui va augmenter tous les ans. Il y a un débat, mais si on ne pense pas en intégrant l’insularité, qui doit conduire à une fiscalité différenciée, on va être dans des échelles de prix qui ne seront plus assumables pour les résidents, les passagers médicaux, mais aussi pour l’activité touristique. »
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